L'écriture est une île,
Lorraine Fouchet,Ed. Héloïse d'Ormesson, 2024
Mot de l'éditeur :
Il paraît que toutes les histoires ont déjà été racontées. Alix refuse d'y croire. Elle est romancière et, pour son métier, elle a renoncé au reste. Un jour, elle accepte de partager sa passion lors d'un atelier d'écriture sur l'île de Groix. Si chacun des six participants pensait savoir pourquoi il se lançait dans l'aventure, celle-ci se révèle pleine de surprises. Ensemble, ils vont découvrir que le soleil peut se coucher à l'est, qu'une voix muselée une vie entière sait encore chanter, que l'amour vaut la peine d'être gueulé ou acclamé sur scène, et qu'il n'y a pas d'âge pour pardonner et recommencer. Réunis autour des mots qui les bouleversent, qui les habitent, qui les hantent ou qui les émeuvent, ils vont apprendre qu'écrire, c'est aussi écouter.
Grâce à une formidable guirlande de personnages, Lorraine Fouchet sonde les liens invisibles et précieux de l'amitié. De vingt à quatre-vingt-six ans, aucune barrière ne résiste à celui qui comprend que la main tendue est la meilleure arme pour dompter ses tempêtes intérieures.
Dealer : Bibliothèque de Sibiril
Ma lecture :
Cela fait une dizaine d'années que j'ai pris Le bateau du matin pour Groix, et j'avais beaucoup aimé. Pourtant (pourquoi ?), je n'ai pas remis les pieds dans l'île de Lorraine Fouchet depuis. Quelle erreur, car, sans suspens, son dernier roman, L'écriture est une île, est un coup de cœur !
Alix, romancière à succès, accepte d'animer un atelier d'écriture d'une semaine. Pour la solitaire, il s'agit d'un séjour immersif sur l'île de Groix entourée de six "primo-écrivants", d'origines, de genres et d'âges très différents. Chacun a une histoire au fond de lui à raconter. Alix va les aider à les faire sortir, quitte à se brûler les yeux. Car chacun a aussi ses petits secrets...
Sept personnages, ça fait beaucoup, surtout quand il est difficile de démêler les principaux des secondaires. Ils sont tous égaux et tous attachants car tous sont complexes. J'ai beaucoup aimé Daniel, bien sûr, ce veuf octogénaire qui revient sur l'île après y avoir passé son enfance dans les années 40. Une enfance de guerre, cachée dans cet écrin salé. Cassandra, la trentenaire dont la surdité héréditaire la guette, m'a également beaucoup touchée. Les autres aussi, sont tellement bien campés qu'on ne peut qu'avoir un pincement au lorsque Arzur dévoile son mal de mère, lorsque Joanna dévoile son trop de mère, lorsque Luchino dévoile l'amer de sa mère, ... Beaucoup de mères en bord de mer, non ? Et Léon, et Mary, et Esther, et Morgane, et Nolwenn, et Blandine. Tous, tous sont empathiques !
Autour de cette farandole de personnages, Lorraine Fouchet parle beaucoup de l'écriture. Je n'ai pas relevé de phrases, j'aurais dû interrompre ma lecture trop souvent, mais j'ai été subjuguée par ses mots, ses réflexions.
J'ai lu ce roman en buvant du café, et le café me rend encore plus sensible. J'ai lu les yeux humides, presque tout du long !
En pleine réflexion autour de l'écriture suite à la publication de mon premier roman, j'ai lu ce livre au bon moment. Il a remis certaines choses en place.
Merci et bravo Lorraine Fouchet !
Et, je ne mettrai pas dix années de plus à reprendre le bateau pour Groix !
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?