samedi 10 novembre 2018

Le diable au corps


Centenaire de l'Armistice 1918-2018





Le diable au corps,

Raymond Radiguet,
Ed. Grasset, 1923


Mot de l'éditeur :

 Ah ! que la guerre est jolie quand on a quinze ans et que l'on aime ! Sur les bords de la Marne,
tandis que tonne le canon, ils s'aiment, en effet, de passion coupable. Lui, un peu veule, à peine
sorti de l'adolescence, nourri de Rimbaud, épris
de liberté. Elle, déjà femme, risquant l'impossible du haut de ses 19 ans. Tous deux ivres de ce printemps assassin de 1917. Marthe vient juste de se marier ; Jacques, son époux, est au front. Le tromper au grand jour, c'est pousser trop loin l'inconscience, la trahison, le scandale... Et lorsque survient la promesse d'un enfant, l'amant s'éclipse comme un gamin aux prises avec une aventure d'homme... Comme les roses n'ont qu'une saison, il en est de même de l'amour. Un destin tragique, celui de Radiguet !




Ma lecture :

Je vais être vilaine et vous dévoiler le tableau final : 1920, Jacques élève seul un fils qui n'est pas le sien...
1914, le narrateur entre dans l'adolescence. La guerre lui permet de faire l'école buissonnière et il se délecte de ces heures oisives à lire des romans.  La guerre gronde à l'est, mais lui est à l'abri, dans sa bulle, sans école, dans un monde au ralenti. Il est préservé des drames de la guerre : son père n'est pas au front. Et puis, guilleret, le narrateur rencontre l'amour. Marthe. Elle est tout juste mariée, son jeune époux est sur le front. Esseulée, elle succombe dans les bras de ce jeune narrateur. Il a 15 ans, elle 18, mais ils sont habités par une folle passion amoureuse. Il a de l'audace, et elle se laisse emporter.
Bien sûr, cette relation est sulfureuse, impossible, intolérable, mais les deux amants ne peuvent résister au tourbillon amoureux qui s'abat sur eux.
Bien sûr que c'est moche, mais...qu'est-ce que c'est beau !
Pendant ma lecture, les mots sortaient à voix haute tant Raymond Radiguet a laissé la poésie sublimer son écriture.

Il faut savoir que Raymond Radiguet a 17 ans lorsqu'il écrit Le Diable au Corps. 17 ans. L'âge éternel d'Arthur Rimbaud, et cette même audace, cette même poésie au cœur.
J'avais peur de lire ce classique de la Littérature Française, mais elle n'est pas difficile. J'ai été contente de retrouver un récit au passé, je trouve l'imparfait un temps vraiment joli à l'oreille, et les romans contemporains ont tendance à l'oublier, c'est dommage. On sent également, dans l'écriture, et certainement dû à l'âge de l'auteur, 17 ans, une essence de roman d'initiation. Et, en effet, le narrateur s'initie à l'amour, aux plaisirs charnels et à la vie !

Raymond Radiguet aura une très courte carrière, pourtant très prometteuse. Il est un peu...le Stéphane Guivarc'h de la Littérature du début du XXème siècle (padampadam pouet pouet...Oh, j'ai honte...).
Il meurt en 1923, à tout juste 20 ans d'une vilaine fièvre typhoïde... En seulement deux romans, écrits dans la fleur de l'âge, il aura cependant eu un succès critique et populaire, et continue d'être lu et étudié.
Une belle découverte !




          Le diable au corps constitue ma lecture hommage aux Poilus, en ce 11 Novembre.
          Il n'en est, en fait, pas vraiment question, mais nous sommes en plein dans l'époque.

 


Avis des lecteurs:

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