vendredi 2 juin 2017

Dis-moi que tu mens

Dis-moi que tu mens,
Sabine Durrant (UK),
Ed. Préludes, 2017


Mot de l'éditeur :
Tout commence par un mensonge. De ceux qu’on fait tous pour impressionner une vieille connaissance. L’histoire de votre vie, légèrement embellie, face à cet avocat brillant, époux et père comblé, que vous avez croisé par hasard.
Puis, sans savoir comment, vous vous retrouvez à dîner chez lui, à accepter une invitation en vacances, propulsé dans une vie de rêves – celle à laquelle vous avez toujours aspiré. Jusqu’à ce que cette vie ne semble plus si idyllique…
Mais vous êtes déjà pris au piège, transpirant sous l’impitoyable soleil de Grèce, brûlant d’échapper à la tension ambiante. Alors vous comprenez que, si douloureuse la vérité soit-elle, ce sont vos mensonges qui ont causé le plus de tort… Et, à ce moment-là, il est déjà trop tard.




Dealer : SP Préludes : merci pour cet envoi surprise, Anne !


Ma lecture :

Couverture énigmatique, tranche et verso rose fluo : ce roman était visuellement attirant !

Nous voilà donc dans la tête du narrateur personnage, Paul Morris, écrivain raté qui ne retrouve plus le succès, ni le train de vie de son premier roman. Il vit au jour le jour, squatte des appartements d'"amis", vole par-ci par là, et ment un peu. Un peu beaucoup en fait. Surtout pour plaire à Alice, une femme qu'il vient de rencontrer chez son ami Andrew. Enfin, pas sûr qu'il vienne de la rencontrer. Et pas certain non plus qu'Andrew soit son ami. En tout cas, Paul leur raconte une vie inventée faire de bel appartement, d'un roman à paraître, ... Le voilà embarqué, avec ses mensonges et son cœur amoureux, pour deux semaines de vacances à Pyros, île grecque.
Mais au fait, qui ment ? Le menteur ? Ou les autres ?

J'ai d'abord trouvé ce roman intéressant : être dans la peau de cet écrivain en quête d'une seconde gloire, prêt à tout pour faire illusion. Il vit dans un bel appartement richement meublé qu'il ne fait que squatter, s'invente divers projets littéraires, ... En fait, c'est un looser est condamné à retourner vivre chez sa mère. Ah, l'être et le paraître, un des maux du XXIè siècle ! Sa rencontre fortuite avec Andrew, un copain de fac qui a réussi dans le milieu magistral, va changer  sa vie. Et changer le regard qu'on a de Paul, surtout. Au début,le lecteur ne peut qu'être mal à l'aise face à ce personnage plein d'orgueil, souffrant de mythomanie et de jalousie, tout en étant amusé par ces traits. Mais quand il commence à fréquenter Andrew, et surtout, Alice, qu'il convoite et désire, son personnage change : il se révèle manipulateur, fieffé menteur, voleur sans pitié, ... A la fin, du roman, lors de sa chute, je suis tiraillée entre éprouver de la profonde pitié pour ce manipulateur manipulé et entre me demander si toute cette histoire n'est finalement pas que les justifications rocambolesques d'un véritable menteur. Et c'est bien là que ce roman est diabolique : le lecteur ne sait plus quoi penser, d'autant qu'il n'a que le point de vue du narrateur, Paul lui-même. Et par ces regards différents sur cet anti-héros, j'ai aimé assister à sa longue descente aux enfers, à cause et malgré lui.

Bref, si vous aimez les thrillers psychologiques qui trifouillent jusqu'au plus profond des âmes, vous aimerez Dis-moi que tu mens, de Sabine Durrant. Vous serez, vous aussi, aspirés par cette spirale infernale d'où ne peut sortir celui qui l'a provoquée...



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