La maison poussière,
Valérie Péronnet,Ed. La belle étoile, 2022
Mot de l'éditeur :
Lorsqu’une inconnue emménage dans la maison Poussière, posée au bord d’une autoroute à huit voies sur l’île de Montréal, la vieille bâtisse bleue s’interroge : qui a bien pu lui envoyer cette Française, après tant d’années d’abandon et de solitude ?
Alors qu’à l’extérieur, l’hiver envahit tout, elle gratte, ponce, repeint, nettoie les souvenirs d’autres vies que la sienne, tandis que la maison tente de comprendre ce qui lui vaut d’être ainsi malmenée.
Mais quand les bruits de la route finissent par se taire, seuls résonnent les murmures des douloureux secrets de la femme, auxquels font écho ceux de la vieille Poussière, de Dumontine et d’Émerencienne, les deux soeurs qui l’ont habitée des années durant.
Vont-elles parvenir à se rencontrer enfin, pour, peut-être, se libérer de ce qui les hante depuis si longtemps ?
Ma lecture :
Toujours dans ma sélection "Maison" pour cet automne, je m'attendais à un petit roman facile et rapide à lire. Oui, il y a beaucoup de condescendance là-dedans. Et je me suis pris une claque !
Waw !
Ce roman est une déclaration d'amour à la maison. Celle qui abrite, celle qui sauve, celle qui fait rire, celle qui pleurer, celle des danses, celle des deuils, celle des souvenirs. Celle où, dans chaque mur, chaque sol, chaque fenêtre, chaque interstice vibre une âme.Une valse se compose, pas après pas, entre cette maison et cette jeune femme. Cette maison qui tait ses souvenirs mais qui vibre aux émotions de de la jeune femme. Elles s'apprivoisent. S'adoptent. S'approprient.
Ce roman, loin de l'Amérique du sud, s'ancre pourtant parfaitement dans le réalisme magique. Cette maison et cette rencontre a quelque chose de magique. Ces murs ordinaires vibrent comme une âme émotive.
J'ai trouvé la composition du roman, un chapitre narré par la maison elle-même totalement personnifiée, l'autre par la jeune femme découvrant ces murs, tout à fait original et pertinent. La plume de l'autrice est fluide, douce et poétique. Mouillée, aussi, à en croire mes yeux. Et que dire de la recherche sémantique avec cette maison qui "parle" avec le vocabulaire québécois. Délicieux comme un sirop d'érable. Et à petite dose, comme un sirop d'érable coulant sur un pancake.
Moi aussi, je suis consciente de l'âme des maisons. Ma maison a bientôt 100 ans et je sais qu'elle cache des secrets. Je sais aussi que nous étions faites pour nous rencontrer puisque nous redonnons parfois les mêmes places aux usages oubliés.
C'est un coup de cœur, assurément !
Merci Valérie Péronnet !
@villaalice : un roman maison pour toi !
@emmanuellegodecprigent : un roman Québec pour toi !
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?