Une farouche liberté,
Gisèle Halimi et Annick Cojean,
Ed. Grasset, 2020
Mot de l'éditeur :
Gisèle Halimi : Soixante-dix ans de combats, d’engagement au service de
la justice et de la cause des femmes. Et la volonté, aujourd’hui, de
transmettre ce qui a construit cet activisme indéfectible, afin de dire
aux nouvelles générations que l’injustice demeure, qu’elle est plus que
jamais intolérable. Gisèle Halimi revient avec son amie, Annick Cojean,
qui partage ses convictions féministes, sur certains épisodes marquants
de son parcours rebelle pour retracer ce qui a fait un destin. Sans se
poser en modèle, l’avocate qui a toujours défendu son autonomie, enjoint
aux femmes de ne pas baisser la garde, de rester solidaires et
vigilantes, et les invite à prendre le relai dans le combat essentiel
pour l’égalité à l’heure où, malgré les mouvements de fond qui
bouleversent la société, la cause des femmes reste infiniment fragile.
Depuis
l’enfance, la vie de Gisèle Halimi est une fascinante illustration de
sa révolte de « fille ». Farouchement déterminée à exister en tant que
femme dans l’Afrique du Nord des années 30, elle vit son métier comme
un sacerdoce et prend tous les risques pour défendre les militants des
indépendances tunisienne et algérienne et dénoncer la torture. Avocate
plaidant envers et contre tout pour soutenir les femmes les plus
vulnérables ou blessées, elle s’engage en faveur de l’avortement et de
la répression du viol, dans son métier aussi bien que dans son
association « Choisir la cause des femmes ». Femme politique
insubordonnée mais aussi fille, mère, grand-mère, amoureuse… Gisèle
Halimi vibre d’une énergie passionnée, d’une volonté d’exercer
pleinement la liberté qui résonne à chaque étape de son existence.
«
Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque » : ces
mots de René Char, son poète préféré, pourraient définir Gisèle Halimi,
cette « avocate irrespectueuse », et sa vie de combats acharnés pour
la justice et l’égalité.
Dealer : NetGalley
Ma lecture :
Le #pumpkinautumnchallenge de cette année comporte un menu "Les écailles de Mélusine", invitant à lire un livre aux sujets suivants : féminisme, transformation, métamorphose. Le terme féminisme clignote fortement en moi et je saisis l'occasion de lire Une liberté farouche où Gisèle Halimi revient sur ses combats avec la journaliste Annick Cojean. Elle nous a quittés en juillet dernier.
Née la même année que Simone Veil, elles se rejoignent sur les combats féministes. Gisèle Halimi est une avocate, célèbre pour ses grands procès : Djamila Boupacha dans les années 60 puis Bobigny en 1972. Elle œuvre et milite contre le viol, pour le droit à l'avortement, pour le droit à la contraception, ... Elle est de tous les combats pour améliorer la condition féminine et rêve à une égalité paritaire. Enfant déjà, en Tunisie, dans une famille croyante et patriarcale, elle refusait de faire comme toutes les petites filles de son âge : servir les hommes de la maison, faire la cuisine et autres taches ménagères reléguées aux femmes. En 1945, elle quitte Tunis pour Paris et la Sorbonne où elle étudie le droit et la philosophie qu'elle juge indissociables. De cette enfance soumise et injuste, naîtra sa force de convictions et de combats. Elle sera avocate, et non avocat comme l'exige les conventions de l'époque, pour défendre les femmes qu'on ne veut pas écouter.
J'ai eu la chance croiser cette avocate irrespectueuse il y a une dizaine d'années à Rennes. J'ai le souvenir d'une petite femme capable de soulever des montagnes, sincère, intègre et... drôle ! Les drames de la vie l'aident à rebondir toujours plus haut et à garder, malgré tout, une force de vivre incroyable.
Ce dernier témoignage recueilli par Annick Cojean est précieux, c'est celui d'une militante, d'une combattante, d'une avocate. D'une femme du siècle.
A lire. Évidemment. Absolument.
Vous trouverez mes autres lectures de Gisèle Halimi ici.
Avis des lecteurs:
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