mercredi 12 décembre 2018

Terminus Elicius

Terminus Elicius,

Karine Giebel,
Ed. Belfond, 2004



Mot de l'éditeur :

Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : " Vous êtes si belle, Jeanne. " Glissée entre deux banquettes, elle l'attendait. Une déclaration. D'amour. De guerre. Car l'homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme sœur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars...


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Pourtant amateur, à dose modérée certes, de polars, je n'avais jamais lu Karine Giebel. Alors quand un exemplaire de Terminus Elicius et moi, nous nous sommes croisés dans les rayons de la bibliothèque, nous n'avons pas pu résister ! Plus sérieusement, ayant un penchant pour les trains, certainement depuis mes trajets d'étudiante, la couverture m'a happée.

L'histoire ?
Nous sommes à Marseille, dans la tête de Jeanne, secrétaire dans un commissariat de police. Elle rêvait d'être Inspectrice, mais sa mauvaise vue a mis fin à ses ambitions. Pour elle, pas d'enquêtes sur le terrain, ce sera le secrétariat. Seulement le secrétariat. Des déconvenues, elle en a d'autres, la petite Jeanne. A 28 ans, elle vit toujours chez sa mère, se plie à ses horaires, est célibataire, n'a pas d'amis, ... Ce qu'elle aime ? Ce sont ses trajets quotidiens d'Istres à Marseille, en train.
Enfin bref, Jeanne est donc secrétaire dans ce commissariat en ébullition face à un tueur en série qui sévit dans la cité phocéenne. Les cadavres se multiplient : 1, 2, 4, 6. Un jour, dans ce train qui la ramène chez elle, enfin chez sa mère, elle trouve une lettre coincée entre deux fauteuils, à la place qu'elle occupe chaque jour. Routinière, la Jeanne. Elle lui est adressée. Elle comprend bien vite que l'auteur est le tueur tant recherché. Pourquoi lui écrire à elle ? Commence alors une correspondance dangereuse...

Le personnage de Jeanne est complexe. Plus on avance dans le roman, plus elle présente des failles, des troubles. On l'imagine schizophrène, folle, pourquoi pas coupable ? On ne sait plus que penser !
Et ce chef de police, Esposito, qui est-il vraiment ? Derrière son assurance, son envie d'en découdre, il présente, lui aussi, certaines failles.

Le lecteur est, tout à la fois, secoué par les soubresauts du train, bercé par le voyage et réveillé en sursaut au terminus. Hum, le réveillé en sursaut au terminus, c'était plus pour l'équilibre de la phrase. Il n'y a pas de réveil en sursaut, il y a juste un esprit embrouillé par la plume de Karine Giebel. La fin n'est pas ferme, et donc pas brutale, et laisse des perspectives ouvertes.

Je suis contente d'avoir découvert la reine du thriller français, Karine Giebel (bon, probablement après Fred Vargas que je n'ai pas lu non plus). Je n'ai pas été fondamentalement déçue par ma lecture, mais j'en attendais plus. En même temps, je l'ai lu rapidement, ce qui me montre que j'ai été embarquée par l'intrigue, et c'est un excellent point ! Ceci dit, à y réfléchir, je n'aurais pas dû m'essayer à Karine Giebel avec ce roman, même si c'est son premier, juste parce qu'il m'est tombé sous la main. Peut-être aurait-il été plus judicieux de commencer par un thriller plus encensé. Mais, j'ai eu un coup de foudre pour la couv', ça ne se contrôle pas, et au moins, cela m'a donné envie de découvrir d'autres thrillers de l'auteur !

...et de danser le MIA !  (ah, ah, vous aussi vous l'avez dans la tête, maintenant ? ♫)


Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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