mardi 16 octobre 2007

La saga de la Bicyclette Bleue

tqvlfdv.jpgEt quand viendra la fin du voyage...., Régine Deforges
Ed. Fayard, 2007



L'Avis de l'éditeur :
En 1966, le général de Gaulle, chef de l’État français, charge François Tavernier d’une mission aussi secrète que délicate : se rendre en Bolivie où Klaus Barbie, le criminel de guerre nazi, a trouvé refuge. Là, avec l’appui de Dominique Ponchardier, ambassadeur de France à La Paz, il devra obtenir l’extradition du tortionnaire de Jean Moulin. À défaut, il lui restera la possibilité de l’enlever ; voire de l’éliminer... À peine débarqué, Tavernier se trouve en butte à l’hostilité déclarée des exilés allemands : les attentats contre sa vie se multiplient. Par bonheur, Léa qui l’a rejoint à La Paz, le seconde courageusement dans cette lutte sans merci. Lancés sur les traces de Barbie et des siens, François et Léa nous entraînent à travers un pays magnifique, tout secoué qu’il est par la guérilla qu’y mène alors Ernesto Guevara. Après le Français Régis Debray, c’est d’ailleurs à la cause du Che que Charles, fils adoptif de Léa, se rallie en secret ; il s’y jette avec toute l’énergie de sa jeunesse, mêlant la saga des Tavernier aux soubresauts de l’histoire sud-américaine des années soixante : le grand rêve révolutionnaire du Che, son combat désespéré et sa fin tragique défilent alors devant nous. Après avoir traversé tant d’épreuves, survécu à l’Occupation allemande, aux déchirements de l’Indochine puis de l’Algérie françaises, Léa et François se retrouvent de nouveau entraînés par le tourbillon de l’Histoire. Cette fois, pourtant, elle se parera pour eux de funestes couleurs. Ainsi s’achève le cycle romanesque commencé par La Bicyclette bleue.



Mon avis :
Je suis tombée sur ce livre par hasard, au fil des rayons d'une librairie. Et je me suis alors rendue compte que j'avais loupé les deux derniers tomes de la saga La Bicyclette Bleue. Je me suis donc très vite rattrappé en termiant les dernières pages du dixième et ultime volet.
François et Léa, bien que vieillis, sont toujours au coeur de l'Histoire. Dans cet épisode, il s'agit, d'une certaine façon, de réparer l'Histoire en extradant Klaus Barbie de Bolivie, pour le faire condamner. Tâche que confie le Général de Gaulle à son fidèle Tavernier.
Ce dernier ouvrage a bien des odeurs de fin, de conclusion. On se remémore les faits, les personnages des autres épisodes, des autres époques.
En principe, il ne faut jamais dévoiler la fin d'un roman, encore moins d'une saga ! Mais je ne peux m'empêcher de vous citer les dernières lignes, quelques peu floues : 

A l'autre bout du pont, François se dirigeait vers [Léa], portant Lorenzo qui riait aux éclats ; une vague de bonheur la submergea. Subitement, cette douleur qu'elle connaissait bien lui déchira la poitrine : elle retint un cri. Ses yeux se brouillèrent. Peu à peu, elle sentit ses forces l'abandonner, son corps devenir léger. Là-bas, François s'avançait vers elle, souriant, la regardant avec amour.
Comme à son retour d'Allemagne, en 1945, il était là, fort et rassurant : tout allait recommencer comme avant... Mais pourquoi, au lieu de se rapprocher, s'éloignait-il dans ce brouillard... ? François... !


Et c'est ainsi que se termine une saga de dix épisodes.
L'Histoire se parera pour eux de funestes couleurs...
C'est triste. Triste de quitter une saga. Triste de lire cette fin. Ah... !






La saga :

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1. La bicylcette bleue
2. 101 avenue Henri-Martin
3. Le diable en rit encore
4. Noir tango
5. Rue de la soie
6. La dernière colline
7. Cuba libre !
8. Alger, ville blanche
9. Les généraux du crépuscule
10. Et quand viendra la fin du voyage...



