Bonjour Cathy,
Vous venez de publier votre premier roman aux éditions La Martinière, Le Parfum de l’Hellébore. Je l’ai lu avec passion et l’ai trouvé plutôt réussi pour un premier roman. J’étais curieuse de vous connaître un peu plus, et quand l'agence de presse Anne&Arnaud m'a sollicitée pour réaliser cette petite interview, je ne me suis pas fait prier...
A vous de jouer, et merci !
En partenariat avec :
Bonjour Isabelle,
J’ai répondu à vos questions du mieux que j’ai pu. Bien sûr, je ne suis pas très à l’aise lorsqu’il s’agit de me dévoiler et il peut m’arriver de tricher un peu lorsqu’on me demande de parler de moi… Par contre, le reste est évoqué avec sincérité.
En vous remerciant pour votre intérêt,
Cordialement,
Cathy
La lectrice
♦ Quelle est votre première grande découverte littéraire ?
Ma première grande découverte littéraire est une histoire de la bibliothèque rose, un des nombreux épisodes de Oui-Oui et je ne me risquerai pas à vous donner le titre exact... Je devais avoir 5 ou 6 ans et je lisais toute seule pour la première fois.
À partir de là, je n’ai cessé de découvrir des livres et des auteurs. Le fait qu’ils soient catalogués dans la grande littérature ou non m’importait peu, je leur demandais juste de me faire rêver…
♦ Quel est le livre dont vous ne souhaitez pas vous séparer ?
La Chute de Camus.
♦ Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?
S’il y avait un seul livre que j’avais honte de ne pas avoir lu, je foncerais immédiatement à la bibliothèque et le problème serait réglé !
En fait, lorsque je circule dans les allées des librairies, j’ai honte de constater qu’il existe des milliers d’auteurs dont je ne connais pas l’œuvre. Et je sais qu’il y a dans tous ces romans quelques pépites qui changeraient mon regard sur le monde…♦ Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?
Il y a quelques mois, j’ai employé le mot « perle » pour un livre que j’ai trouvé magnifique et dont j’avais peu entendu parler. Il s’agit de L’Éveil de Mademoiselle Prim de Natalia Sanmartin Fenollera. Les personnages sont décalés, le lieu est hors du temps et le style est délicieux. Tout est réuni pour un très bon moment de lecture.
♦ Et en ce moment que lisez-vous ?
Je viens de terminer La vie en mieux d’Anna Gavalda et je commence avec bonheur La duchesse de Bloomsbury Street d’Hélène Hanff. Sur ma table de nuit m’attend encore La femme au carnet rouge d’Antoine Laurain, et ensuite ce sera retour à la bibliothèque pour errer dans les allées et susciter de nouvelles rencontres…
L’Ecrivain…
♦ D’où venez-vous, Cathy Bonidan ? Vous avez bonne presse auprès des libraires et des blogueurs littéraires, et pourtant, vous nous êtes encore inconnue…D’où je viens est une question fondamentale que nous nous posons tous et j’aurais du mal à vous répondre en quelques phrases. Quant au fait d’être inconnue, ce n’est pas pour me déplaire…au contraire, j’aime l’ombre et l’anonymat.
Je vais donc prendre votre question au sens propre et vous dire que je suis institutrice, à Vannes (c’est ce qui est écrit au dos du roman) et que j’ai longtemps vécu dans la banlieue nord de Paris.
(Et entre nous, vous croyez vraiment que les libraires me connaissent ? Mon livre est en vente depuis une semaine !)
♦ Parlons maintenant de votre roman.
Comment est né Le parfum de l’Hellébore ?
J’avais en tête le personnage de Gilles, jeune autiste, lorsque je suis tombée sur un concours lancé par un éditeur. Le roman devait s’articuler autour de la phrase de Marcel Pagnol : « Tout le monde savait que c’était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l’a fait ».
En lisant cette phrase, j’ai vu Serge. Le jardinier était né. Les personnages féminins sont venus naturellement se glisser dans l’histoire. Je n’ai pas construit d’intrigue, je ne sais pas encore le faire… J’apprendrai peut-être un jour, mais pour l’instant, je crée juste quelques personnages, et lorsque je connais leur histoire, leur passé, leurs aspirations, j’organise la rencontre et je les laisse me porter… De cette façon, je ne m’ennuie jamais en écrivant car je ne sais pas ce qui arrivera en tournant la page.
