mardi 13 août 2024

Le coeur de mon père

Le coeur de mon père,

Antonin Malroux,
Ed. Calmann-Lévy, 2019


Mot de l'éditeur :

Les filles aiment-elles parfois trop leur père ? En cette fin 1914, à la ferme des Quatre-Vents dans le Cantal, François Montfernac, son épouse Madeleine et leur fille Violette, forment une famille unie. Surtout depuis que le fils, Mathieu, a quitté les lieux à la suite d'un drame dont il est interdit de parler... La mobilisation de François, inattendue compte tenu de son âge, est une déchirure. Violette voit partir ce père qu'elle aime par-dessus tout et qu'elle devine inconsolable de la brouille avec Mathieu. N'est-elle pas coupable de n'avoir rien tenté pour les réconcilier ? Hantée par le sort de son père emporté dans la tourmente meurtrière, Violette ira, pour se racheter, jusqu'au plus singulier des sacrifices...


Dealer : seconde main


Ma lecture : 

A chaque départ en vacances, je mets un point d'honneur à lire un roman qui se déroule dans mon lieu de villégiature. C'est mon petit plaisir et je fais souvent de belles découvertes ! 


Cet été je suis donc partie dans le Cantal, dans le calme vert des montagnes. Quand ce roman historique autour de la Première Guerre mondiale est ressorti de mes recherches, j'étais ravie. En plus le hasard a fait que nous nous arrêtions tout près de Laroquebrou, où se situe l'intrigue. Charmant village d'ailleurs, avec ce pont en pierres enjambant la Cère. Ce fût donc notre première étape dans cette région.

C'est un roman du terroir, avec tous ses avantages et ses inconvénients. Je voulais une lecture locale qui fleure bon le Cantal : mission accomplie ! Je vous explique.

Dans la famille Montfernac, la terre et  les bêtes lient les hommes. Alors quand les hommes de la famille la fuient à cause d'un secret pour le frère aîné, et la mobilisation vers le front de Verdun pour le père, Madeleine et sa fille Violette se retrouvent seules à la ferme. La famille est bouleversée, comme la société qui doit fonctionner avec les femmes privées de leurs hommes soldats.

Autour de Madeleine et Violette, les doutes, les drames, les larmes s'installent, bientôt accompagnées par les trahisons et les tragédies. Rancœurs et secrets encombrent les cœurs de ces femmes et brident leurs émotions.

J'ai beaucoup aimé l'image de la montre que le père confie à sa fille avant de partir à la guerre. Elle doit la remonter pour entendre son cœur battre et ressentir la vie continuer malgré tout, jour après jour. J'ai été sensible à cette poésie.

J'ai également aimé me plonger dans le quotidien de ces femmes et de ces hommes, le corps en dehors de la guerre, mais le cœur au front.

Cependant, c'est un roman de terroir, avec une intrigue lente, emberlificotée, et pas toujours pertinente. J'ai souvent été agacée par les comportements et pensées des personnages, Madeleine, Violette, Mathieu le frère sanguin et maladroit. Difficile, alors, de s'attacher et de prendre part au voyage.

Mais tout est dit, c'est un roman de terroir qui respecte tous les codes du genre, et en le lisant, j'imagine que c'est ce que je voulais : du terroir, de l'authentique. Du Cantal verbal. J'en ai eu. Mais c'est tout. Du Cantal qui fleure bon, mais une fois en bouche, rien ne se passe, les papilles restent en berne.

J'ai laissé le roman dans son fief, dans une boîte à livres. Il fera le bonheur d'amateurs du genre.

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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