lundi 17 janvier 2022

Les derniers enfants cachés

Les derniers enfants cachés,

Sophie Nahum,
Ed. Alisio, 2021


Mot de l'éditeur :

Sur les quelque 70 000 enfants juifs résidant en France en 1939, environ 11 000 ont péri dans les camps, les autres ont miraculeusement traversé la guerre, souvent en se cachant, dans des couvents, à la campagne, dans des placards parfois. Aujourd’hui, ils ne sont plus nombreux à pouvoir témoigner de leur expérience de la clandestinité, de leur perte d’identité, de l’arrachement à leur milieu familial et du silence qui a suivi la fin de la guerre. Dans la hiérarchie des victimes, l’Histoire a été longue à leur faire une place.

Sophie Nahum est allée à la rencontre des derniers enfants cachés survivants de la Shoah pour recueillir leur parole. Ces hommes et femmes se livrent ici, parfois pour la première fois, et ce sont les enfants qu’ils étaient que nous entendons.
 
 
Dealer : Cadeau de Noël 
 
 

Ma lecture : 

Ce n'est pas un roman. Ce n'est pas une fiction. Ce ne sont pas de simples histoires qu'on se raconte le dimanche midi entre le poulet-frites et la tarte aux pommes. Ce sont des histoires qu'on ne raconte pas. Ou peu. La journaliste Sophie Nahum a décidé de recueillir les derniers témoignages des enfants cachés. Ce ne sont sont pas des histoires. C'est l'histoire de Simone, l'histoire d'Arlette, l'histoire de Léon ou encore l'histoire de Jean.  Des enfants juifs cachés pendant la seconde guerre mondiale dans des couvents, dans des placards, à la campagne ou en ville, chez des gens bienveillants ou pas mais à qui ils doivent leur vie sauve. Leur vie sauve mais pas sauvée des drames de l'enfance et de la guerre. Beaucoup, si ce n'est tous, auront perdu une mère, un père, une sœur, un frère, un oncle. La paix de l'après-guerre ne réparera pas tous les maux.
Sans l'artifice de la fiction, ils témoignent de la guerre. Simplement. Crument. J'ai lu beaucoup de romans autour de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah, et pourtant, pendant longtemps, j'ai refusé d'en lire. Car la fiction n'est pas la réalité, elle enjolive, elle exagère, elle met des violons, parfois des trompettes et on ne sait plus le vrai du faux. Et c'est là où réside le danger. Celui de l'oubli, de la banalisation, celui des négationnistes. Sophie Nahum donne la parole, une première ou une dernière pour certains, aux témoins de l'Histoire. Aux victimes collatérales. A ces enfants nés juifs qu'on traquera pour ce seul fait, celui d'être juif.
A lire bien sûr, pour la mémoire et contre l'oubli. Pour le passage de flambeau, celui de témoin de témoin.
 

Avis des lecteurs:

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