mercredi 25 juin 2025

Malaven

Malaven,

Olivier Bal,
XO Editions, 2025


Mot de l'éditeur :

Ile de Malaven, octobre 1987.

Alors que six amis de 17 ans passent leur dernier week-end ensemble, des événements étranges et une tempête surviennent.

Vingt ans plus tard, invités sur la même île par l'écrivain Jonas Waverley, Alice, Stan, Erwan et François sont pris au piège. Ils ont une nuit pour s'en sortir en réalisant des épreuves liées à leur passé ainsi qu'aux romans de Waverley.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

En 1987, un raz-de-marée submerge l'île bretonne de Malaven, coûtant la vie à tous ses habitants. Depuis, elle est restée à l'abandon, en proie à toutes les légendes et interrogations.
Et c'est sur cette île qu'un mystérieux écrivain, Jonas Waverley, invite quatre trentenaires, Stan, Alice, Erwan et François, vingt ans plus tard.
Que signifie cette invitation ? 

Je n'avais jamais lu de thriller d'Olivier Bal, mais cette histoire d'île mystérieuse en pleine mer d'Iroise a titillé ma curiosité de Bretonne...
La recette est implacable : un huis clos sur une île battue par les vents et les mystères, quatre invités, et un meneur de jeu sournois et bien caché. Il tire peu à peu les ficelles pour laisser la vérité se révéler.
Stan, Alice, Erwan et François ne sont pas étrangers à Malaven, ils y ont grandi et forgé leurs amitiés. Par chance, ils n'étaient pas là, ce jour d'octobre 1987, mais le traumatisme de la disparition de leurs proches et de leur enfance est bien présent.
Vingt ans plus tard, on dirait que la malédiction se répète et voilà le groupe d'amis, baptisés jadis les Confins, pris au piège d'un redoutable escape game...

J'ai aimé ce huis-clos contre la montrer où la vérité tend à éclater, quitte à bouleverser les croyances des personnages. Que s'est-il vraiment passé en octobre 1987 ? Quel est le lien avec Stan, Alice, Erwan et François, qui ne se sont jamais revus après le drame ?
J'ai adoré cet escape game à travers des souterrains, bunkers ou autres sanatoriums désaffectés. L'ambiance était pesante à souhait !
Le roman alterne plusieurs temporalités qui s'éclairent l'une l'autre, mais jee me suis parfois perdue dans ce dédale.
Mais je retiens une belle aventure, entre Les 10 petits nègres, pardon, Ils étaient dix, et le Club des Cinq à la sauce Stranger Things pour le côté scientifique.


jeudi 19 juin 2025

C'est l'histoire d'un amour

C'est l'histoire d'un amour,

Isabelle Lagarrigue,
Ed. Récamier, 2025


Mot de l'éditeur :

Chacun de nos choix est un pari sur l'inconnu.

Réveillon 1993. Charlie rencontre Côme. Elle vit à Paris et danse pour oublier sa mère défaillante. Il grandit en Bretagne et regarde des films pour se rapprocher de son père absent. Ils ont 14 ans et la vie devant eux. Le lien qu'ils tissent ce soir-là est de ceux dont on ne se défait jamais vraiment... et pourtant.

Des années plus tard, des événements les incitent à replonger dans leurs souvenirs. Chaque choix est déterminant. Charlie et Côme ont-ils fait les bons ? Et nous, qu'aurions-nous fait à leur place ?

À travers plusieurs époques, Isabelle Lagarrigue nous conte l'histoire d'un amour hors du commun. Un roman bouleversant sur le tourbillon de la vie et les choix qui nous façonnent.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

C'est l'histoire d'un amour éternel et banal
Qui apporte chaque jour tout le bien, tout le mal
Avec l'heure où l'on s'enlace
Celle où l'on se dit adieu
Avec les soirées d'angoisse
Et les matins merveilleux

Les paroles de cette chanson italienne adaptée pour Dalida résume parfaitement le roman d'Isabelle Lagarrigue. Les violons. La voix de tragédienne. Tout y est.
(Ne vous y trompez pas, c'est un véritable coup de cœur !)

Charlie et Côme se rencontrent à un Nouvel An. Ils ont 14 ans, ne se connaissent pas, mais savent entendre ce cœur qui bat différemment. Pendant que leurs mères réveillonnent, ils regardent un film dans le grenier aménagé du garçon. Top Gun. Son sacerdoce et fil rouge de leur histoire. Mais quelle histoire ? Timidement, ils éprouvent un sentiment fort l'un pour l'autre. Entre de l'amitié et de l'amour. Déjà, le premier chapitre se referme le lendemain. Le deuxième ne s'ouvrira que l'année suivante. Même heure, même endroit.
Et c'est ainsi que Charlie, la Parisienne, monte en Bretagne et dans la chambre de Côme à chaque réveillon. Leur timidité s'estompe, leurs maladresses n'en sont plus, et un baiser est échangé. 
Coup de foudre ? Amour d'une vie ?

