Léon et Louise

Léon et Louise,

Alex Capus,
Ed. Actes Sud, 2012

Mot de l'éditeur :

Le jour des obsèques du grand-père, la famille est en train d'attendre le prêtre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris lorsqu'une petite dame énergique s'approche du cercueil, pose un baiser d'adieu sur le front du défunt et, souriant malicieusement en direction de l'assistance, actionne une vieille sonnette de vélo. Dans les premières rangées, on chuchote. S'agit-il de la fameuse Louise, le grand amour du grand-père Léon ? Ils n'avaient pas vingt ans lors de leur rencontre dans un petit village français vers la fin de la Première Guerre mondiale. Bientôt séparés par les hasards de l'Histoire et les vents contraires du destin, les deux jeunes gens ne s'oublieront jamais, quelle que soit l'époque traversée, la Première Guerre en Normandie, l'Occupation à Paris...
En explorant la vie secrète de son propre grand-père sur plus de quarante ans, Alex Capus signe le roman d'un amour plus fort que le tourbillon de la vie, une épopée intime irrésistible.


Dealer : Prêté par une copine :)

Ma lecture :

J'avais croisé ce roman sur les étals des librairies il y a quelques temps, et j'avais bien envie de le lire.
Pour ne pas citer Dalida, je dirai que...

♫ C'est l'histoire d'un amour éternel et banal
Qui apporte chaque jour tout le bien tout le mal
Avec la roue l'on s'enlace
Celle où l'on se dit adieu
Avec les soirées d'angoisseEt les matins merveilleux ♪

Léon et Louise, c'est l'histoire de Léon et Louise, qui se croisent pendant la Première Guerre Mondiale. Ils sont à l'aube de leur jeunesse, Louise est joueuse, Léon tombe immédiatement et irrémédiablement amoureux. Un week-end, ils partent en Normandie, se découvrent et s'aiment. Ensuite, ils ne feront que se croiser, au hasard d'un métro ou d'un coin de rue. Ce week-end en Normandie se termine par un bombardement : Léon est blessé et croit Louise morte. Louise aussi est blessée et débute une nouvelle vie. Ils deviennent adultes chacun de leur côté : Léon s'est marié avec Yvonne, a un bon emploi, a des enfants, mais n'a jamais oublié Louise, son premier et éternel amour. Louise, quant à elle, travaille à Paris, à deux pas de Léon, se plaît dans son célibat pimenté d'aventures, et n'a pas non plus oublié son Léon. Pourtant, lorsqu'ils se recroisent, personne n'a l'intention d'abandonner sa vie actuelle, il est déjà trop tard, même si, bien sûr, l'amour est toujours là. Parfois ils se cèdent l'un à l'autre, mais juste le temps d'une journée ou d'une nuit. Yvonne est au courant de cette histoire, de cette passion, mais ferme les yeux. Elle préfère garder son homme heureux auprès d'elle, même si elle doit faire quelques sacrifices. Elle ne veut simplement pas entendre parler de cette Louise, elle ne peut que tolérer son existence.

Alex Capus livre là l'histoire de son grand-père, pris dans les tourments de l'Amour et de l'Histoire. Dans la famille, on connaît vaguement l'existence de Louise, le premier amour du grand-père Léon, mais c'est un sujet resté tabou même après la mort d'Yvonne. En revanche, tous la reconnaissent à l'enterrement de Léon, en 1986, venue lui adresser un dernier hommage...

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, à comprendre cette double vie. Mais plus j'avançais dans le roman, plus je comprenais Léon et Louise, ces deux âmes sœurs sacrifiées. Certains passages où Léon est pris dans l'Histoire, celle du Paris Occupé sont vraiment bien trouvés, comme lorsqu'il doit recopier des fiches destinées aux Nazis pour traquer les Juifs, son dialogue avec ce commandant est vraiment bien retranscrite, c'est un de mes passages préférés. J'ai moins aimé la traversée de la Guerre par Louise en Afrique : ses lettres étaient à mon goût, trop longues et apportaient peu à l'histoire ou aux personnages.
La fin, en revanche, est sublime ! ♥

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