Un simple dîner,
Cécile Tlili,
Ed. Calmann-Lévy, 2023
Mot de l'éditeur :
Un soir de canicule, en août à Paris, deux couples se rejoignent pour dîner. La soirée aura lieu chez Étienne. Claudia, sa compagne, d’une timidité maladive, a cuisiné toute la journée pour masquer son appréhension. Johar et Rémi, leurs invités, n’ont pas l’esprit tranquille non plus. Autour de la table, les uns nourrissent des intentions cachées tandis que les autres font tout pour garder leurs secrets. L’odeur épicée d’un curry, une veste qui glisse d’un fauteuil, il suffit d’un rien pour que tout bascule.
Avec ce huis-clos renversant, Cécile Tlili interroge la place des femmes dans la société et tisse, avec délicatesse, une ode à l’émancipation et à la liberté.
Ma lecture :
[Lu dans le cadre du Prix des Médiathèques de Haut-Léon-Communauté]
Dans la langueur d'une canicule parisienne, boulevard Raspail, deux couples transpirent secrets et vérités...
Dans ce premier roman de Cécile Tlili, un couple invite un autre couple à dîner. Le premier se compose d'Etienne, avocat sûr de lui et de Claudia, kiné qui sent transparente et insignifiante. Pour faire plaisir à son mari, ils reçoivent un couple de collègues, Rémi et Johar. Leur refrain, à eux aussi, déraille et sonne faux. Et à mesure que les minutes s'écoulent, Claudia, cachée dans sa cuisine pendant qu'Etienne, Remi et Johar, dans la moiteur de ce balcon parisien, parlent boulot et perspectives et taisent leur véritables ambitions. Personne n'a envie d'être là, à attendre ces foutues amandes pour ce foutu curry dans cette canicule étouffante. Johar s'éclipse pour passer des coups de fils pour sa carrière. Rémi lit ses SMS comme un ado pris en faute - et pour cause. Etienne, lui, observe et veut tirer parti des ambitions et des failles de chacun. Toujours affairée dans sa cuisine, pour ne pas se montrer aux autres, un drame se joue. A partir de là, les failles vont se réveiller et se révéler pour porter ce dîner vers un cataclysme assourdissant.
Un premier roman réussi car ce huis clos, prêt à s'embraser m'a coupé l'appétit. Pour rien au monde j'aimerais me retrouver dans la moiteur de cet appartement rempli de convoitises et de non-dits. L'autrice aborde des thèmes comme l'émancipation, le carriérisme, le sexisme, la maternité avec une plume minimaliste qui traduit parfaitement la moiteur de cet appartement et, surtout, de ces personnages. J'ai beaucoup aimé la fin, quand les failles deviennent des forces.
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?