Vies volées :
Buenos Aires, Place de Mai,Matz & Mayalen Goust,
Ed.Rue de Sèvres, 2018
Mot de l'éditeur :
"Les parents, ce sont ceux qui mettent à manger sur la table, qui te racontent une histoire le soir avant de dormir ou te filent une baffe quand tu franchis les limites. Pas ceux qui te mettent au monde et t'abandonnent. - Je suis d'accord avec toi mais là, on parle d'enfants volés, de parents assassinés. Ce n'est quand même pas tout à fait la même chose qu' une adoption, non ?"De 1976 à 1983, la dictature militaire qui régit l'Argentine fait disparaître près de 30 000 opposants politiques, pour la plupart assassinés. Parmi eux, des jeunes femmes enceintes auxquelles leurs enfants seront arrachés à la naissance. Depuis 1977, leurs grands-mères recherchent ces 500 bébés volés...
Dealer : Médiathèque de Saint-Pol-de-Léon
Ma lecture :
Les bébés volés d'Argentine est une histoire désastreuse.Entre 1976 et 1983, l'Argentine vivait sous la coupe de la dictature militaire, la Proceso de Reorganización Nacional. Les opposants au régime étaient sauvagement assassinés. Et leurs enfants ? Redistribués dans les familles proches de la dictature. On parle de près de 500 bébés volés.
A Buenos Aires, la Place de Mai est rendue célèbre par les Abuelas de Plaza de Mayo : ces grands-mères, dont les enfants ont "disparus" (assassinés par le régime, comprenons bien), réclament et attendent toujours le retour de leurs petits-enfants. Une centaine d'enfants seront ainsi retrouvés et rendus à leurs familles.
C'est dans ce contexte que se déroule Vies volées : Mario est persuadé que ses parents ne sont pas ses parents biologiques. Il n'a pas de photos de grossesse, il ne leur ressemble pas, et ces Abuelas le turlupinent. Il fait alors des tests avec son meilleur ami, Santiago, qui lui, n'y croit pas du tout.
Le verdict tombe...
Je ne vais pas vous briser le charme de cette intrigue, de cette quête palpitante. Les nerfs palpitent, mais c'est surtout le cœur qui trésaille. Le sujet est dramatique, les espoirs sont souvent déçus et les personnages subissent ça de plein fouet. Comment ces bébés volés privés de racine peuvent-ils survivre à cela ?
Les personnages, Mario et Santiago sont attachants, certaines péripéties un peu trop attendues, le finale dramatique. Matz & Mayalen Goust ont, malgré tout, réussi à mettre de la poésie et de la légèreté dans cette tragédie de l'Histoire.
Une belle BD, preuve d'une belle intention, donner un peu de lumière à ces bébés volés...
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?