mardi 31 octobre 2017

Le livre que je ne voulais pas écrire








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Le livre que je ne voulais pas écrire,

Erwan Larher,
Ed. Quidam, 2017


Mot de l'éditeur :

Je suis romancier. J'invente des histoires. Des intrigues. Des personnages. Et, je l'espère, une langue. Pour dire et questionner le monde, l'humain. Il m'est arrivé une mésaventure, qui est une tuile pour le romancier qui partage ma vie : je me suis trouvé un soir parisien de novembre au mauvais endroit au mauvais moment ; donc lui aussi.
Erwan Larher écrit à la main, ce qui lui laisse peu de temps pour faire autre chose de sa vie. 




Dealer : Prêté :)
 

Ma lecture :

J'avais vu ce roman sur les étals de ma librairie, mais je n'en avais pas fait plus attention que ça. Le livre que je ne voulais pas écrire, en m'arrêtant au titre, je me suis dit, bêtement : pourquoi le lecteur le lirait alors ? Mais il se trouve que ma librairie fête ses 10 ans et qu'elle reçoit l'auteur dans une quinzaine de jours. Donc j'ai pensé à lire le résumé, enfin, le petit mot de présentation de la librairie, et j'ai compris. Ah oui. Il faudrait que je le lise. Effectivement.
Le titre, la couverture, le résumé : difficile de deviner de quoi parle le roman. Aucun effet racoleur, et tant mieux, c'était voulu par Erwan Larher, sa condition pour écrire ce livre qu'il ne voulait pas écrire. Il ne prend pas ce roman comme un témoignage mais comme un objet littéraire, un exercice non pas pour oublier, mais pour poser les mots, reprendre le chronologie de cette soirée.

Cette soirée, c'est un certain 13 Novembre 2015.
Les Eagles of Death Metal, il y était.

Je pourrai m'arrêter là, dans ma chronique. D'ailleurs je n'irai pas beaucoup plus loin.
Je ne connaissais pas du tout Erwan Larher (effectivement, on ne sait jamais où poser le H). Et s'il n'avait pas été invité par ma librairie, je serai sans doute passée à côté. Quelle erreur !
Son témoignage, terme dont l'auteur se refuse, mais pourtant, cela reste, quelque part, un témoignage. Bref, son témoignage, on l'a dit, n'est pas racoleur, ne joue pas dans le pathos. Non, c'est un rockeur qui parle, un amoureux de la musique, des mots, de la vie. Et il raconte avec ses tripes, avec ses effets littéraires. Sans chichis, sans violons, sans haine non plus. Finalement, qu'a-t-il perdu au Bataclan ? Pas la vie, non, pas la vie ! Ni l'amour de la vie, des mots, de la musique, des gens. Juste ses santiags. Erwan était venu tout seul ce soir-là au Bataclan. Pendant le concert/l'assaut/le drame, il a fait partie d'un ensemble, il a fait partie du Bataclan du 13 Novembre 2015. Mais il a tenu à ressortir seul (philosophiquement parlant, car il est ressorti sur un brancard, victime d'une blessure à la fesse) et de ne pas faire de cette soirée l'événement central de sa vie. Et j'ai trouvé cette attitude, cette volonté, très belle, très digne. Très rock'n'roll.
Son style, parlons-en, est spontané. Parfois haché, parfois poétique. Il revit sa soirée, mais aussi celle de ses proches qui attendaient, tendus, de ses nouvelles. Il est donc tantôt dedans, tantôt dehors, toujours dans l'attente et l'angoisse.

Le livre que je ne voulais pas écrire. Ne faites pas comme moi, ne vous fiez pas au titre, et lisez-le.
Cela fait du bien d'y repenser de cette manière-là, sans fioriture, sans haine, sans larsen.

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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