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J'ai commencé la saga au moment où France2 diffusait le téléfilm. Je peux donc dire que je les ai tous lus !
Et Léa Et François nous entraînent aux quatre coins du monde, au coeur de conflits, ...
Leur histoire l'Histoire ne sont que trop souvent mêlées et dépendantes. L'auteur mélange Histoire et romance, et c'est toujours passionnant !
Mais quand même, c'est triste de quitter une saga, en sachant qui'il n'y aura pas de suite...







L'auteur :

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Régine Deforges, nous l’avons retrouvée à son hôtel genevois, le Tiffany, point de départ d’une balade à laquelle elle nous a conviés dans la vieille ville de Genève. Une ville qu’elle connaît bien même si parfois les souvenirs s’estompent. «Genève, c’est la ville de Rousseau. Et pour moi, c’est très important. Je suis contente de parcourir cette vieille ville à la recherche de son fantôme. Vous savez, la Suisse, je connais un peu. J’ai épousé en première noce un monsieur Spengler. Il venait de Zurich, une ville avec un quartier chaud que j’aime bien. Et j’ai un fils de 49 ans qui porte le nom de Spengler.» Genève, Zurich. Mais aussi Lausanne. Régine Deforges se rappelle subitement avoir acheté son premier livre libertin dans «une petite librairie dans une rue qui monte». On aimerait plus de détails. «Peut-être un livre d’Apollinaire.» Dans la foulée, elle avoue également une passion pour la «ficelle» dont elle regrette immédiatement la disparition. A force de parler de Lausanne, la mémoire lui revient avec son lot d’images un peu floues. «J’ai participé à des vendanges. C’était dans un petit village entre Lausanne et Vevey, dans le Lavaux, je crois. J’ai rencontré aussi Simenon à son appartement à l’avenue des Figuiers. Il aimait ce que je faisais. Il m’avait demandé de participer à une émission qui lui était consacrée.»

Ces vagues souvenirs lausannois nous aident à atteindre, tout doucement, la vieille ville. Régine Deforges se fait plus silencieuse, regarde beaucoup autour d’elle et tire un peu sur son cigare en espérant trouver au plus vite un bouquiniste. «J’adore les romans noirs du XVIII et XIXe et les vieilles éditions de Victor Hugo.» En débouchant dans la Grand-Rue, en passant devant la maison natale de Michel Simon, né ici un 9 avril 1895, elle avoue qu’elle est atteinte de collectionnite aiguë. «Ma maison est remplie d’horreurs, je collectionne tout ce que je trouve, des bustes de Lénine et des écrivains célèbres, des broderies, des objets religieux. Ça exaspère mon mari mais tous ces objets ont une histoire et j’ai une grande tendresse pour eux.»

Nous passons presque sans la voir devant la maison de Rousseau, au numéro 40 de la Grand-Rue. Nous y reviendrons au retour lorsque la demeure sera enfin ouverte. Mais Régine Deforges fait la moue, l’esprit de Rousseau n’est décidemment pas très présent. Un rien nostalgique, elle évoque alors la fin de La bicyclette bleue avec la parution du dernier tome. «J’arrête parce que mes personnages sont vieux. J’écris des romans d’action. Et pour mes héros, c’est difficile de courir vite lorsque l’on a 40 ou 50 ans. J’arrête aussi parce que 1967 représente la fin d’une période. La mort du Che sonne le glas d’un rêve impossible à réaliser: changer le monde. Par les idées, par les armes. Je suis triste, j’ai envie de passer à autre chose.» En attendant de tourner la page, Régine Deforges évoque avec gourmandise un restaurant décrit dans son dernier livre: «La maison suisse, chez Mina». Un restaurant situé en plein cœur de la Paz en Bolivie. Un restaurant qui n’existe pas. «Mais j’ai trouvé un petit bistrot suisse en Patagonie près d’un lieu où je suis allée observer les baleines. Dans une maisonnette invraisemblable, une mère et sa fille faisaient des roestis. On y buvait même des vins suisses, de la Dôle, du Fendant, du Dézaley. C’était surprenant. Je n’ai pas résisté. Dans mon esprit, comme dans mon livre, il est maintenant à la Paz.»
(c) 24Heures


Avis des lecteurs:

  1. Ca aussi c'est un livre qui plait beaucoup aux femmes.

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  2. Ca j'aurais peut être eu envie de le lire, mais j'avoue que l'adaptation à la télé avec Laetitia Casta, ça m'a un peu refroidie... Peut être à tort, je ne sais pas..

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