mardi 22 mai 2018

Chaque chose

Chaque chose,

Julien Neel,
Ed. Gallimard, 2006


Mot de l'éditeur :

Un petit garçon passe des vacances inoubliables avec son papa, qui est magicien. Des années plus tard, le papa magicien est gravement malade et le petit garçon n’en est plus un. Les deux récits s’entremêlent, se répondent étrangement et forment une aventure dont les super héros sont des gens ordinaires.



Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon




Ma lecture :

J'ai emprunté cette BD par hasard, peu emballée...
L'histoire, en tout cas, est belle. Elle raconte la filiation entre un père et son fils. Le fils, un jeune homme d'une trentaine/quarantaine d'années, se rend au chevet de son père, souffrant. Entre ce récit sombre (retranscrit par les couleurs), le fils se souvient de son enfance, et surtout d'un été avec son père, magicien devenu mascotte pour une grande marque de gaz, Butagaz pour ne pas la nommer (l'ours bleu, vous voyez ? C'est ça...). Le père apparaît alors comme un looser, contraint de faire ce job au lieu de briller par sa magie, mais prêt à tout pour avoir un salaire et s’occuper de son garçon. Pendant que son père joue les ours bleus, le fils dessine des BD de super-héros...
Très vite, le côté looser du père se dore de tendresse poétique. J'ai aimé ce côté où les gens ordinaires, par leurs actes ordinaires, deviennent des super-héros vu avec des yeux d'enfant. Des épisodes de l'enfance font échos à la situation actuelle de ce fils au chevet de son père, toute la poésie se situe dans ces transitions. Le sombre et le triste s'éclairent par la tendresse : n'est-ce pas magnifique ? Il n'y a pas de véritable tristesse quand la tendresse habite les âmes.
Je n'ai pas été totalement séduite par le dessin, plutôt sombre, mais ce n'est que mon goût personnel et je note malgré tout que Julien Neel a réussi, par son trait et les couleurs à créer une ambiance sombre et parfois lourde. Là encore, des touches de couleurs éclairaient les plus foncées.

Chaque chose est une BD réussie, dans le texte et le graphisme, sur une filiation tendre et où il n'y a pas besoin d'être Batman pour s'accomplir comme super-héros. Des héros, tout simplement.



Avis des lecteurs:

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