D'une aube à l'autre,
Laurence Tardieu,
Ed. Stock, 2022
Mot de l'éditeur :
« Le 17 mars 2020, alors que la France entrait en guerre contre le
Covid, la déclaration de guerre, pour notre petit garçon, son père et
moi s’est faite au sein du service des urgences d’un hôpital parisien
pour enfants. En quelques heures, nous avons été éjectés de notre vie et
projetés dans un nouveau monde. Nous y sommes restés cent
cinquante-huit jours. »
Un autre confinement. Une bulle hors du
temps, hors de la vie, où le quotidien devient ce qui était
l’impensable, des grandes angoisses aux petites victoires, hors du réel
et terriblement réel. Où les proches demeurent à l’extérieur tandis
qu’on plonge dans son monde intérieur pour puiser de la force, en exil
de sa propre vie.
Dans ce récit étonnement lumineux et poétique,
Laurence Tardieu nous raconte cette traversée pour en reconstituer les
traces et en graver l’empreinte qui l’aura transformée à jamais ; «
parce qu’Adam et moi avons fait l’expérience, au même moment mais pas de
la même manière, de ce que signifie : mobiliser toutes ses forces, son
mental, éprouver son instinct de survie, je vois le monde aujourd’hui
d’une autre manière : je le vois beaucoup plus simplement. Je le vois si
beau. Je n’ai plus peur de rien ».
Pour dire aussi la joie, la joie
brûlante du présent, celle de l’amour entre une mère et son petit
garçon, celle de la chaleur des autres.
La joie du vivant.
Ma lecture :
En cette rentrée de Janvier, j'ai vu passer ce roman dans les groupes de lecture auxquels je suis abonnée. C'était aussi l'occasion de découvrir une nouvelle auteur pour moi, Laurence Tardieu.
C'est la mère qui prend la plume, la mère d'Adam, cinq ans à peine, à qui ont vient de diagnostiquer un cancer de la moelle osseuse. Nous sommes en Mars 2020, alors que la France entière se confine pour lutter contre le Covid, Adam et ses parents se confinent, eux aussi, pour lutter contre ce cancer.Commence alors une hospitalisation stérile de 158 jours. Un printemps et un été. La nature s'éveillait et prenait des couleurs alors que son fils dépérissait peu à peu. Malgré tout, le printemps apportait ses lots d'espoirs.
C'est la mère qui prend la plume, la plume de l'écrivain Laurence Tardieu. Pas besoin d'user et d'abuser de violons et de pathos pour traiter ce sujet délicat : le cancer d'un enfant. Rien que ces mots juxtaposés, cancer et enfant, est inacceptable. Sur ces maux : les siens, ceux de son fils et de sa famille, elle pose ses mots pour percer la bulle dans laquelle ils sont enfermés. D'un jour à l'autre, d'une aube à l'autre, elle écrit ses peurs, ses doutes, ses espoirs. Elle offre son sourire à son fils et ses larmes se transforment en mots. Ces 158 jours feront des dégâts sur leur vie et ne seront jamais rattrapables, il en restera un avant et un après.
Laurene Tardieu livre son combat contre la maladie et offre un hommage à toute l'équipe médicale qui s'est pliée en quatre pour aider son fils, pour le sortir du jour le plus sombre, celui d'avant l'aube. L'aube, c'est le jour de la greffe tant rêvée, c'est le jour où les globules blancs gagnent ce combat. Le jour où la vie triomphe.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?