Traverser les montagnes et venir naître ici,
Marie Pavlenko,Ed. Les Escales, 2024
Mot de l'éditeur :
Un roman poignant et lumineux qui raconte le deuil, la solidarité et l'espoir.
Astrid a tout perdu. À quarante ans, plus rien ne la retient, alors elle part. Elle achète sans l'avoir visitée une maison isolée dans la région montagneuse et sauvage du Mercantour. Parmi ses bagages, un carton marqué d'une croix rouge, ce qu'il lui reste de sa vie passée.
Soraya a tout laissé derrière elle. Sa Syrie natale, sa famille, ses amis, son insouciance. Elle traverse la montagne pour rejoindre la frontière française en se cachant de la police. Dans son ventre, une vie qu'elle déteste grandit.
Deux destins de femmes inoubliables. Deux douleurs indicibles qui se rencontrent et s'apprivoisent.
Dealer : Prêté par une copine
Ma lecture :
Deux parcours de vie poignants, un roman lumineux.
Astrid a perdu son mari et ses enfants dans un accident. Plus rien ne le retient dans cette vie alors elle part s'installer dans une maison au cœur du Mercantour.
Soraya et sa famille quittent la Syrie pour la paix et la liberté. Ils deviennent des réfugiés clandestins et confient leurs vie à des passeurs. C'est pourtant seule, à 17 ans, et enceinte d'un enfant qu'elle ne souhaite pas, qu'elle franchit la frontière française.
Je crois que j'aime ces romans de femmes en fuite qui, après un drame quittent leur vie pour se reconstruire dans un ailleurs où tout est possible. Possible mais difficile. Astrid s'endort avec des pièces du carton qu'elle a ramené avec elle. Un jouet de son fils. Une photo de famille. Mais parler d'eux reste difficile, ils restent tapis au fond de sa gorge. Et pourtant, parler d'eux les ferait être pour toujours.
J'ai aussi beaucoup aimé le parcours de Soraya qui a quitté son pays, son lycée, ses amis, les bombardements, la peur. Non, la peur ne la quitte pas quand elle avale les kilomètres dans la nuit, quand elle laisse sa famille dans un camp de Bulgarie pour continuer avec sa tante, quand elle se retrouve seule avec un homme qui abuse d'elle, quand elle sent un vie pousser en elle, quand elle abandonne sa tante dans la neige, morte, ni quand elle accepte la main tendue d'Astrid.
Et Astrid, à son tour, brise sa carapace pour accueillir Soraya et retrouve son instinct maternel en s'occuppant du bébé de la jeune fille. Bébé que cette dernière ne peut accepter, issu de la barbarie des hommes.
Au cœur de ces montagnes du Mercantour, trois vies sont s'éveiller, s'ouvrir au monde. Mais le danger, pour les réfugiés clandestins, est permanent...
Je remercie ma collègue Céline qui, amusée de ma lubie orange, m'a conseillé ce magnifique roman.
J'ai été touchée par l'écriture fine et délicate, parfois hachée de Marie Pavlenko. Sous sa plume, les personnages du roman prennent vie et sont terriblement attachants, Astrid et Soraya bien sûr, mais les secondaires aussi, comme Ida ou Max. L'autrice aborde des thèmes difficiles comme le deuil, la fuite, l'exil, la maternité avec une telle pudeur, une telle douceur.
Merci pour cette pépite.
Merci pour cette leçon d'humanité.

Cela fait longtemps qu'on me conseille l'autrice mais personne ne m'en a prêter encore. Vive cette collègue qui a su te faire découvrir une lecture aussi touchante.
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