Lu en partenariat avec les Editions Héloïse d'Ormesson. Octobre 2015
Fox-trot,
Michel Quint,
Ed. Héloise d'Ormesson, 2015
Mot de l'éditeur :
Février 1934. Tandis que les gramophones jouent Deux sous de fleurs, l’affaire Stavisky éclabousse la classe politique française. De violentes émeutes menées par les ligues d’extrême droite éclatent. Malgré ces troubles, le spectacle continue. Le haut du pavé se presse pour admirer Lisa Kaiser qui se produit au « Sphinx », un cabaret lillois. Mais la trapéziste est sauvagement assassinée. Assiste-t-on à une contagion de la violence ? Charles, qui en pinçait pour la voltigeuse, va mener l’enquête tout en acceptant d’être la taupe du maire socialiste, Roger Salengro, chez les Croix-de-Feu. Un jeu qui s’avère dangereux.
Entre music-hall, effroi et paranoïa, Fox-trot est un roman sur une époque où pointe en tout la barbarie. L’intrigue policière, implacable, est portée par un rythme martelé comme des pas de danse sur un vieux plancher.
Ma lecture :
J'ai déjà lu quelques Michel Quint par le passé : Effroyables jardins, Aimer à peine, ... titres qui m'avaient fait chavirer, par leur ton poétique probablement et ses références à Apollinaire (ici aussi d'ailleurs !). Mais je ne connaissais pas Michel Quint en auteur de polar, Fox-trot n'est pourtant pas son premier.
Bref, me voilà avec ce fameux Fox-trot entre les mains...
Dès les premières pages, ce qui m'a frappé, c'est le verbe, propre aux années 30. J'entendais parfaitement Jean Gabin (ou, plus contemporain, André Dussolier) me raconter l'histoire avec cette voix rocailleuse et ce vocabulaire quelque peu argotique. Le ton était donné, on faisait un saut dans le temps, direction le Lille des années 30 : cabarets, gares, vélos, pardessus, ... Vous y êtes ? Moi en tout cas, j'y étais !
Bref, nous voilà donc à Lille, en 1934 plus exactement, ville qui voit la violence grandir. En effet, le climat social est tendu, la classe politique perd sa crédibilité, des ligues d'extrême droit en profitent pour montrer au front et créer des émeutes. Dans ce même temps, Lisa Kaiser, une danseuse de cabaret est assassinée. Lisa Kaiser qui, d'un regard, a énamouré Charles, jeune instituteur. Apprenant sa mort sordide, il veut à tout prix savoir ce qu'il s'est passé, quitte à sacrifier son autre amour Nelly, quitte à sacrifier ses opinions, quitte à se sacrifier, lui-même. Le voici au cœur des émeutes lilloises, prêt à en découdre.
Un roman policier à l'ancienne, où on imagine bien pardessus et borsalinos ; Jean Gabin et Arletty dans une ruelle brumeuse... Le climat social de l'époque ne semble, malheureusement pas, désuet et a une résonance quelque peu terrifiante aujourd'hui. Michel Quint nous fait voyager dans le temps mais nous amène inconsciemment à réfléchir sur notre climat social actuel.
Bien ficelé, j'ai bien aimé ce roman. Même si je connaissais l'auteur, pas sûr que je l'aurais lu de moi-même. Belle découverte, donc, de ce Michel Quint polariste !
Un grand merci aux Editions Heloise d'Ormesson pour ce roman !
Je n'ai encore jamais lu cet auteur...il va falloir qu'un jour je le découvre ;)
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