vendredi 28 mars 2025

Shell Shock

Shell Shock,

Meurtres au Central Guttenberg,
Michaëla Watteaux,
Ed. Black Lab, 2025


Mot de l'éditeur :

Jeanne Duluc, jeune journaliste socialiste et féministe, s’est fait embaucher en ce début d’automne 1925 au Central téléphonique Gutenberg afin d’enquêter sur les difficiles conditions de travail des demoiselles du téléphone. L‘une d’entre-elles, Tatiana, est alors sauvagement assassinée. Ce meurtre, qui porte pour signature un masque déposé sur le visage défiguré de la victime, n’est pas sans rappeler celle du « Tueur des Halles », qui terrorise les femmes de la capitale depuis plusieurs mois. L’enquête est confiée à Paul Varenne, inspecteur dépendant à la cocaïne et à l’opium à la suite de ses blessures de guerre. Varenne ne croit pas à l’hypothèse du Tueur des Halles, ni même à la culpabilité de Mangrin, le gardien du Central téléphonique, rescapé des tranchées, sur lequel se portent les soupçons. C’est alors que survient un deuxième meurtre.

Dans le Paris des Années folles où se croisent artistes, écrivains, anciens combattants gueules cassées, dans un siècle où les femmes revendiquent l’égalité sociale, Varenne se lance dans une course éperdue pour identifier le tueur en série, alors que d’aucun autour de lui ne semblent finalement pas pressés de voir l’affaire élucidée.


Dealer : SP Black Lab / La Bande


Ma lecture :

Paris, Années 20, Féminisme, Enquête, Gueules Cassées, Crime : il n'en fallait pas plus pour me convaincre.
Et cette couverture ! Et je ne vous parle pas du soin apporté à la mise en page, avec les polices de chapitres retro. 

mercredi 26 mars 2025

Le téléphone carnivore

Le téléphone carnivore,

Jo Nesbo,
Ed. Gallimard,  2023


Mot de l'éditeur :

Un ado étrange, un autre qui disparaît, aspiré par le combiné d'une cabine téléphonique à l'orée de la forêt.
Qui pour croire une fable pareille, hormis la mystérieuse Karen.Et pourtant... Si le téléphone sonne, répondrez-vous à l'appel ?

Richard Elauved, quatorze ans et mal dans sa peau, est recueilli, après la mort de ses parents, par son oncle et sa tante dans une petite ville où il s’ennuie ferme, ne fréquentant que Tom, bègue et moqué de tous.
Le jour où ce dernier se volatilise, on accuse Richard de l’avoir poussé dans la rivière. Personne ne le croit quand il raconte que le téléphone de la cabine publique où il avait entraîné son camarade pour faire des blagues a dévoré l’oreille, puis la main, le bras et… le reste du corps de Tom.
Personne sauf l’énigmatique Karen, qui l’encourage à mener une investigation jugée superflue par la police. Envoyé en centre de redressement, Richard réussit à s’enfuir avec la complicité de jumeaux maléfiques et aboutit à un manoir abandonné dans la forêt, où se succèdent des phénomènes paranormaux qui semblent tous dirigés contre lui.
Avec Le téléphone carnivore, Jo Nesbø signe un premier roman d'horreur ambitieux et d'une remarquable efficacité.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Je n'avais jamais lu Jo Nesbo, mais cette couverture et ce titre ont attisé ma curiosité : Le téléphone carnivore. Ca en jette ! Cet auteur norvégien, plutôt habitué aux thrillers, livre là son premier roman d'épouvante.

Une ville américaine où rien ne se passe. Un enfant, Richard, catapulté là à vivre chez son oncle et  sa tante depuis le décès accidentel de ses parents. Et son seul ami, Tom, aspiré sous ses yeux par le téléphone situé à l'orée de la forêt. Ca sent les années 80. Ca sent l'encens de Stephen King, celui qui distille doucement se parfums jusqu'à vous étouffer.

Bref, il ne se passait rien à Ballantyne jusqu'à ce que Richard y pose ses valises. Et que les problèmes grouillent autour de lui. Plutôt désagréable avec ses camarades, il peine à s'intégrer et les rares personnes qu'il fréquente finissent par disparaître. Le voilà interné en hôpital psychiatrique où, là aussi, des choses étranges se déroulent sous ses yeux...

