Je voudrais que la nuit me prenne,
Isabelle Desesquelles,Ed. Belfond-Pointillés, 2018
Mot de l'éditeur :
" Leur mensonge préféré aux parents, ils viennent le soir vous dire au revoir, on est à moitié endormis et eux vous murmurent "Je serai toujours là, mon délice, mon ange de la joie douce, merveille de l'amour enchanté', ils caressent votre front, que ça rentre bien dans votre tête. Ce doit être pour cela que ça fait si mal le jour où ce n'est plus vrai, où la main d'un père ou d'une mère ne se posera plus sur le front d'un enfant que l'on n'est plus depuis longtemps. Et si celaarrive vraiment trop tôt, on est fauché net. On peut mourir et vivre longtemps. "
Loin du bruit du monde, Clémence grandit auprès de parents rivalisant de fantaisie. Mais elle n'a pas la voix d'une petite fille et ses mots sont ceux d'un mystère cruel. Que s'est-il passé pour que l'innocence se borde ainsi de noir ?
Plongée vertigineuse et poétique dans l'univers de l'enfance, Je voudrais que la nuit me prenne raconte le danger du bonheur. Entre trouble et éclairs de joie, ce roman explore le lien fragile et inaltérable qui nous unit à nos plus proches.
Et la redoutable force du souvenir.
Prix Femina des Lycéens 2018
Dealer : SP Belfond-Pointillés, Merci !
Ma lecture :
J'ai lu beaucoup d'avis positifs sur ce roman d'Isabelle Desesquelles et j'avais du mal à comprendre de quoi il parlait. Il donne en tout cas la parole à une petite fille de 8 ans...Je voudrais que la nuit me prenne raconte l'enfance de Clémence qui grandit avec ses parents aimants. Au début, je vais être franche, ce roman m'a ennuyée. La petite fille vit dans l'amour, accompagne chaque matin son père, instituteur, à l'école, est choyée par sa mère, ... Et alors ? Pensais-je... Et alors, justement, entre en jeu l'écriture prodigieuse de l'auteur.
Une fois le lecteur bercé par cette tendre histoire d'enfance, peu à peu, l'ombre plane. L'ombre et le doute. On ressent que quelque chose a dérapé. Ce bonheur sonne faux, un peu comme un disque rayé... Isabelle Desesquelles sème lentement, presque tendrement, des indices pour nous mettre en alerte. Attention ce bonheur ne va pas durer. Il va se passer quelquechose, soyez aux aguets. On sent la tension monter, la noirceur entrer en scène et prendre toute la place. On imagine un tas de chose sur cette famille baignant dans le bonheur. Peu à peu, le temps semble s'être arrêté, suspendu au souffle de la narratrice. C'est un climat de lecture particulier : troublant, dérangeant, étouffant.
Le thème est noir, je vais vous le dire, quitte à briser le suspens, on parle de la mort d'un enfant. Le rideau tombe, et avec lui, ces images de bonheur idyllique. Que lui est-il arrivé, à cette douce Clémence qui restera pour toujours une petite fille de 8 ans ? A elle de nous le susurrer à l'oreille, telle un fantôme emprisonné dans son enfance avortée...
A en avoir trop entendu parler, je crois que j'ai été un peu déçue par ce roman. J'en attendais plus. J'avais lu, il y a bien des années, sur un sujet similaire, La nostalgie de l'ange, qui m'avait ébranlée. Je pensais retrouver les mêmes émotions, mais quelque chose m'a sans doute échappé. Je n'ai pas su trouver ma place dans cette ambiance suffocante, je me suis perdue dans mes élucubrations de lecture. Mais je reste subjuguée par le force de l'écriture d'Isabelle Desesquelles, qui a sur amener petit à petit, doucement du noir et blanc dans ce monde en technicolor... Pour cette qualité d'écriture, Je voudrais que la nuit me prenne est sans nul doute un roman magistral !
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?