jeudi 10 janvier 2008

Petite leçon de bibliothéconomie...

pilon.jpg

Lorsque j'ai eu mon premier CDD en bibliothèque, c'était le déménagement d'une annexe.
Et dès les premiers jours, j'ai été avec un assistant de conservation pour faire du désherbage.
Mot barbare ?

Le désherbage est destiné à mettre en valeur les collections disponibles et à offrir des ressources constamment actualisées.
Problème de longue date, le désherbage s'avère être la solution incontournable pour les bibliothèques de lecture publique, confrontées à des problèmes de réorganisation, d'encombrement ou d'impossibilité d'extension.
La littérature disponible  insiste sur le fait que cette opération doit être planifiée et réalisée sur la base de critères et en observant certaines méthodes.
Selon Françoise Tirel, le désherbage est un terme générique pour : la restauration des documents ; la relégation ; l'élimination.

(Wikipedia)

Pour les documentaires, c'était facile, il s'agissait de supprimer des collections les ouvrages périmés et dont on avait un exemplaire plus récent.
Par contre, pour les romans, cela me fendait le coeur, car même s'il ne sort pas, il est diffcile de le jetter complètement... Heureusement, dans les grandes villes, on met en place des magasins où on stocke un exemplaire de chaque livre qu'on jette, pour la conservation et un retrait possible. Mais au début, cela m'était difficile de dire  : "Benzoni ? On en a déjà, on jette."


Et tout ça pour dire, que les ouvrages dont on ne veut plus finissent au pilon.
Mais qu'est-ce que pilonner ?
1. militaire bombarder intensivement (un objectif) : la marine a pilonné des bases stratégiques
2. écraser (une substance) avec l'instrument terminé par une tête massive et arrondie : pilonner du maïs pour en faire une pâte
3. détruire tous les exemplaires de (un ouvrage) : on a pilonné son roman

Microsoft® Encarta® 2006

Eloquent, non ? Ca m'a vraiment choqué au début, cette histoire de pilonnage. C'est un drame d'en arriver à détruire des livres...
C'est le travail, je crois, le plus dur dans ce métier. Mais il faut le faire régulièrement pour avoir accueillir de nouveaux ouvrages actualisés.

Avis des lecteurs:

  1. penses-tu sérieusement donner des livres sales, avec les pages volantes, des tâches de café, des livres moches, dont l'histoire ou le sujet n'intéresse plus personne ??? (qui voudra lire du Danièle Steel dans 50 ans?) Les pauvres, les hospitalisés, les détenus et co' ont le droit à un peu plus de respect. C'est dur de jeter, mais tu n'as pas à le faire seule, et puis il faut faire de la place pour les nouveautés !! et surtout, les bibliothèques municipales n'ont pas de vocation à conserver.

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  2. il est possible de les donner à une collectivité. C'est pourquoi dans mon travail , je récupère des livres du désherbage pour les donner à la petite bibliothèque de mon village (ça dépanne en attendant qu'elle est plus de budget). Evidamment on ne peut pas tout donner, mais des romans en poche, on peut , des documentaires un peu vieux mais tjs d'actualité on peut en fonction de la décision de la collectivité en question.
    n'oubliez pas les associations !

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  3. @ Audrey : les livres appartiennent à la collectivité locale, seule cette dernière peut décider du sort des livres après un désherbage. Les vendre ? C'est possible mais la recette n'irait pas s'ajouter au budget de la bibliothèque mais à celui de la collectivité (qui en général, préfère l'utiliser pour d'autres choses). Les donner ? C'est possible mais il faut l'accord de la collectivité.

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  4. Mais pourquoi ils ne les vendent pas ou ne les donnent pas ces livres? Je suis sure que des tas de gens seraient contents de les avoir! Moi en tout cas je dis que "piloner" Juju c'est un crime!
    A quand un article sur un de ses roamans dans ton blog? ;-))

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