Anthony Marra,
Ed. Lattès 2014 (Livre de Poche, 2016)
Mot de l'éditeur :
En 2004, dans un village de Tchétchénie, Havaa, une fillette de huit ans, cachée dans les bois, voit des soldats russes emmener son père et brûler sa maison. Akhmed, voisin et ami de sa famille, observe lui aussi la scène, redoutant le pire. Lorsqu’il retrouve Havaa, il décide de la mettre à l’abri dans un hôpital abandonné où il ne reste qu’une chirurgienne russe épuisée, Sonja, pour soigner les blessés. Au cours de cinq jours extraordinaires, le monde de Sonja, d’Akhmed et de Havaa bascule.
Un premier roman majestueux sur l’amour en temps de guerre, qui révèle l’histoire d’un pays et d’un peuple martyr.
Ma lecture :
Je dois vous avouer que je n'étais pas très emballée par ce roman. Beaucoup d'inconnus dans le résumé, et, bouh, l'inconnu fait parfois peur. Cependant, la littérature et la lecture servent à cela aussi, déjouer nos peur, casser nos aprioris, découvrir d'autres univers, parcourir le monde, se confronter à différents points de vues.
Bon, nous voilà donc transportés au milieu de la Tchétchénie, au cœur des deux guerres, dans ce pays en ruines (matérielles, humaines, psychiques). Nous suivons Havaa, une fillette qui voit son père se faire enlever par l'armée russe. Elle est recueillie par Akhmed, un ami de son père, qui la conduit dans un hôpital quasiment désaffecté où Sonja va prendre soin d'elle. Tous les trois vont vivre cinq jours intenses où ils vont apprendre à se connaître, et surtout, à vivre avec les démons que ces guerres ont créés. Nous revivons alors, avec nos trois personnages attachants, les années de 1994 à 2004, en croisons de nouveaux, certains plus attachants que d'autres. Akhmed et Sonja semblent avoir des vies éloignés, mais pourtant leurs destins deviennent intimement liés par la lumineuse Havaa qui détient les clés du roman.
La bête fait plus de 500 pages : c'est une œuvre majestueuse qui souffre cependant de quelques longueurs. Mais, la lecture vaut le coup, les personnages sont beaux, leurs histoires belles, et leurs destins tragiques.
Je partais, il est vrai, avec une mauvaise appréhension, je n'avais jamais lu de roman sur la Tchétchénie ou même l'Europe de l'Est depuis le Journal de Zlata il y a de lointaines années, j'ai donc découvert un pays, des guerres, des conditions de vie extrêmes. C'était assez bizarre, car, tellement habituée à dévorer des livres sur la guerre 39-45, et ce roman s'étendant sur deux décennies, j'étais souvent perdue dans le temps.
Résultat : auteur inconnu, contexte géographique inconnu, contexte historique inconnu : une lectrice rassurée puisque quasi-conquise. Quasi-conquise car lorsque certaines longueurs et lourdeurs m'ennuyaient et me faisaient perdre le fil, la profondeur des personnages et la poésie de l'écriture d'Anthony Marra m'enchantaient.
Bilan mitigé, mais merci, Livre de Poche, je suis contente d'avoir lu ce beau premier roman. :)
Vie : une constellation de phénomènes vitaux - organisation, irritabilité, mouvement, croissance, reproduction, adaptation.
-Anthony Marra
Anne-Laure a adoré
Le Journal de Zlata ? Je ne connais pas su tout...
RépondreSupprimerLe journal de Zlata : http://www.babelio.com/livres/Filipovic-Le-journal-de-Zlata/16625
RépondreSupprimerA bientôt !