En tout cas la vie leur fait des sales coups. Les parents de Charlie divorcent et la voilà à New-York avec son père. Chacun vit sa vie de son côté de l'Atlantique. Ils gardent leurs rituels de se contacter pour leurs anniversaires et pour le premier de l'an. Toujours. Entre chaque message, une attente, des promesses. Et après ? Leur amour reste palpable mais aucun n'ose le saisir. 

C'est aussi l'histoire de l'adolescence, des choix que nous faisons, des choix qui nous sont imposés. L'histoire des premiers émois, des bouleversements intérieurs, des certitudes étiolées.

J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman, doux comme un bonbon avec, déjà, le goût de la nostalgie et du manque à venir. Remonter le temps depuis les années 90 jusqu'à nos jours était un très beau voyage, une belle exploration de cette génération que je connais bien pour en faire partie. 
La construction du roman est, quant à elle, particulière et tout à fait pertinente. Elle permet de prendre du recul, de s'interroger, de bouleverser nos certitudes de lecteurs.
Et la plume d'Isabelle Lagarrigue est juste, tendre et sensible.

C'est l'histoire d'un amour qui balaie tout sur son passage, des rires aux larmes. Une tempête d'émotions !

dimanche 15 juin 2025

Seul le chemin compte

Seul le chemin compte,

Soazig Leblanc,
Autoédité en 2020


Mot de l'éditeur :

Pour Emma, jeune fonctionnaire réservée et peu téméraire, le choix est cornélien. Son rêve de fonder une ferme pédagogique et de reprendre sa vie en main croît un peu plus chaque jour, mais le pas est difficile à franchir. C’est sans compter le soutien de ses voisins septuagénaires et des surprises plus ou moins plaisantes que la vie lui réserve. Mais la destination n’est finalement pas le plus important, seul le chemin compte...


Dealer : troc en salon littéraire


Ma lecture :

Un roman à lire au début de l'automne, sur une terrasse en bois, armée d'un plaid, d'un thé chaud et d'un cookie !

Emma a quitté sa vie d'avant pour venir s'installer dans une vieille ferme avec un rêve fou : monter une ferme pédagogique. La voilà seule face à de nombreux défis. Une montagne pour cette jeune femme sensible qui se remet également d'une peine de cœur. Mais c'était sans compter la magie des rencontres humaines, celle d'avec ses voisins septuagénaires, Joseph et Alexandrine. Ce couple est terriblement attachant et entre eux, c'est le coup de foudre. Chacun prend soin de l'autre, et Emma a l'impression de faire partie de leur famille. Emma prend ses marques dans sa nouvelle vie, jusqu'à ce que leur petit-fils débarque, ce qui bouleverse ses certitudes...

Emma a tout d'une héroïne feelgood : de la jeune femme renfermée, s'envole une femme épanouie qui maîtrise avec brio sa nouvelle vie. J'ai eu l'impression d'être dans une romance d'automne avec les thèmes des belles rencontres, de la construction d'une ferme, d'un nouveau départ, de la naissance d'une histoire d'amour, de deuil, de résilience, ... J'ai beaucoup aimé cette ambiance cosy et rassurante parce que, oui, on savait bien que ces deux âmes finiraient ensemble, et cela ne gène aucunement la lecture parce que, finalement, seul le chemin compte !

Merci Soazig, j'ai passé un excellent moment avec Emma, Thomas, Joseph et Alexandrine.
J'ai déjà hâte de lire la suite, La meilleure version du bonheur.


mercredi 11 juin 2025

Les vivants

Les vivants,

Ambre Chalumeau,
Ed. Stock, 2025


Mot de l'éditeur :

« Elle demande de répéter.
On demande toujours de répéter, alors qu’en fait on a très bien entendu.

Quelque part dans notre crâne, un globule blanc se lève et pète du coude la vitre à ne casser qu’en cas d’urgence, celle qu’on pensait ne jamais avoir à briser : on sait qu’on devrait déclencher un protocole spécial pour accueillir la nouvelle, sauf que personne n’a été briefé, les stagiaires sont incapables, en plus on est samedi soir les bureaux sont déserts, y’a bien les anciens qui sauraient quoi faire, les vieux neurones du fond là, paniqués en permanence, ils nous ont dit qu’un jour ça pouvait arriver mais on les écoute plus ils radotent tellement, et maintenant qu’on a besoin d’eux putain ils sont où ?