Ce serait cruel de vous en dire plus !
Mais j'ai beaucoup cette ambiance de petite ville américaine des années 80 aux effluves de Stephen King. L'horreur devient psychologique et la fin... La fin est vertigineuse ! A vous faire aspiré par un téléphone au fin fon d'une forêt !

Etes-vous prêts ?


lundi 24 mars 2025

Le procès Mein Kampf

Le procès Mein Kampf,

Harold Cobert, 
Ed. Les Escales, 2025


Mot de l'éditeur :

L'histoire vraie et rocambolesque de la publication de Mein Kampf en France.

1934. La France s'est relevée de la Première Guerre mondiale mais l'incertitude plane quant aux véritables intentions d'Adolf Hitler, chancelier de l'Allemagne depuis 1933. Son manifeste, Mein Kampf (" Mon combat"), qu'il a écrit lors de son emprisonnement, rencontre un immense succès dans son pays. Mais, en France, on n'en connaît que des extraits et sa traduction ayant été interdite par le Führer lui-même, le texte entier reste inédit. Programme politique bientôt mis en œuvre ou simple écrit de jeunesse, que peut bien contenir Mein Kampf pour que les Français ne soient pas autorisés à le lire ? Hitler, qui ne cesse de clamer sur la scène internationale une paix désormais éternelle entre l'Allemagne et la France, chercherait-il à dissimuler des desseins et des intentions plus sombres ? Cette interdiction de publier intrigue pour des raisons bien différentes.

Tout oppose d'anciens combattants proches de l'Action Française à des militants de la cause juive, et pourtant ils vont s'unir dans leur désir de voir le manifeste illégalement traduit en français. Et c'est ainsi que naît une union sacrée, presque contre-nature, entre des adversaires quasi irréductibles mais rassemblés par une même cause.

Le Procès Mein Kampf raconte avec brio la folle histoire de la publication de ce texte en français et du retentissant procès qu'elle a entraîné, portée par le flamboyant avocat Philippe Lamour.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Sujet ô combien intéressant que la publication de Mein Kampf, recueil des pamphlets les plus désastreux d'Hitler.  

mercredi 19 mars 2025

La Couleur des sentiments

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La Couleur des sentiments,

Kathryn Stockett,
Ed. Actes Sud, 2011


Mot de l'éditeur :

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.

Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.

La jeune bourgeoise blanche et les deux bonnes noires, poussées par une sourde envie de changer les choses malgré la peur, vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.


Dealer : Boîte à lire de mes quarante ans


Ma lecture :

Il prenait la poussière depuis une quinzaine d'années dans mes étagères et il aura fallu qu'on me l'offre à nouveau dans la boîte à lire de mes 40 ans pour me convaincre de le lire.

Immersion dans le Mississipi des années 60. La ségrégation règne encore en maître et règle cette société américaine. L'autrice pousse la porte des villas des bourgeoises blanches aux robes amidonnées pour nous faire découvrir le quotidien des bonnes, noires. L'argenterie à faire briller, les chambres à faire, les enfants à s'occuper, les repas à cuisiner, ... Et leurs places tellement fragiles au sein de ces familles : au moindre faux pas, elles sont renvoyées, calomniées et parfois envoyées en prison. Le Ku Klux Klan sévit toujours, ne l'oublions pas.

Miss Skeeter, jeune femme blanche élevée par son inoubliable bonne, noire, Constantine décide d'écrire un livre sur les bonnes pour mettre leur quotidien en lumière. Elle veut aussi découvrir pourquoi Constantine a disparu sans la prévenir. Celles à qui l'on confie enfants et maisons sont traitées de manière tout à fait particulière. Elles ont accès à leur intimité mais n'ont absolument pas le droit d'utiliser leurs toilettes, il ne faudrait pas attraper les virus des noirs. Elles ont également accès à de nombreux secrets cachés dans les tiroirs mais leur parole est toujours méprisée. Elles ne sont que menteuses, voleuses et bavardes. Et l'intolérance et l'injustice dictent les codes.
Miss Skeeter convainc ces bonnes de parler, de délivrer leurs vérités. Elles ont tout à y gagner... et tout à y perdre. Dans le plus grand secret, elle recueille leurs confessions, leurs attachements aux enfants qu'elles élèvent à la place des leurs, leurs doutes, leurs humiliations mais aussi la solidarité entre bonnes.

