Sorj Chalandon,
Ed. Grasset, 2013
Mot de l'éditeur :
" L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne."
Dealer : Bibliothèque de Sibiril
Ma lecture :
J'ai déjà lu quelques romans de Sorj Chalandon, et je ne suis jamais déçue. Cet auteur puise dans ses forts souvenirs de grand reporter les racines de ce livre. Et il va y mettre ses tripes.
C'est l'histoire de Samuel -Sam- et de Georges qui, ensemble, vont essayer de monter la pièce d'Anouilh, Antigone, sur une scène improvisée au cœur du Liban et de sa guerre avec des acteurs, eux aussi improvisés, eux aussi au cœur de la guerre parce que chrétiens, palestiniens, druzes, chiites, et qui plus est, réunis par un juif. Une trêve, un oasis de paix, un rayon de lumière dans l'enfer. Mais c'est bel et bien la guerre, et Georges, Sam, leurs acteurs, et nous, lecteurs, la prenons en pleine face. D'une telle violence...
Le quatrième mur est plus que bouleversant, c'est un électrochoc de lire ses pages, assise dans mon fauteuil confortable au coin du feu, à l'abri de cette pluie d'automne. Et comme c'est un électrochoc, on n'en sort pas tout à fait indemne.
Il va falloir que je découvre cet auteur un jour !
RépondreSupprimerBonne semaine.