Et aussi simplement que ça, une nuit comme les autres devient un Début. »

Histoire du passage à l’âge adulte, histoire d’émotions contraires, Les Vivants est un premier roman à la sincérité désarmante où le drame et la comédie nous illuminent à chaque page.


Ma lecture : 

Trois bacheliers prometteurs reçus dans les écoles qu'ils désiraient, pour mener la vie qu'ils visaient. Diane, Cora et Simon, une amitié belle et rare. Et puis à la rentrée, celle de toutes les promesses, Simon tombe dans le coma.  

samedi 7 juin 2025

Les heures fragiles

Les heures fragiles,

Virginie Grimaldi,
Ed. Flammarion, 2025


Mot de l'éditeur :

Diane a toujours eu des rêves simples. Un mari, deux enfants, un métier qui lui plaît, c'est plus que ce qu'elle osait espérer. Le jour où Seb la quitte, son monde vacille. Absorbée par sa peine, elle ne voit pas que le drame se joue ailleurs. Tout près d'elle, dans cette chambre qui fait face à la sienne, les rires de sa fille s'épuisent. Lou a seize ans, le mal de grandir, et son premier chagrin d'amour lui arrache plus que des larmes. Quand Diane comprend, elle est prête à tout pour l'aider. Y compris à retourner vers un passé qu'elle avait fui. Ensemble, mère et fille marchent sur un fil. Sous leurs pas, le torrent de la vie gronde et emporte avec lui les heures fragiles.


Ma lecture :

Virginie Grimaldi détient le pouvoir de mélanger rires et larmes dans une même phrase sans gâcher le plaisir de l'un ou de l'autre.

Les heures fragiles raconte les heures fragiles de Lou, adolescente de seize ans et de sa maman Diane, en pleine séparation. Chacune vit ses drames côte à côte sans les partager, obnubilées par leurs propres tourments. Jusqu'au jour où la mère trouve dans l'historique de recherche sur le téléphone de sa fille, des pensées suicidaires. C'est sa propre adolescence qui remonte à la surface. 
Lou est envoyée trois semaines dans une clinique de soins pédopsychiatrique, au cœur des montagnes, et Diane retourne chez sa mère, dans son village d'enfance, dans lequel elle n'a pas remis les pieds depuis le drame de son adolescence. Le drame, on le comprend à mi mots, même si l'autrice mène parfaitement ce suspens pour créer un dénouement inattendu. 

Virginie Grimaldi signe là un magnifique roman sur l'amour maternel et les fragilités psychologiques de l'adolescence, ce moment où l'enfance se fane et l'adulte fleurit. Une terre de jachère, à la fois sombre et lumineuse, en perdition et pleine de promesses... 

Les heures fragiles, un roman qui déchire le cœur en même temps qu'il le répare. Les émotions brouillent les yeux, mais les traits d'humour de l'autrice savent faire fleurir les sourires.
Un coup de cœur, assurément !

jeudi 5 juin 2025

Le secret des Agapanthes

Le secret des Agapanthes,

T2 : Stella & Hortense,
Clarisse Sabard,
Ed. Charleston, 2025


Mot de l'éditeur :

À Londres, Stella porte à bout de bras sa famille depuis trop longtemps, alors qu’elle ne rêve que de chambres d’hôtes à la campagne.
monte sans hésiter dans le premier train. Direction, la maison familiale en Normandie, où un tableau ayant appartenu à sa grand-mère, Hortense, a disparu.
nombreuses lettres écrites par Hortense dans sa jeunesse ? De mannequin à photographe, des grandes bijouteries parisiennes au Blitz londonien, c’est une femme au courage infini et pleine de ressources qui se dévoile entre les lignes.

Et si le mystère du tableau disparu cachait bien d’autres secrets ?


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Quel plaisir de retrouver la maison des Agapanthes et ses secrets concoctés par Clarisse Sabard !

