mardi 28 juin 2016

Ailleurs, plus loin

Ailleurs, plus loin,
Amy Bloom,
Ed. Belfond,  2008
Ed. Charleston, 2016


Mot de l'éditeur :
1924. Fuyant la Russie après le massacre de sa famille lors d'un pogrom, Lilian Leyb, vingt-deux ans, débarque à New York. Elle loue un demi-matelas dans un appartement surpeuplé et pouilleux du Lower East Side, souffle un travail de couturière dans un théâtre yiddish à une file de candidates, et, brûlant d'apprendre l'anglais, se récite des litanies de synonymes (petit ami : soupirant, jules, roméo), tirés du thésaurus offert par son ami Yaakov, tailleur, acteur, dramaturge – et Pygmalion.
Mais le jour où Lilian découvre que sa fille, Sophie, serait encore en vie quelque part en Sibérie, elle n'a plus qu'une obsession : la retrouver. Elle part, une carte de l'Ouest américain cousue dans son manteau, pour un périple qui commence dans un réduit du train express de Chicago. Et le conte traditionnel de l'immigrant va se métamorphoser en aventure d'exil, des bas-fonds du Jazz District de Seattle jusqu'au sauvage Alaska et au Yukon des trappeurs...


Dealer : Les Editions Charleston, Merci ! :)



Ma lecture :
La couverture -cette femme, d'Ellis Island, tournée vers New-York dans laquelle elle met son destin- m'a attirée. Elle exprime vraiment le rêve américain des années 20, 30. Ayant lu récemment un roman sur Ellis Island, qui m'avait laissé un goût de trop peu, je pensais renouer avec le sujet et le creuser plus. Le début de Ailleurs, plus loin, m'a séduit, nous suivons Lilian, jeune femme russe fuyant son pays et le massacre de sa famille (parents, mari et fille) pour tenter sa chance à New-York. Elle parvient à dégoter un travail de couturière, rencontre des gens importants. J'ai du mal à m'attacher à son personnage car elle est véritablement prête à tout pour réussir (coucher avec un père et son fils ne la dérange pas). Un jour, sa vie bascule à nouveau lorsqu'une cousine lui apprend que sa fille, Sophie, n'est pas morte, qu'elle vit en Sibérie, adoptée par des voisins. Lilian quitte New-York pour la rejoindre et traverse les faubourgs de Chicago, l'Alaska puis le Yukon. Le livre n'est pas le conte des retrouvailles, pas du tout, mais le récit de son voyage, de son éternel exil. A chaque étape, du voyage et de sa vie, elle rencontre des personnages hauts en couleurs, mais souvent peu fréquentables, qui la feront faire des choses inavouables (comme tuer un homme). Lilian est émouvante dans sa façon de ne pouvoir s'accrocher à rien, sa vie tient dans les poches de son manteau et dans sa mémoire qui défaille. Ce roman est un road-movie où, d'exils en exils, elle tombe bas, mais se relève toujours. Elle rencontre les pires situations, mais aucun pathos dans l'écriture, Lilian, en ressort toujours plus forte. Le malheur est presque le leitmotiv de sa vie, mais elle l'ignore toujours. On lui souhaite avec force un happy-end, une revanche sur la vie. Le destin lui accordera-t-il la paix ?
J'attendais beaucoup de ce roman, peut-être trop. Le personnage de Lilian m'a souvent déroutée, parfois émue à m'en laisser dubitative. Il se lit cependant agréablement car le lecteur est embarqué dans l'aventure tumultueuse de Lilian Leyb.



Avis des lecteurs:

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