mardi 18 octobre 2016

On se retrouvera

On se retrouvera,
Madeleine Goldstein,
Ed. Archipel, 2006


Mot de l'éditeur :
Trois mois de détention dans les geôles de Fresnes, trois jours de convoi de Drancy à Auschwitz dans le même wagon à bestiaux, trois secondes pour s’étreindre : « On se retrouvera… ». Jacques et Madeleine Goldstein n’ont pas vingt-cinq ans, le 1er mai 1944, lorsqu’ils sont séparés sur la rampe de Birkenau. Piégés par la Gestapo pour faits de Résistance, ils sont coupables, aux yeux de l’Allemagne nazie, d’un délit inexpiable : être nés juifs. S’ils doivent un jour se retrouver, ce sera dans l’autre monde…
Mais parce qu’ils s’aiment, et parce qu’une petite fille de quatre ans les attend à Lyon, cachée par une nourrice, Jacques et Madeleine vont tenir. Au nom de tous les autres, ils s’extrairont de la machine de mort et d’humiliation. Pour se retrouver, après douze mois en enfer. Broyés, mais vivants.
Ce livre est le récit de la jeunesse, du combat, de l’épreuve et des extraordinaires retrouvailles de deux « gamins de Paris » que rien ne destinait à défier l’innommable.




Dealer : Swap sur la Seconde Guerre Mondiale



Ma lecture :

J'ai reçu ce roman lors de dernier swap organisé sur ce blog, autour de la Seconde Guerre Mondiale. Bien évidemment, il tombe à pic dans le thème. J'ai dit roman, mais c'est plutôt un récit ou un témoignage qu'un roman, cela dit très bien écrit. J'ai peut-être dit roman tant l'histoire, hormis d'être tragique, est rocambolesque et romanesque. L'histoire, c'est celle de Madeleine et Jacques, deux Parisiens d'origine juive d'Europe de l'Est qui se rencontrent sur les bancs de l'école, tombent amoureux, se marient et deviennent parents d'une petite Rosette. Une belle histoire d'amour comme on aime en lire. Mais nous sommes en 1939 et la guerre est déclarée. Les Juifs, pratiquants ou non, ne sont plus les bienvenus et sont victimes de nombreux outrages. Malgré leur fille en bas âge, ils entrent tout deux en Résistance et finissent par se faire prendre et à être déportés. Direction Auschwitz, direction l'horreur. Bien évidemment, à l'arrivée du train, ils sont séparés ; les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Ils vont vivre déshumanisés, décharnés pendant douze longs mois, mais il vont vivre, contrairement à tant d'autres. Au retour de cette abominable épisode, chacun de son côté parvient à regagner Paris. Ils se retrouvent comme par miracle à la porte du Lutécia... Des retrouvailles au scénario digne d'un film romantique mais pourtant véridique.
Madeleine Goldstein, aidée de Serge Filippini, livre un témoignage juste et bouleversant sur la vie d'avant-guerre, sous l'Occupation, en Déportation, et d'après-guerre. La partie sur le retour des camps est intéressante car rare en littérature de ce genre. Ce texte apporte une réflexion au sujet de l'antisémitisme qui n'a, finalement, jamais disparu, et qui, même, remonte depuis quelques années. La Shoah ne l'a pas aboli.
J'ai trouvé ce témoignage bien découpé, bien écrit, avec finesse, pudeur et justesse. Vraiment, il laisse des interrogations sur notre société d'aujourd'hui. La page n'est toujours pas tournée, plus de 60 ans après la libération des camps.
A lire, indubitablement.


Avis des lecteurs:

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