♦ Votre personnage, Sophie, étudiante en psychologie, mène une thèse sur les conditions de vie dans les hôpitaux psychiatriques de l’après-guerre. Cela va la mener sur les traces de Béatrice, d’Anne et de Gilles. L’enquête en est palpitante.
Avez-vous, vous aussi, en tant qu’étudiante, vécu vos recherches pour votre mémoire ou votre thèse comme une véritable enquête et découvert des choses que vous ne soupçonniez pas ?
Votre roman est bien documenté, Sophie n’est-elle pas la Cathy Bonidan étudiante ?
Bon sang ! Je serais passée à côté de ça ? ^^
À dire vrai, Sophie était plus secrète, moins dévoilée dans le premier jet d’écriture. C’est grâce à une remarque de mon éditrice que je lui ai donné un peu plus d’épaisseur et que j’ai livré des pans de son histoire. Sinon, tous mes personnages sont des êtres de fictions et je pourrais dire : « Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. » À moins bien sûr, que quelque chose m’ait échappé…
Ma propre expérience est différente, j’étais déjà institutrice lorsque j’ai pris des cours du soir à l’université et réalisé certains mémoires. Et contrairement à l’étudiante du roman, j’effectuais toutes mes recherches entre les murs de la bibliothèque universitaire… Par contre, je suis fan de romans policiers et à ce titre, j’ai un faible pour les enquêtes et le suspense.
Aujourd’hui, alors que mes études sont finies depuis longtemps, j’adore encore me plonger dans les thèses des universitaires lorsque j’écris sur un sujet que je ne maîtrise pas. C’est possible grâce à Internet et c’est ce que j’ai fait pour avoir quelques informations sur le développement de la psychiatrie, notamment en direction des adolescents.
♦ Quel est votre cadre idéal pour écrire ? Environnement visuel, sonore, psychologique, …
Et comment faites-vous pour concilier l’écriture avec votre vie familiale et professionnelle (vous êtes, je le rappelle, professeur des écoles), en tant qu’auteur ? Parlez-nous un peu de tout ça…
Pour écrire, une seule chose m’importe : la solitude. Je dois pouvoir m’isoler dans une bulle et oublier tout ce qui n’appartient pas au roman. J’ai besoin de silence (mais ça, c’est le point commun à tous les enseignants lorsqu’ils sortent de l’école ^^ ). Mon plus, c’est d’avoir à côté de mon ordinateur une fenêtre qui donne sur le ciel et les arbres (je suis au deuxième étage) et qui me permet de garder un œil sur la nature…
Pour ce qui est de ma « triple vie », jusqu’à présent, je n’ai pas concilié grand-chose. L’essentiel de mon temps est consacré à mes enfants et à mon métier. L’écriture, c’est ma récréation…c’est du temps volé au quotidien et c’est toujours du bonheur…
Et pour finir...
♦ Nous entrons en 2017, que souhaitez- vous pour cette nouvelle année ?Quelles sont vos résolutions ? Et allez-vous les tenir ?
En bonne instit’, mes résolutions de début d’année, je les fais en septembre ! Elles concernent généralement mon mode de vie : faire plus de sport, manger mieux, garder du temps pour moi, et bien sûr… je ne les tiens jamais !
Pour cette nouvelle année, je souhaite que mes enfants trouvent des études qui leur conviennent sans être happés par la peur de la crise ou du chômage…et à titre plus littéraire, je rêverais que mon livre permette à quelques lecteurs de s’échapper un temps de leur quotidien.
Vous imaginez qu’au moment où je vous parle, il y a peut-être quelqu’un qui lit mon livre et qui est plongé dans l’histoire d’Anne, de Béatrice, de Gilles ? Waouh ! ça me donne le vertige !
♦ Et enfin, que garderez-vous de 2016 ?
2016 restera l’année où un rêve d’enfant s’est réalisé…ce n’est pas rien ! J’ai aussi découvert le monde de l’édition et rencontré des personnes formidables grâce à cette nouvelle expérience. Je dirais donc que 2016 fut un bon millésime :)
Et je vais vous faire une confidence : j’ai écrit cette histoire il y a quelques années, mais dès que j’ai entamé la deuxième partie, je me suis alors projetée dans le futur et je l’ai située en 2016…j’ignore encore pourquoi…
Très agréable de découvrir des auteurs grâce à vos questions fort pertinentes et intéressantes, merci !
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