lundi 12 février 2018

Sans héritage

Sans héritage,
T1 : Lucien Louis Marie,

Lorraine Rountree,
Auto-édition, 2017

Mot de l'éditeur/auteur :

Si vous aimez les familles et leurs secrets, les héros sensibles, les personnages et personnalités qui se croisent et se recroisent, Sans Héritage, la saga familiale de Lorraine Rountree en 20 petits volumes, est pour vous. Vous suivrez le chemin de vie à multiples détours qu’emprunte Lucien Louis Marie , de son village en Bretagne à la ville, par les années de la Grande Guerre, les années folles et moins folles de l’entre-deux guerres, l’Occupation et les Trente Glorieuses . Une histoire de « jadis et naguère » qui est aussi fraîche qu’aujourd’hui.  Venez découvrir les destins de Constant Moine et sa femme Félicité, Viviane la bonne, Eric Sanguy et sa sœur Marianne, Catherine, Jeanne, Emile Raversi, le fils du peintre, Jean, le fils du médecin, Isidore Baron et tous les autres ! Une saga dans la grande tradition des Troyat. 


Dealer : SP de l'auteur, Lorraine Rountree :)



 Ma lecture :

Il y a quelques semaines, Lorraine Rountree m'a contactée pour me faire découvrir sa saga familiale, Sans héritage, prévue sur vingt tomes. Elle m'a gentiment envoyé le premier tome, Lucien Louis Marie...

Cette saga s'ouvre en 1913 sur Lucien, jeune garçon de treize ans que son oncle ramène en train du Lot-et-Garonne à un petit village de Bretagne. Ses parents sont morts dans un accident de voiture, Lucien va vivre avec son oncle Constant et sa tante Félicité, qu'il n'avait encore jamais vu. Il quitte donc le Sud, son climat, ses accents, pour ce petit village d'Ille-et-Vilaine, Chateauville. Il s'acclimate finalement plutôt bien en Bretagne, s'adapte à sa nouvelle famille qui le considère même plus que ses propres parents. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que Tante Félicité est, en fait, sa véritable mère : il est né de cette union illégitime entre une jeune étudiante des Beaux-Arts et son professeur. Elle a dû se résoudre à confier son bébé à son frère. Treize ans plus tard, le fils revient, sans le savoir, au creux de sa mère...
Mais, mais, mais... Il n'y a guère que dans le résumé et dans le court prologue que l'auteur évoque cette filiation. Les sentiments de Lucien, tout de même déraciné ? On n'en parle pas plus. Le lecteur reste donc sur sa faim, car d'après le résumé, Lucien devait commencer son voyage à travers les secrets de  sa famille. Ce sera sans doute dans les prochains tomes, mais du coup, le personnage perd l’intérêt présenté dans le résumé. J'ai cette mauvaise impression d'avoir lu un menu alléchant et de devoir me contenter d'un plat trop fade.

En revanche, on sent bien que l'auteur, Lorraine Rountree s'est très bien documentée sur cette période du début du XXème siècle. J'ai aimé découvrir cette société, à l'aube de la Première Guerre Mondiale, on sent les prémices des grands changements de ce siècle : la standardisation, l'école, ... Les personnages sont bien campés dans leur époque, surtout l'Oncle Constant, que j'ai rapidement imaginé comme l'Oncle Jules de Pagnol. D'ailleurs, nous sommes vite transportés dans les lieux du roman : le train du début, Chateauville, Rennes. Ah, Rennes, pour y avoir vécu quelques années, c'est un délice de le découvrir bien des années plus tôt. Un roman très visuel donc, grâce à la documentation de l'auteur. Les lieux et les personnages ont une bonne prestance et le lecteur ne peut que s'attacher à Lucien, Constant et Félicité. Restée sur ma faim de leur véritable filiation, j'ai hâte de connaître la suite !

Lucien Louis Marie
est le premier tome d'une saga prometteuse qui, malgré quelques longueurs inutiles et des questions qui restent en suspend, respecte les codes du genre. Nous avons un terroir bien décrit pour que le lecteur puisse s'y projeter, des personnages bien ancrés dans leur époque et attachants. Et malgré tout, ces questions laissées en suspend aident auteur et lecteurs à conserver ce lien de suspens et de fil conducteur propres au genre de la saga. Cela reste frustrant, mais nécessaire, n'est-ce pas ?
Bref, Sans Héritage a de nombreux atouts et le terroir est mis en valeur sans lourdeur. Sans l'accent des cigales, je me suis souvent crue dans La gloire de mon père ou Le château de mère, et ça, c'était plutôt sympa !





Avis des lecteurs:

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