jeudi 10 décembre 2015

Daisy Sisters






Daisy Sisters,
Henning Mankell,
Ed. Seuil, 2015 (Suède : 1982)


Mot de l'éditeur :
Eté 1941, en Suède. Deux amies, Elna et Vivi, dix-sept ans, de condition modeste, s'offrent une escapade à bicyclette à travers la Suède en longeant la frontière de la Norvège occupée par les nazis. L'aventure, d'abord idyllique - l'été de toutes les joies, de tous les espoirs -, est de courte durée : Elna, violée, revient chez elle enceinte d'une petite fille qu'elle appellera Eivor. 1960. Eivor, dix-huit ans, en révolte contre sa mère, veut devenir une femme libre. Elle s'enfuit du village avec un jeune délinquant. Que lui réserve l'avenir ? Réalisera-t-elle son rêve d'indépendance et de liberté, et à quel prix ? En s'attachant aux destins d'une mère et de sa fille entre 1941 et 1981 en Suède, Mankell brosse le portrait de ces générations de femmes (épouses, mères, ouvrières) qui ont dû lutter avec leurs propres désirs et renoncements pour exister et se faire une place au coeur d'une société où s'élaborait le modèle suédois. Daisy Sisters, premier roman de Henning Mankell, renferme déjà les idéaux sociaux et politiques qui sous-tendent l'ensemble de son œuvre.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :
Cela fait quelques années qu'on me conseille de lire le suédois Mankell, mais je n'ai franchi le cap. Il aura fallu sa mort (en Octobre dernier), une couverture évoquant les années 40, et un résumé racontant la guerre pour que je m'essaie à cet auteur. Il est surtout connu pour ses polars, mais il a écrit quelques bons romans, dont celui-ci et Les chaussures italiennes.
On suit donc une femme, Elna, dix-sept ans pendant la guerre 39-45 en Suède. Partie une semaine en vacances avec son amie Vivi, elle rencontre un homme qui abuse d'elle. Elle se retrouve enceinte d'une petite fille, Eivor. Son entrée dans la vie d'adulte est alors semée d'embûches. Puis on suit Eivor, qui veut absolument éviter la même vie triste et difficile de sa mère. Bref, Mankell nous livre un fabuleux portrait de femmes dans une Suède en pleine mutation sociale.
J'ai vraiment aimé ce roman, je suis heureuse d'avoir enfin découvert Mankell. Il joue avec ses personnages et son lecteur (alors je me demande comment cela doit être dans ses polars !) sans mesquinerie mais avec tendresse. Le sujet même de la condition féminine et surtout, de son émancipation, est traité de manière admirable, si je puis oser me le permettre, par un homme. J'ai aimé retrouver ces femmes, Elna et Eivor, et me glisser dans leurs quotidiens. La fin du roman ouvre sur le milieu ouvrier, avec pertinence et tendresse.
Un beau roman, à (s')offrir pour Noël, tiens !

Avis des lecteurs:

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