Dans le premier tome, nous découvrions l'histoire du peintre Guillaume Verney et d'une de ses héritières, Flora et Joséphine, et surtout le mystère qui plane sur trois tableaux d'une certaine Eléanor qu'il aurait peint. Ces œuvres demeurent introuvables et semblent empreints de malédictions.
Cet opus se focalise sur sa cousine Stella et Hortense, sa grand-mère défunte. La jeune femme quitte sa vie londonienne pour redécouvrir la maison familiale. Bientôt, elle reçoit des lettres écrites par Hortense ainsi qu'une mystérieuse clé qui ne semble rien ouvrir. A travers ces écrits, elle découvre sa jeunesse, sa construction en tant que femme, ses amours, ses désillusions, ... ses secrets.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Stella menait son enquête sur sa grand-mère, j'étais totalement embarquée dans l'aventure. Je voulais à la fois avoir le fin mot de l'histoire, et à la fois continuer cette quête trépidante. Les passages au passé (Hortense) et au présent (Stella) étaient bien dosés, les secrets ne sont révélés ni trop tôt ni  trop tard. Cette saga est rondement bien menée ! Le destin d'Hortense est fascinant, beau et tragique à la fois. Je suis triste de quitter Stella mais j'ai déjà hâte de rencontrer la troisième cousine, Morgane ainsi que la mystérieuse Juliette, l'instigatrice de la révélation des secrets.

Aficionada de Clarisse Sabard depuis son premier roman, Les lettres de rose, je suis une lectrice comblée avec cette saga pleine de secrets, d'Histoire, de romance, de destins passionnants et de construction de soi.

Merci Clarisse pour ces aventures au cœur des émotions bouleversées et ces destins renversés par l'Histoire et les secrets.


mardi 27 mai 2025

Les vies parallèles de Greta Wells

Les vies parallèles de Greta Wells,

Andrew Sean Greer,
Ed. de l'Olivier, 2014


Mot de l'éditeur :

New York, 1985. Après une douloureuse rupture et la mort de son frère jumeau, Greta Wells suit un traitement par électrochocs pour guérir sa dépression. Mais des effets secondaires pour le moins inattendus apparaissent : Greta se trouve régulièrement transportée dans ses « vies parallèles », en 1918 et 1941. Différentes vies, différentes époques, mais dilemmes similaires : suivre sa passion ou protéger sa famille, s'affirmer ou se taire. et surtout, dans quelle vie rester ? A travers ces enivrants voyages dans le temps, Andrew Sean Greer nous fait revivre les moments-clés de notre siècle passé, auxquels se mêlent les tragédies intimes de Greta et de ses proches. 


Dealer : Seconde main


Ma lecture :

Greta Wells est une femme New-Yorkaise des années 80. Félix, son frère jumeau, homosexuel, meurt du Sida. Et son petit ami, Nathan, vient de le quitter. Elle entre dans une profonde dépression et finit par être soignée par quelques séances d'électrochocs.

A chaque séance, elle est propulsée dans une époque différente : le New-York de 1918 où sévit l'épidémie de grippe espagnole, le New-York de 1941 où les USA entrent en guerre et son New-York de 1985 où le SIDA fait des ravages dans la communauté homosexuelle. A chaque fois, elle est Greta Wells mais est tantôt mariée à Nathan, tantôt son frère est bien vivant, ... Elle vit trois vies, trois époques, en pleine conscience de chacune de ces versions. En fait, chaque Greta bascule régulièrement d'une époque ç l'autre. Plusieurs questions se posent : qu'est-ce qu'être une femme à ces différentes étapes de l'Histoire ? Peut-elle choisir la période dans laquelle vivre ? Intervenir dans une de ces périodes peut-il changer son destin ?

J'ai beaucoup aimé cette idée de voyager dans le temps et dans l'âme de Greta. En pleine dépression, elle expérimente plusieurs aspects d'elle-même, plusieurs chemins qu'aurait pu prendre sa vie. Elle peut apprendre de ses erreurs et prendre le chemin de la guérison avec cette vue à 360 sur toutes les possibilités d'elle-même.
Le personnage de Félix aussi, était intéressant. Homosexuel assumé en 1985, ses versions de 1918 et de 1941 refoulaient cette homosexualité. Il ne s'en rendait pas consciemment compte mais il était malheureux car à côté de ses véritables aspirations.

Un roman vraiment intéressant dans l'intention et la forme.
Alors je vous pose la question qui m'a hantée pendant ma lecture : êtes-vous la version que vous vouliez être enfant ?


vendredi 23 mai 2025

La fille au pair

La fille au pair,

Sidonie Bonnec,
Ed. Albin Michel, 2025


Mot de l'éditeur :

Hidden Grove, un domaine privé de la banlieue londonienne. L’immense grille noire s’ouvre sur cinq manoirs, des voitures de luxe et un parc savamment entretenu. Emmylou, une lycéenne d’origine modeste qui a fui sa Bretagne natale pour être fille au pair, a l’impression d’arriver au paradis.
Mais son quotidien se met rapidement à vaciller : le linge sale qui ne cesse de s’accumuler, des pleurs nocturnes à travers les cloisons, des prières murmurées, des rêves effroyables et cette maladie qui touche l’aîné des enfants et dont personne ne parle…
Coupée du monde, Emmylou est entrée dans un piège monstrueux. Pourquoi elle ? Comment s’échapper ?
S’inspirant de sa propre histoire, Sidonie Bonnec développe dans ce premier roman un suspense psychologique oppressant, où derrière les faux-semblants d’une famille idéale se cache la folie la plus noire.