Un roman fort inspiré par l'expérience de l'autrice, élevée par une bonne noire à Jackson, Mississipi. Les personnages, parfaitement campés, sont attachants et peignent la société américaine des années 60, dictée par les lois raciales et patriarcales et dominée par les blancs.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, merci Delphine !


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Quand je lis, mon esprit s'emballe !


lundi 10 mars 2025

La petite-fille

La petite-fille,

Bernard Schlink,
Ed. Gallimard, 2023


Mot de l'éditeur :

"Il aurait bien aimé avoir des enfants, il n'en avait eu aucun - maintenant il avait donc une petite-fille. Et puisque à présent il l'avait, il devait aussi se soucier de son âme." 

À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, elle avait abandonné un bébé à la naissance. Intrigué, Kaspar part à la recherche de cette belle-fille inconnue et remonte jusqu'à Svenja qui, restée en Allemagne de l'Est, a épousé un néonazi et élève dans cette doctrine une fille nommée Sigrun. Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d'une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment une adolescente aussi intelligente que Sigrun peut-elle soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l'amour pourrait-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ? Bernhard Schlink offre de nouveau un grand roman sur l'Allemagne qui questionne la façon dont le passé imprègne le présent et interroge nos divisions intestines comme nos élans fraternels.


Dealer : Père Noël


Ma lecture :

Passionnée par la Seconde Guerre mondiale, j'étais intéressée par l'angle de ce roman : la survivance du nazisme après-guerre et après la réunification de l'Allemagne. 

samedi 1 mars 2025

Ma maison en fleurs

Ma maison en fleurs,

Pauline Bilisari, 
Ed. Robert Laffont, 2023


Mot de l'éditeur :

Un recueil de poèmes illustrés sensibles, dont la lecture délivre une force unique.
La seule personne avec laquelle on vivra tout au long de notre vie, c’est nous.
Ma maison en fleurs, c’est l’intimité et la difficulté d’être au monde parfois. C’est l’idée que l’on reste sa propre maison, même dans l’incendie. Pauline Bilisari y parle du rapport à soi, au corps, et à tout ce que l’on est. Elle écrit la santé mentale, la souffrance de vivre, et la force que l’on porte en soi, même lorsqu’on l’oublie. Elle y conte la puissance avec laquelle on peut se haïr, mais surtout la façon dont on peut apprendre à se connaître, s’accepter, et peut-être même finir par s’aimer, un jour.

" Le chemin est long, semé d’embûches, je le parcours moi-même encore, mais je vous confie mon cœur, dans sa vulnérabilité, sa sensibilité à fleur de peau, et sa résilience. "


Dealer : seconde main


Ma lecture :

J'ai vu les pétales de Pauline Bilisari s'envoler sur Instagram, et j'avais envie de découvrir ses poèmes.

Ma maison en fleurs raconte la souffrance, la dépression, la douleur, comme une maison qui brûle. Puis, lentement, sur ces cendres, des bourgeons apparaissent et la floraison renaît. Après un long chemin difficile et douloureux, la maison redevient accueillante.
Les mots, les structures verbales sont brutes et abruptes, s'entrechoquent les uns aux autres. Se blessent et se réparent. Blessent et réparent.

L'orfèvre poète pose des mots sur ses maux et c'est une véritable thérapie qui se dessine pour elle-même et le lecteur. Les mots fleurissent son cœur jusqu'à étouffer la douleur et la dépression.

