jeudi 19 août 2021

Le labyrinthe des femmes

Le labyrinthe des femmes,

Coline Gatel,
Ed. Préludes, 2021



Mot de l'éditeur :

Lyon, 1898.
Six mois se sont écoulés depuis que le professeur Alexandre Lacassagne a demandé à Félicien Perrier,  l’un de ses étudiants, de créer une équipe de scientifiques dédiée à la résolution des affaires criminelles. Et celle-ci est bientôt dépêchée sur les lieux d’une macabre découverte :  à qui appartiennent ces corps de femmes décomposés trouvés dans les entrailles de la Croix-Rousse ? Pourquoi ont-ils été déposés là, comme sur un autel sacrificiel ? Est-ce l’œuvre d’un fou ou d’une secte ? Le vieux bateau-morgue reprend  du service. Au meilleur de sa forme depuis que son ami Freud se livre sur lui à des séances d’hypnose, Félicien va réunir,  une à une, les pièces de cet étrange puzzle.
Pendant ce temps, Irina Bergovski, journaliste au Progrès, mène l’enquête à l’asile d’aliénés du Vinatier où elle a été enfermée.

Après le best-seller Les Suppliciées du Rhône,  Coline Gatel renoue avec les codes du polar historique  et nous propose une nouvelle histoire fascinante  sur la condition des femmes à la fin du XIXe siècle.

 

Dealer : SP des éditions Préludes

 

Ma lecture : 

J'ai découvert Coline Gatel cette année avec son premier roman, Les suppliciées du Rhône, que j'avais reçu des Editions Préludes avec celui-ci, Le labyrinthe des femmes.
Nous sommes toujours à Lyon, à l'aube du XXème siècle, à l'aube de la police scientifique, à déjouer les tueurs en série de l'époque...

C'est un réel plaisir de retrouver Lacassagne et toute sa clique pour enquêter sur une affaire de cadavres féminins retrouvés dans des souterrains oubliés de la Croix-Rousse. Que cache véritablement cette découverte ? L'équipe de scientifiques met le doigt sur un groupe d'hommes voulant faire disparaître les femmes un peu trop rebelles qu'ils appellent sobrement sorcières. Ce sont les premières féministes, celles qui se revendiquent en tant qu'individus et non plus choses possédées par le père puis le mari.

Parallèlement à cela, Irina, la journaliste du Progrès, se fait interner à l'asile pour enquêter sur les soins apportés aux malades. Elle tombe des nues devant l'horreur que ces femmes subissent pour les faire rentrer dans le droit chemin. Pas question d'avoir des propos féministes, encore moins homosexuels. La femme doit se taire et plaire à son mari. A la moindre dérive, elles sont traitées de folles ou de sorcières et échoueront à l'asile ou sous-terre.
Coline Gatel
a fait un travail de recherche considérable pour mettre à jour la condition féminine de l'époque. L'histoire est sordide, parfois glauque, mais son roman est terriblement fascinant et dense. On y croise même Freud à pratiquer l'hypnose sur Perrier. Si le roman est si bien ficelé, c'est que l'auteur use, sans abuser, de termes linguistiques de l'époque. Ce Lyon de 1898 s'anime sous ses mots et sa plume aux légers parfums de Jean Teulé.

Bref, j'ai adoré cette plume authentique et talentueuse pour nous raconter une histoire, l'histoire des premières émancipations féminines, sociales et scientifiques, notre histoire à tous, hommes et femmes.


Avis des lecteurs:

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