vendredi 1 juin 2018

La maison aux volets rouges

La maison aux volets rouges,

Marie Sorel,
Auto-édition, 2017


Mot de l'éditeur :

L’amour peut-il être celui qui aidera à tout affronter ? À tout accepter ?
Pour Julie la vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Depuis son plus jeune âge elle affronte les difficultés, les embûches, les traumatismes qui ont été mis sur son chemin.
Ce qu’elle sait ? Les rencontres peuvent tout bouleverser et aider à avancer.
Ce qu’elle ne sait pas ? C’est qu’une rencontre en particulier, qu’elle n’attendait pas va venir tout chambouler sur son passage. Marcus un jeune homme mystérieux, attirant, persévérant qui la fera sortir de sa zone de confort.
A vingt ans, c’est au travers de la restauration de la maison aux volets rouges, qu’elle tentera de guérir son cœur et son corps. Pour y arriver elle devra affronter ses peurs les plus profondes, ses craintes et les secrets imprimés dans la pierre.



Dealer : Marie Sorel, en format numérique


Ma lecture :

Encore un roman auto-édité ? Et oui ! Je suis frustrée pour ces auteurs car la médiatisation de leurs romans est difficile. Alors quand le sujet m'intéresse, j'aime bien goûter à ces primeurs...
Marie Sorel, trentenaire bordelaise, signe là son premier roman...

La maison aux volets rouge, on rentre dedans dès les premières pages. On s'essuie les pieds soigneusement sur le paillasson, on s’assoit confortablement sur le vieux fauteuil dans l'angle de la grande pièce, et on se laisse bercer par l'histoire que nous raconte Marie Sorel...
Julie, jeune femme de vingt ans, retape une vieille maison aux volets rouges. Elle la retape comme elle retape sa vie. Elle revient de loin, Julie. A six ans, elle a eu un terrible accident de voiture qui lui a valu des années de rééducation, mais surtout, qui lui a enlevé ses parents. Adoptée par la médecin qui lui a sauvé la vie, Magguy, elle met plusieurs années avant de se remettre sur pied. Elle est maintenant à un tournant de son existence : elle se prend en main et se lance dans les grands travaux, armée d'une masse et d'un livre de psychologie.
C'est dans cet état d'esprit qu'elle rencontre Marcus, étudiant dans la même Fac qu'elle, et qu'elle se confronte à l'amour. Mais avec toutes ces cicatrices (physiques et psychologiques), saura-t-elle ouvrir son cœur ?

La maison est tout ce qui lui reste de son passé, et en la retapant, c'est son passé qu'elle assume et qu'elle affronte, enfin. C'est ici qu'elle a grandi et qu'elle a encore de rares souvenirs de ses parents. Marcus l'aide dans les travaux, et ensemble, se construisent une nouvelle vie. Cette métaphore fonde véritablement le roman.

L'intrigue est bien menée et se joue sur plusieurs plans.
Julie réussira-t-elle à affronter ses démons au lieu de les subir ? Que cache cette fameuse maison aux volets rouges ? Les informations et indices sont pertinents, discrets et mènent, et amènent, habilement l'intrigue. A un moment, j'ai découvert un des nœuds, mais cela n'a en rien gâché ma lecture, j'ai pris plaisir à observer comment les personnages allaient réagir face à cette nouvelle. J'ai utilisé le mot "observer", et c'est vrai que dans ce roman, les descriptions efficaces et l'empathie vers les personnages ont fait de moi, simple lectrice, une observatrice, une spectatrice aux premières loges. Moi aussi, je suis rentrée dans cette maison...

Cependant, malgré tous les points positifs de ce roman, rappelons-le, de ce premier roman, j'ai subi un léger excès de mièvrerie. Marcus est l'amoureux parfait, à l'écoute, romantique, même si à certains moment il a pu montrer des faiblesses humaines, il est trop parfait pour être totalement crédible. Évidemment, Julie et Marcus vivent une formidable histoire d'amour, comme dans les romans, mais même si on y croit, c'est trop beau, la guimauve déborde. Comme dans les romans, ais-je dit ? C'est vrai, c'est un roman.  Alors cet excès de mièvrerie, au fond, est-il un défaut ? Pas forcément... Comme m'avait prévenu l'auteur, c'est une romance !
J'ai également remarqué et été gênée tout au long de ma lecture par quelques maladresses grammaticales. Il est dur d'écrire un roman au passé car il est si facile de s’emmêler les pinceaux au niveau des concordances des temps. C'est certain, j'ai un faible pour la beauté de l'Imparfait, mais il est difficile de s'y tenir. Écrire au présent, peut être considéré comme choisir la facilité, mais c'est aussi s'assurer une sécurité. Plus que la mièvrerie, c'est vraiment ce qui m'a dérangée et qui plombait parfois ma lecture. J'ai noté aussi des mauvais placement de virgules, ah, j'aime l'Imparfait et les virgules, et le rythme de lecture s'en trouvait affaibli. Mais ça, je le dis, histoire de pinailler et histoire d'encourager positivement cette jeune auteur !

Pour conclure, je parlerais de l'aspect feel good du roman. Une jeune héroïne, Julie, dont la vie n'a pas été douce, décide de l'affronter de plein fouet pour en tirer une force hors du commun. Julie, renfermée sur ses cicatrices (physiques et psychologiques) tend peu à peu, accompagnée par ses anges gardiens Magguy, Sam et surtout Marcus, à déployer ses ailes, et du haut de ses dunes, parvient enfin à s'envoler ! Et même s'il avait un goût de guimauve trop prononcé, La maison aux volets rouges n'en demeure pas moins un doux bonbon qui met du baume au cœur ! Marie Sorel sait raconter des histoires, sait mener ses lecteurs en bateau, sait sublimer ses personnages en les mettant en scène dans des intrigues difficiles : je crois que le pacte auteur/lecteur est rempli car, même si c'était trop riche en guimauve à mon goût, j'ai passé un bon moment de lecture autour de cette maison aux volets rouges... Voilà une lecture positive à glisser dans votre sac de plage, de week-end, de vacances ou même de convalescence...

Ca dégouline d'amour,
C'est beau mais c'est insupportable,
 
C'est un pudding bien lourd

Mais ça fait du bien !



Happy Feel Good !


PS : Je rappelle que le Summer Feel Good Swap est encore ouvert !




Avis des lecteurs:

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