Comme pour les poésies contemporaines que je lis en ce moment, j'ai la sensation d'avoir devant moi un diamant brut, sans artifice.  Les émotions ne trichent pas. Elles se sèment au vent. Au lecteur d'en attraper les pétales...

je sais tout au fond
qu'il y a d'autres choses en moi
que mes larmes
et mes cris.
il y a les sourires
plus lumineux parfois que le soleil,
mes éclats de rire
à gorge déployée,
mes plaisanteries de mauvais goût
mes taquineries comme preuve d'amour
mon second degré, mon esprit
ma bienveillance, ma tolérance
ce soleil dans mon cœur
que j'oublie
que je tapis.il y a tout cela aussi, en moi
bientôt prêt à rejaillir



jeudi 27 février 2025

Les mémoires de la Shoah

Les mémoires de la Shoah,

Annick Cojean,
Baudouin & Rojzman,
Ed. Aire Libre/Dupuis, 2024


Mot de l'éditeur :

1942, descente des nazis dans le ghetto de Kovno, en Pologne : son nouveau-né dans les bras, une jeune femme regarde autour d'elle, hagarde. Bessie K : « Je tenais le bébé, et j'ai pris mon manteau, et j'ai emballé le bébé, je l'ai mis sur mon côté gauche car je voyais les Allemands dire "gauche" ou "droite", et je suis passée au travers avec le bébé. Mais le bébé manquait d'air et a commencé à s'étouffer et à pleurer. Alors l'Allemand m'a rappelée, il a dit : "Qu'est-ce que vous avez là ?" Je ne savais pas quoi faire parce que cela allait vite et tout était arrivé si soudainement. Je n'y étais pas préparée (...) Il a tendu son bras pour que je lui tende le paquet ; et je lui ai tendu le paquet. Et c'est la dernière fois que j'ai eu le paquet. »

C'est l'un des nombreux témoignages de survivants des camps de la mort recueillis par Annick Cojean, grand reporter au Monde depuis plus de quarante ans. Elle reçoit en 1996 le prix Albert Londres pour Les Mémoires de la Shoah. Ces textes magnifiques prennent une nouvelle dimension aujourd'hui avec cette adaptation en bande dessinée de Théa Rojzman et Tamia Baudoin.Une adaptation sensible des textes d'Annick Cojean en partenariat exclusif avec le Prix Albert Londres et le Mémorial de la Shoah.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture : 

J'ai entendu parler de cette bande dessinée en janvier dernier, lors d'une Grande Librairie consacrée à la Shoah. Elle commémorait les 80 ans de la libération des camps. Bande dessinée, que dis-je, reportage graphique, puisqu'elle reprend la série de reportages qu'Annick Cojean a réalisée pour le journal Le Monde en 1994/95 à l'occasion du cinquantenaire de la libération des camps. La journaliste bretonne avait alors obtenu le prix Albert Londres. 

mercredi 26 février 2025

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines,

Un secret enfoui sous l'Occupation,
Julie Schittly,
Ed. Presses de la cité, 2024


Mot de l'éditeur :

L'histoire vraie de cinq enfants juifs cachés sur l'île aux Moines qui, en 1940, fut le théâtre de la fraternité et de l'humanité. Sur la trace d'une mémoire cachée, une enquête sur les lieux avec des témoins de l'époque.
Ils s'appelaient Irène, Ilona, Georges, Daniel, Robert.
Cinq enfants juifs accueillis, à partir de 1940, " au meilleur des endroits ", qui ont eu la vie sauve grâce aux habitants de l'île aux Moines. Un secret resté enfoui depuis, dans la perle du golfe du Morbihan.
Au décès d'Irène, fin 2022, la plupart des Îlois découvrent le récit de ces sauvetages courageux et la rafle de 1943. Pour Julie Schittly, il était impensable que l'on ignore ou que l'on oublie que l'île aux Moines fut un refuge et un havre de fraternité pour des familles traquées.
Mais qu'il y eut là, aussi, des destins inachevés...
Bouleversante et mémorielle, une enquête inédite pour l'Histoire, sur les lieux, avec des témoins de l'époque.


