lundi 27 novembre 2017

Ma mère, cette inconnue

Ma mère, cette inconnue,

Philippe Labro,
Ed. Gallimard, 2017


Mot de l'éditeur :

"Netka, il y a du slave dans ce nom qui sonne clair. Elle a cinquante pour cent de sang polonais dans ses veines. Il me faudra beaucoup de temps pour identifier la Pologne, chercher la trace du père inconnu, éclaircir les mystères, imaginer l'enfant-valise, la petite fille abandonnée. Elle est, elle était ma mère"
Philippe Labro.



Dealer : Bibliothèque de Saint-Pol-de-Léon



Ma lecture :

J'avais entendu Philippe Labro parler de son roman à La Grande Librairie, sur France 5 il y a quelques mois, et il m'avait convaincue de le lire. C'est chose faite aujourd'hui.
De cet auteur, je n'ai finalement lu que Manuella, il y a quelques années, et Ma mère, cette inconnue me permettait de le redécouvrir.

Ma mère, cette inconnue est un roman particulier, tellement intime que je me suis demandé si j'avais le droit de pénétrer dans cette intimité. Philippe Labro rend hommage à sa mère, Netka, qui a toujours éludé son enfance, ses propres parents, ... En fait, elle en sait elle-même si peu. Elle naît d'une union adultère entre une institutrice française et un aristocrate polonais dans les années 1910. Le père ne la reconnaîtra jamais et sa mère, ne préférant pas s'encombrer de deux enfants (elle a un frère, né, pourtant, du même père), les confiera à une marraine, ne demandant de leurs nouvelles que de temps en temps. Voilà pourquoi elle n'évoque jamais ses parents, elle a été abandonnée et ne sait pas grand chose d'eux, elle ne veut surtout pas savoir, d'ailleurs. La vie de Netka commence véritablement à sa rencontre avec son mari, Jean Labro, âgé de vingt ans de plus qu'elle. Ils s'aimeront d'un amour vrai et auront quatre enfants, dont l'écrivain Philippe Labro.

Lorsque se dernier propose à sa mère d'écrire un roman sur elle, elle n'est pas franchement contre mais élude, reste évasive sur son enfance. Toujours. Le fils-écrivain imagine alors ses raisons, ses doutes, ses pensées, et c'est ainsi que l'on retrouve le style de Modiano, entre réalité et imagination. Par l'écriture, il veut découvrir sa mère, mais se heurte sans cesse à son silence, son brouillard. Finalement, ni lui, ni les lecteurs n'apprennent grand chose de la vie de Netka, mais découvrent cette tendresse que ce fils porte à sa mère, et que cette mère porte à son fils. Et c'est beau !
Philippe Labro finit par conclure, avec tendresse et amertume : l'ais-je assez aimée, Henriette, Netouchka, Netka, maman-Netka, ma mère, cette inconnue.

Ma mère, cette inconnue, un roman de l'intime.



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