Pourquoi j'ai mangé mon père,
Roy Lewis,
Ed. Actes Sud, 1990
(Edition anglaise : 1960)
Mot de l'éditeur :
Approchez Homo sapiens! Ce livre vous fera hurler de rire! Faites la connaissance d'une famille préhistorique: Edouard, le père, génial inventeur qui va changer la face du monde en ramenant le feu Vania, l'oncle réac, ennemi du progrès; Ernest, le narrateur, un tantinet benêt; Edwige, Griselda et autres ravissantes donzelles...
Ces êtres délicieux font le monde autour d'un feu en dégustant des os à moelle. Regardez-les découvrir l'amour, s'essayer à la drague, se battre avec l'évolution...
Situations rocambolesques, personnages hilarants d'un monde où l'homme est pourtant déjà homme: batailleur, jaloux, ingrat et aussi rétrograde. Un miroir à consulter souvent. Pour rire et réfléchir.
Dealer : Boite à livres
Ma lecture :
J'ai trouvé ce roman dans une boîte à livres, et ce petit homme préhistorique m'a intriguée...
Paru en Angleterre en 1960, Pourquoi j'ai mangé mon père n'est traduit et publié par Actes Sud qu'en 1990.
Nous voilà propulsés en pleine Préhistoire et nous suivons Ernest, adolescent...préhistorique, donc. Il est encore singe mais son père va découvrir quelque chose qui va faire basculer sa vie, et celle de l'humanité toute entière : le feu. Avant cela, Ernest et sa famille vit en clan, dort dans des grottes jusqu'à ce qu'un ours ou un autre animal ne les chasse, et se nourrit de plantes, baies et viandes crues. La mastication est pénible. Des oncles, des tantes meurent d'avoir goûté une mauvaise plante ou une viande douteuse. Mais quand son père Edouard invente le feu, ou en tout cas, maîtrise, le feu, tout change. Ils sont armés pour faire fuir les animaux, réchauffer leurs grottes, cuire les viandes, chauffer leurs silex pour les rendre plus tranchants encore. Le feu est le tremplin pour l'évolution de l'homme et la pièce maitresse du progrès. L'opposition de la nature face à cette évolution se pose alors : l'homme préhistorique doit-il rester singe ou devenir homme ?
La narration est vraiment drôle car remplie d'anachronismes entre cet univers préhistoriques et nos références contemporaines. Le passage où le père envoie ses fils loin du clan draguer des filles est hilarant !
J'ai relevé une phrase qui fait réfléchir, encore et surtout aujourd'hui, où le monde prend chaque jour de la vitesse : "Vouloir faire en un jour, en un an, ce qui devrait prendre des milliers d'années. (...) Personne n'est fabriqué pour vivre à ce rythme infernal." Depuis la Préhistoire, dans les année 60 où le roman a été écrit, jusqu'à nos jours, l'homme a eu des sentiments ambivalents autour de son évolution et du progrès : de la crainte, de l'attente, des doutes, de l'espoir. L'homme amène-t-il le progrès, ou le progrès asservit-il l'homme ? (Vous avez 4h !).
Bref, un roman hilarant où l'on apprend beaucoup de choses sur l'histoire de l'humanité.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?