lundi 2 novembre 2020

Le bruit des pages

Le bruit des pages,

Livia Meinzolt,
Ed. Charleston, 2019


Mot de l'éditeur :

2016, Paris
La jeune Éva hérite d’une vieille librairie dans le quartier de la Butte aux Cailles. Les seules exigences du propriétaire avec lequel elle s’était liée d’amitié quelques mois plus tôt ? Que la librairie ne soit jamais revendue et qu’Eva y conserve un exemplaire d’un vieux roman russe et un tableau représentant une jeune femme, penchée sur un carnet aux pieds d’un acacia majestueux. Bientôt, Eva se prend à imaginer la vie de la jeune femme du tableau.
Polina Ivanovna Lubiova, une jeune aristocrate russe, pleine de rêves et d’idéaux au cœur de l’hiver 1916.Mais très vite, fiction et réalité semblent de mêler et Eva est réveillée par des rêves de plus en plus étranges... et si le seul moyen de démêler les fils était de se rendre en Russie, sur les traces de Polina, pour comprendre le lien étrange qui l’unit à cette jeune femme qu’elle pensait pourtant tirée de son imagination ? Livia Meinzolt a 27 ans. Très jeune, elle a su qu’elle voulait écrire, mais elle a consacré les premières années de sa vie d’adulte à explorer sa seconde passion : les voyages. Ces cinq années passées sur les routes du monde, ont nourri son imagination.


Dealer : D'occasion


Ma lecture :

Les algorithmes des réseaux littéraires, m'ont mis en contact avec Livia Meinzolt avec des thèmes que la lecture, la littérature et l'automne en commun. Je n'avais jamais lu son roman publié chez Charleston, maison d'édition que j'affectionne, il était temps d'y remédier...

Dans Le bruit des pages, l'auteur nous emmène de Paris à la Russie à travers la peinture, l'écriture et la lecture.
Eva, jeune bibliophile, se lie d'amitié avec un vieux libraire qui, à sa mort, lui lègue sa librairie de la Butte-aux-Cailles. Une librairie ! Rien que ça ! A l'intérieur, des livres d'un autre temps aux couvertures réliées et poussiéreuses. Aux murs, des peintures défraîchies et un tableau. Un tableau qui transporte immédiatement Eva. Elle imagine qui est cette jeune fille assise sous cet Acacia, à quoi elle pense, à qui elle rêve, ... La librairie contient également un roman russe dont la donation stipule qu'il ne jamais être séparé du tableau ni quitter la librairie. Jamais. Eva est intriguée. Que signifie tout ceci ? Ayant la plume facile, elle se met à écrire le journal fictif de la jeune fille du tableau. Elle s’appellerait Polina, serait aristocrate, un peu naïve et vivrait la Révolution de 1917 de plein fouet. La Révolution la changerait, elle ferait des rencontres déterminantes. Elle tomberait amoureuse, ... Eva se lance à corps perdu dans ce projet, Polina s'incarne en elle. Attirée par la Russie, elle s'offrira même le voyage jusqu'à Saint-Petersbourg et y fera d'incroyables découvertes...

J'ai été happée dans ce roman dès la première partie où Eva hérite de la librairie et découvre de vieux livres. Pour une littéraire, c'est déjà magique. J'ai aimé cette réflexion autour de l'écriture lorsqu'elle commence la rédaction de ce journal, le lecteur est ainsi convié dans les coulisses d'une romancière. Mais la seconde partie du roman évoque d'autres personnages dont on ne peut faire tout de suite le lien, et cela m'a perdue. Je me suis un peu égarée entre les époques et les lieux. Mais ensuite, quand les pièces du puzzle s'imbriquent, tout prend sens. Et j'adore l'idée centrale proposée par Livia Meinzolt. Polina, la jeune fille du tableau, est le double d'Eva, à cent ans d'intervalle. Imagination et réalité vont étrangement s'emmêler. On est dans le romanesque, à la frontière du réalisme magique. L'auteur met en avant le pouvoir de l'écriture et le pouvoir de l'humain. J'aurai aimé que cette idée soit plus creusée, encore plus sublimée.
La passion et la connaissance de la Russie par l'auteur est indéniable, le roman est rempli de solides références littéraires et philosophiques. Un peu trop ? Quelques longueurs lestent le roman et empêchent les personnages de vraiment s'envoler. Je ressors de ma lecture un frustrée de cette magie manquée. Je la touchais des doigts mais elle ne m'a pas envoûtée. C'est bien dommage car l'idée centrale est complètement géniale !

Le bruit des pages saura malgré tout ravir les amoureux de littérature, de la Russie et des intrigues amoureuses. C'est un premier roman fort prometteur ! A Livia Meinzolt de prendre le risque du lâcher prise pour mieux s'envoler.


Avis des lecteurs:

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