Les amygdales,
Gérard Lefort,
Ed. de L'Olivier, 2015
Mot de l'éditeur :
"Aux aguets perpétuels, je suis tout ce que je vois et pas seulement les autres lorsque l'oreille plaquée au tronc d'un arbre par grand vent, j'entends ses craquements, des gémissements, des douleurs, preuve qu'il souffre comme n'importe qui." Dans l'immense demeure pleine d'enfants et de domestiques, la mère jette l'argent par les fenêtres et le père ferme les yeux. Elle est fantasque, il est insomniaque. Rien n'échappe au narrateur, le benjamin de leurs fils, qui allie des capacités d'observation exceptionnelles à une imagination puissante. Armé de ces talents, il passe tout au crible de ses visions : scènes de la vie familiale, moments d'amitié, admirations cinématographiques, souvenirs d'une scolarité houleuse, rêves d'aventure et tendances anarchistes. Les tableaux vivants qui en résultent nous plongent tour à tour dans l'intime et le sauvage, dans l'histoire et les désordres de l'humanité, et contribuent à construire un roman d'apprentissage foisonnant. Les lecteurs de Gérard Lefort retrouveront avec bonheur son style si personnel, très littéraire, son humour et sa profondeur. Et son extraordinaire sens de l'image : tout est plus intense, comme au cinéma.
Ma lecture :
Cela faisait quelques petites semaines que cette couverture me passait régulièrement sous le nez car Gérard Lefort passait en dédicace dans ma librairie habituelle, mais je n'étais pas tentée, peut-être à cause du titre qui faisait ressurgir de douloureux souvenirs de gorge douloureuse. Je ne sais pas. Mais les Editions de l'Olivier m'a bousculée en m'envoyant ce roman. Je me suis donc forcée pendant les 10, 15 premières pages, surprise par le style. Puis, ce style justement, n'a cessé de me ravir tout au long des chapitres, tout au long des pérégrinations de l'auteur dans ses souvenirs d'enfance. Il raconte ses frères, sa sœur au prénom à la noix, l'inauguration de la piscine de sa fantasque de mère, ses vacances estivales à Ker Afrique, les domestiques, son épopée avec Marie-Antoinette, son opération des amygdales (nous y voilà !), son naufrage sur le Titanic, ses premiers émois de lecteur, sa scolarité. Le narrateur se perd entre réalité, imagination, rêve, ...
Modiano aime, pour notre plus grand plaisir, déambuler dans les rues de Paris, un vieil annuaire sous le nez ; Gérard Lefort, lui, déambule dans son enfance où la puissance de l'imagination demeure seule, maître.
Je remercie vivement les éditions de L'Olivier pour cette fabuleuse découverte qui a vraiment failli me passer sous le nez ! J'ai passé un délicieux moment avec ce roman, j'en éprouve un sérieux coup de coeur. Merci, merci !
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?