vendredi 20 janvier 2023

C'était en mai, un samedi

C'était en mai, un samedi,

David Lelait-Helo,
Ed. Anne Carrière, 2012


Mot de l'éditeur :

"Perchée au sommet de la butte Montmartre, une maison sertie de terrasses suspendues domine Paris. Une femme vit là depuis vingt-cinq ans. Seule. Ce 2 mai 1987, elle décide que cette maison, dont elle a toujours dit qu'elle était sa «chaussette», sera son tombeau. Ce samedi soir, dans le Paris désert d'un week-end du 1er mai, elle va mettre fin à ses jours."
 


Dealer : Bouquinerie


Ma lecture : 

Je referme le livre en laissant ma main glisser sur la couverture, caressant ce visage. Mes oreilles sont envahies des notes de Dalida, ma gorge nouée et mes yeux quelque peu embués.
Évidemment, c'est un coup de coeur ! 

Dalida, c'est l'emphase. Dans ses gestes, ses intonations, ses amours tumultueuses. De la poudre aux yeux pour cacher ses propres larmes apportées par ses démons. Dalida a éteint Iolanda jusqu'à faire disparaître ses rêves d'épouse et de mère. Quand on se penche sur sa biographie, on remarque que depuis sa plus tendre enfance, elle a été confrontée à des drames qui ont fini par la faire quitter l'Egypte d'abord puis à s'engouffrer dans sa carrière, dans Dalida, poussée par son frère Orlando. Elle est devenue une marionnette de strass et de paillettes, indisponible pour fonder une famille. Mais, c'est fini la comédie, la vie lui devient soudain insupportable et un samedi soir de mai 1987, Dalida ne se maquille pas pour sortir comme il était prévu, Iolanda reste seule dans son appartement de Montmartre et prépare minutieusement sa mort.
Avant de quitter ce monde, elle veut livrer une dernière confession et compose, sur ton téléphone à cadran, un numéro au hasard et tombe sur Sophie, une femme trompée par la vie...enfin surtout par son mari. Les deux femmes esseulées et brisées, Sophie et Iolanda, vont discuter, chacune au bout du fil, tout à fait librement, sans la contrainte du jugement. La chanteuse ne tombera le masque qu'à la toute fin, quand il sera déjà trop tard, quand Dalida et Iolanda se seront mutuellement tuées.

Le roman que propose David Lelait-Helo est tout à fait original et invite à découvrir Dalida. La chanteuse, au téléphone avec cette inconnue, se livre par bribe. Il se trouve que je connais assez bien sa biographie (oui, j'aime vraiment Dalida ^^), alors j'ai pleinement apprécié les allusions, parfois subtiles, sur sa vie. L'histoire de Sophie est aussi rondement menée, avec une certaine intrigue.

L'écriture poétique et sensible de David Lelait-Helo a laissé l'emphase à Dalida pour rencontrer Iolanda. L'auteur a aussi laissé les paillettes et les violons aux pieds de la chanteuse et offre une émotion pure et sincère au lecteur. J'ai rarement été aussi touchée par un roman, Dalida a dû jouer dans mes émotions, très certainement, mais l'écriture m'a vraiment chavirée. 

Bravo !


𝅘𝅥𝅰 Il faut baisser le rideau, c'est fini, c'est fini la comédie.

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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