mardi 8 octobre 2024

Les maisons

Les maisons,

Fanny Britt,
Ed. Le Cheval d'août, 2015


Mot de l'éditeur :

Tessa, chanteuse classique convertie en courtière immobilière, vend des maisons et ne va pas bien. Elle élève trois fils qu’elle adore avec un homme qui la chérit. Dans trois jours, elle a rendez-vous avec Francis, un ancien amour qui n’a jamais guéri. Entre-temps, il y aura des visites de propriétés, des cabines d’essayage, des cours de natation, des ponts en bâtons de popsicle à livrer à l’expo-sciences de l’école, des étreintes dans la nuit, des deuils, des rappels de l’enfance, des fantômes, et la peur de vieillir dans l’amertume. Cesse-t-on un jour de désirer ce qu’on a désiré à vingt ans ?

Au confluent des Annie Dillard, Elisabeth Strout et Rachel Cusk, l’ample fresque des Maisons fouille les drames privés dans une époque d’insatisfaction et de conformisme. Derrière les portes closes sur des intérieurs encombrés par la solitude, on trouvera aussi l’amour des enfants et de l’architecture du quotidien. Tout ça se passe à Montréal.


Ma lecture :

Sorti tout droit d'une librairie québécoise, le roman de Fanny Britt sonde les désirs oubliés. 

Tessa est agent immobilier, femme comblée d'un musicien et mère de trois garçons. Alors qu'elle visite une maison, c'est son amour de jeunesse qui lui ouvre. S'ouvre alors ce tiroir fermé à clé, celui du premier amour, du premier amant. Et si c'était un signe du destin ? Et s'ils devaient se revoir pour continuer leur histoire ?

Pourtant, en façade, Tessa est une femme qui a tout pour être heureuse. Mais, à l'image d'une maison, derrière la tapisserie éblouissante se cachent des fêlures pas tout à fait réparées. La mort d'un frère. Une séparation. Le voile se lève peu à peu sur Tessa et le lecteur en apprend plus sur elle. Il est aux premières loges de sa réflexion intérieure : va-t-elle succomber à nouveau quitte à détruire sa famille ? Va-t-elle se jeter dans une histoire d'amour passée ? La tapisserie de sa vie est parfois terne et se décolle par endroits, mais elle aussi rassurante. Derrière cette porte qu'elle ouvre en toute conscience, c'est la peur de vieillir, de quitter les souvenirs son adolescence qui se dessine. Sa réflexion dans un "et si" est confortable, elle reste maître de la situation et se permet d'imaginer, sans trahir encore. L'occasion aussi de faire le point entre sa vie actuelle et la vie dont elle rêvait adolescente. Existe-t-il un pont entre les deux ?

La plume de Fanny Britt, et sa gouaille québécoise m'ont beaucoup plu. J'ai eu l'impression de rencontrer Tessa, qu'elle m'a raconté sa vie jusqu'à son dernier tourment.

Quelle place réserver à son premier amour : dans un carton fermé et oublié au grenier, ou dans le congélateur de la cave prêt à resservir ?

Une jolie découverte québécoise !

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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