Dealer : Espace Culturel Leclerc, Vannes


Ma lecture : 

Il y a deux semaines, je me suis offert une virée à l'île aux moines, et, vous commencez à me connaître, j'ai eu envie d'une lecture souvenir. Cette enquête, Les Enfants cachés de l'Île aux Moines, j'avais failli l'acheter au Mémorial de la Shoah, où il a évidemment sa place.  

mardi 25 février 2025

L'âge fragile

L'âge fragile,

Donatella Di Pietrantonio,
Ed. Albin Michel, 2025


Mot de l'éditeur :

Lucia, la narratrice, a toujours vécu dans le même village des Abruzzes, en Italie.
En pleine période de pandémie de Covid-19, sa fille Amanda, venue de Milan, passe tout son temps enfermée dans sa chambre. Outre la détresse de son enfant, Lucia doit faire face au crime dont elle a été témoin trente ans plus tôt et dont elle n'a jamais parlé.

Prix Strega 2024, prix Strega Giovani 2024.


Dealer : Librairie Gwalarn, Lannion


Ma lecture :

Mon mari m'a choisi ce roman, au hasard des étals d'une librairie bretonne. Lisant, malgré moi, peu de littérature étrangère, il avait peu de chance de faire fausse route.

Direction l'Italie, au cœur des montagnes et des forêts des Abruzzes. 
En plein Covid-19, Amanda revient chez sa mère, Lucia. La pandémie a fermé les universités et la jeune fille s'enferme dans sa chambre, dans un silence assourdissant. Mère et fille ne se comprennent pas, amputées de dialogue.
C'est dans cette pandémie que le père de Lucia lui fait don d'une terre abandonnée depuis trente ans, le camping familial. Trente ans... Elle repense alors à ce dernier été, là où le drame s'est produit. Tous les journaux en ont parlé : les Abruzzes ont été témoins d'une tragédie. Deux jeunes filles, en vacances au camping, ont été violées et tuées. L'amie de Lucia, Doralice, en a réchappé mais est revenue tout autre. Cet épisode aura mis fin à l'insouciance des étés, de l'adolescence et de l'amitié. La terre, si chère à Lucia, est-elle encore gorgée de ce sang ? Que va-t-elle faire de cette terre tachée dont elle hérite ?

Entre présent et passé, entre résiliences et non-dits, la nature a encore des secrets à murmurer. Elle est d'ailleurs très présente dans le roman. J'ai retenu une phrase qui, je pense, résonnera longtemps en moi : "La nature repousse sur les tragédies et les désastres."

L'autrice explore également les liens familiaux, si fragiles à tout âge. Lucia est restée sur les terres de son enfance pour ne pas abandonner son père vieillissant alors que sa fille s'est envolée pour Milan, loin d'elle et de sa protection.
L'écriture est belle, à demi-mots, se déroulant autour des souvenirs et d'une nature indomptable, sur l'oubli et l'inaltérabilité. 

Un roman fort qui a reçu les équivalents des Prix Goncourt et Goncourt des lycéens italiens.

vendredi 21 février 2025

L'été de la Libération

L'été de la Libération,

Jenny Lecoat,
Ed. Mercure de France, 2025


Mot de l'éditeur :

À la Libération, les Allemands quittent Jersey : la jeune Jean Parris peut alors rêver d’une vie meilleure. Après des mois de privations, vivant avec une mère fragile, elle attend avec impatience le bateau qui doit ramener sur l’île les prisonniers exilés. Mais le père qu’elle aimait tant n’en descend pas.

Dénoncé aux nazis pour possession illégale d’une radio sur laquelle il écoutait la BBC, il est mort dans une prison française il y a des mois. Sa famille veut à tout prix que justice se fasse. S’engage alors une chasse aux sorcières. Jean doit-elle se méfier d’Hazel, l’institutrice socialiste qui vit au-dessus de la quincaillerie de son père et avec qui il se disputait souvent ? Contre toute attente, la jeune femme pourrait bien devenir sa seule confidente dans cette île où le climat de suspicion s’est généralisé…

Jenny Lecoat s’inspire de son histoire familiale pour décrire le traumatisme auquel la population de Jersey a dû faire face après la guerre, et en tire un récit haletant.


Dealer : SP Mercure de France


Ma lecture :

J'ai découvert Jenny Lecoat l'année dernière lors d'un escapade à Jersey, j'avais lu La clandestine de Jersey, qui se déroulait pendant la Seconde Guerre mondiale. L'autrice reste dans son secteur de prédilection avec son nouveau roman, L'été de la Libération.  

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