mardi 14 avril 2020

Les victorieuses

Les victorieuses,

Laetitia Colombani,
Ed. Grasset, 2019


Mot de l'éditeur :

À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d’avocate  : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s’effondre. C’est la dépression, le burn-out.
Pour l'aider à reprendre pied, son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat. Peu convaincue, Solène tombe sur une petite annonce qui éveille sa curiosité  : «  cherche volontaire pour mission d’écrivain public  ». Elle décide d'y répondre.
Envoyée dans un foyer pour femmes en difficulté, elle ne tarde pas à déchanter. Dans le vaste Palais de la Femme, elle a du mal à trouver ses marques. Les résidentes se montrent distantes, méfiantes, insaisissables. A la faveur d'une tasse de thé, d'une lettre à la Reine Elizabeth ou d'un cours de zumba, Solène découvre des personnalités singulières, venues du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va peu à peu gagner sa place, et se révéler étonnamment vivante. Elle va aussi comprendre le sens de sa vocation : l’écriture.

Près d’un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Cheffe de l'Armée du Salut en France, elle rêve d'offrir un toit à toutes les exclues de la société. Elle se lance dans un projet fou  : leur construire un Palais.

Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.



Dealer : Médiathèque de Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Il y a déjà deux ans que j'ai lu le très beau roman de Laetitia Colombani, La tresse. Une nouvelle fois, l'auteur donne la parole aux femmes...

A 40 ans, Solène se rend compte qu'elle est passée à côté de sa vie. Brillante avocate, issue d'un milieu aisé, elle n'a pourtant jamais pris le temps de fonder une famille. Elle s'accroche au pull en cachemire laissé par son ex, et se consacre entièrement à sa carrière. Pourtant, un burn-out la frappe de plein fouet...

Après avoir passé quelques mois cloitrée chez elle, Solène décide d'affronter le monde et de se relever. Comment ? Son médecin lui conseille d'aider les autres, de se lancer dans le bénévolat. La voilà propulsée au Palais de la Femme en tant qu'écrivain public. Le rôle est à mille lieues de sa vie d'avant. Le Palais de la Femme héberge et abrite des femmes abandonnées par la vie. Elles étaient SDF, battues, violées, ou ont fui un pays, ... Cette misère-là, Solène ne l'a vue qu'à la télévision. Ce n'étaient que des chiffres, des statistiques. Pas des identités. A-t-elle les épaules assez solides pour assumer sa mission ?

En parallèle à son histoire, nous suivons celle de Blanche, un siècle plus tôt. Elle a mis sa vie au service des autres et est connue pour avoir développé l'Armée du Salut en France au début du XXème siècle. Le Palais de la Femme est son œuvre.

Les victorieuses raconte ces femmes : celles qui se tournent vers les autres, celles qui se replient, celles qui tombent. Mais toutes, toutes, devront trouver la force de se relever et de libérer de leurs chaînes pour exister, libres. Chaque chemin est difficile, mais chaque chemin vaut, malgré tout, le coût d'être parcouru.

Laetitia Colombani livre là un roman lumineux sur les femmes et les combats à mener. J'aurais aimé en apprendre davantage sur Blanche Peyron et son rôle au sien de l'Armée du Salut.





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