La voix des vagues,
Jackie Copleton,Ed. Les Escales, 2016
Mot de l'éditeur :
Lorsque par un froid matin d'hiver, un homme défiguré frappe à la porte d'Amaterasu Takahashi et lui annonce qu'il est son petit-fils, elle ne peut le croire...Tout le passé de la vieille dame pénètre à sa suite. Celui d'avant l'Amérique. Celui d'avant ce 9 août 1945, à Nagasaki, où le feu du ciel lui prit sa fille, son petit-fils – cherchés sans répit dans les ruines, et jamais retrouvés.
Quarante ans plus tard, l'inconnu au visage brûlé ravive les plaies qu'elle a tant voulu oublier. La culpabilité. Le mensonge. Les secrets. Qu'a-t-il à lui dire ? Qu'a-t-elle encore à lui offrir ?
Dealer : Offert :)
Ma lecture :
On m'a offert ce roman lors de la naissance de mon dernier fils, Jules. D'ailleurs, le personnage central, Hideo, est né, comme lui, un 22 Février.Bref.
Ce roman, La voix des vagues, ne parle pas de Nagasaki.
Enfin, si, un petit peu. Il parle de Hideo, cet homme au visage brûlé qui a, d'après lui, survécu au Pikadon, à la bombe atomique tombée sur Nagasaki un fameux matin d'août 1945... Pourtant, pour Amaterasu, sa grand-mère, sa fille Yuko et son petit-fils Hideo ont péri dans ce drame. Alors qui est cet homme ?
Il lui apporte un coffret contenant des lettres, de son père adoptif, Sato, adressées à sa mère, Yuko. Ces lettres portent des secrets... Amaterasu, devenue une vieille dame émigrée aux Etats-Unis pour oublier Nagasaki et ses morts, rouvre alors la plaie de ses souvenirs, et y plonge, tant bien que mal. Elle se remémore sa jeunesse, sa maternité, sa parentalité et ce triste jour d'Août qui changea radicalement la face du monde...
Passionnée par la Seconde Guerre Mondiale, je connais pourtant très mal l'histoire Japonaise et ses deux bombes atomiques. Les personnages sont au cœur de cette Histoire sordide et en paient un lourd tribut. Amaterasu perd sa fille unique et son petit-fils, et, désespérée avec de vaines recherches, émigre aux Etats-Unis avec son mari pour tenter d'oublier. Mais quand cet homme sonne à sa porte, se prétendant être Hideo, son petit-fils perdu, elle fait le point sur son histoire. Elle raconte son passé de jeune fille aux allures de Geisha, sa passion avec Sato, puis sa rencontre avec son mari. L'occidentale que je suis se retrouve face à des traditions nippones fortes où mensonges et trahisons permettent de sauver certaines situations gênantes.
L'histoire de Yuko, sa fille, est tragique. Etudiante, elle tombe amoureuse de Sato, un ami de son père, et, elle ne le sait pas, ancien amant de sa mère. Cette dernière parvient à briser cette passion et Yuko finit par épouser un autre homme qui lui donnera un fils, Hideo. Pourtant, elle a toujours aimé Sato, qui l'a quittée sans dire un mot. Qu'est-il parti faire en Chine ? Quels projets scientifiques doit-il mener ?
Et puis, nous arrivons à ce matin d'août 1945. Hideo est à l'école, Amaterasu doit rejoindre sa fille Yuko à la Cathédrale... Nagasaki dévastée, le temps se fige, Amaterasu a perdu sa famille et sa vie paisible...
L'écriture de Jackie Copleton est belle, précise et d'un rythme lent, parfois pesant. J'ai lu peu de romans asiatiques, mais j'y retrouve l'ambiance délicate. La voix des vagues est dense et évoque des sujets complexes que j'avais également peu lus auparavant. C'est à petits pas feutrés qu'on avance dans l'histoire de la famille d'Amaterasu et qu'on découvre les secrets, mensonges et manipulations.
Un beau roman sur la famille face au poids des traditions, du sens de l'honneur, et de la guerre...
Avis des lecteurs:
Et vous, qu'en pensez-vous ?