Une vague,
Line Papin,Ed. Stock, 2025
Mot de l'éditeur :
Ana et Auguste forment un couple parfait. Tout juste mariés, ils profitent du soleil balinais : Ana admire l’océan Indien tandis qu’Auguste peint.
Soudain, tout s’effondre : un tremblement de terre survient et, dans la panique, Auguste court récupérer sa toile, lâchant la main d’Ana.
Après le passage du tsunami, le jeune homme reste introuvable, et comme les autres disparus arrachés à la terre ferme, les autorités le déclarent bientôt décédé.
Des années plus tard, la toile réapparaît entre les mains d’une commissaire-priseuse à New York.
Entraîné par une plume aussi délicate que feutrée, Une vague est un roman irrésistible et dérangeant, sur l’impossible deuil et notre envie insatiable de nouveau départ.
Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon
Ma lecture :
Quelle claque !
J'ai vu passer ce roman sur les réseaux, et j'ai suivi la vague, à mes risques et périls.
Pourtant, c'est au cœur d'un tsunami qui balaie l'île qu'Auguste lâche la main d'Ana.
Elle ne le reverra plus.
Commence alors un long travail d'acceptation et de deuil. Le corps d'Auguste n'est jamais retrouvé, ce qui laisse toujours un mince espoir à Ana. Mais au fil des semaines et des moins, elle se résout à le déclarer mort. Et c'est un autre tsunami qui la dévore...
Quel twist !
Mon Dieu, quel twist ! Et pourtant je ne peux rien vous dire.
Mais une chose est sûre, Line Papin sait raconter les histoires, sait, comme une lame de fond, creuser des sillons dans ses personnages, quitte à les emporter loin du rivage. Ou à les noyer. J'ai beaucoup aimé la façon qu'a eu l'autrice, avec sa plume juste et délicate, de traiter le deuil d'Ana. Ses étapes de reconstruction, physique et psychologique, se sont succédé avec minutie sans jamais tomber dans le pathos.
J'ai beaucoup aimé la métaphore filée de la vague, du tsunami, qui s'engouffre doucement, parfois plus violemment, dans le roman. Avec toujours, cette justesse infinie.
L'autrice explore un autre thème important du roman, celui des disparitions volontaires. Les Japonais ont un mot pour cela, le Jōhatsu, qui signifie évaporation. C'est à la fois fantasmatique et vertigineux, honteux et lâche. Et surtout très romanesque.
Une vague ne se résume à un roman sur le deuil. C'est aussi un roman sur l'identité. Qui est-on vraiment après un deuil ? Qui est-on vraiment après la perte de l'être aimé, après la perte de son statut d'épouse ? Qui est-on vraiment lorsqu'on ne se sent pas à sa place ? Qui est-on vraiment ?
Je ressors de ce roman lessivée par cette lame de fond. Quelle justesse ! Quelle claque ! Quelle métaphore filée ! Quel twist !
Je ne saurai être plus convaincante à vous engager à le lire et à vous prendre une vague de littérature en pleine face ! C'est exactement le genre de roman qu'on ne peut oublier.

Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?