Dealer : Prêté par une amie


Ma lecture : 

J'ai à peine lu le résumé, connaît très mal cette autrice présentatrice télé, mais le résumé et le couverture ont eu raison de moi. Jeune fille j'ai été jeune fille au pair le temps d'un été, c'était plutôt facile de me convaincre. J'avançais donc dans ma lecture comme le narrateur personnage, Emmylou, naïve et prête à toutes les découvertes... 

mardi 20 mai 2025

Les enfants de l'ombre

Les enfants de l'ombre
,

Johan Bourret,
Ed. City, 2017


Mot de l'éditeur :

« Viens, petit, viens… »Trois mots qui ont sauvé Jacques des cris et de la furie des Allemands. Mais il a perdu l’insouciance de ses quatorze ans. Adieu le baiser du soir maternel, adieu les bagarres entre copains…1942. C’est la guerre. Avec sa petite sœur, Bernadette, six ans, il est devenu un clandestin. Traqué. En fuite. Ils trouvent refuge avec leur père, résistant, dans une
 troglodytique, près de Saumur. Par une nuit glaciale, Jacques s’aventure hors de l’abri souterrain. Il fait la rencontre d’un garçon de son âge, Benoît, qui survit seul dans les bois en attendant le retour de ses parents…

Un roman poignant sur les derniers sursauts de l’enfance, malgré la peur et le chaos des armes.


Dealer : L'auteur lui-même, guide en Touraine à "Troglodytes & Sarcophages", Doué-en-Anjou


Ma lecture : 

Si j'aime prévoir mes lectures en fonction de mes lieux d'escapades, j'aime aussi me laisser surprendre et y découvrir des auteurs locaux. En visitant "Troglodytes & Sarcophages" où le guide, Johan Bourret, nous livre avec talent et facétie les secrets des pierres, je me suis ainsi laissée tenter par son roman, Les enfants de l'ombre.  

lundi 19 mai 2025

Transports pour dames

Transports pour dames après-guerre moto voiture sidecar femmes Vilac chronique lecture
Transports pour dames,

Helen Simonson,
Ed. Hachette, 2025



Mot de l'éditeur :

A l’été 1919, la jeune Constance Haverhill est sans perspective ; la Grande guerre terminée et les hommes revenus du front, elle a dû abandonner le poste qu’elle occupait. Alors qu'elle cherche un emploi de comptable ou (horreur) de gouvernante, elle devient dame de compagnie d'une vieille amie de la famille, en convalescence dans un hôtel de bord de mer. Entraînée dans le tourbillon social de Hazelbourne-on-Sea, elle fait la rencontre de Poppy Wirrall.

Poppy, fille d'un baronnet propriétaire terrien, porte des pantalons, gère un service de taxi et de livraisons qui emploie des femmes de la région, et dirige un club de moto pour dames. Elle et ses amies accueillent Constance dans leur cercle avec enthousiasme.

Harris, le frère de Poppy, pilote de chasse blessé au combat, aussi distant que séduisant, n’est pas sans troubler Constance. Mais les choses sont plus compliquées qu'il n'y paraît dans le petit monde ensoleillé de la haute société anglaise. Alors que le pays s'apprête à célébrer une paix durement acquise, Constance et les femmes du club de motos sont forcées de constater que les libertés qu'elles ont gagnées pendant la guerre sont sur le point d'être révoquées.


Dealer : SP Hachette


Ma lecture :

La couverture donne immédiatement envie d'embarquer à bord de ce sidecar, vous ne trouvez pas ? 

lundi 12 mai 2025

Meurtres au château d'Amboise

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Meurtres au château d'Amboise,

La malédiction de Léonard de Vinci,
Elie Durel, 
Gestes éditions, 2023


Mot de l'éditeur :

Les restes présumés de Léonard de Vinci dans la chapelle Saint-Hubert du château d'Amboise devaient être exhumés afin de vérifier s'il s'agit bien de lui, mais le gouvernement français s'y est opposé. Florence Bertholet, docteur en histoire, a été mandatée par le ministère français de la Culture pour suivre les travaux du groupe Leonardo project en Italie. Elle et son mari Olivier ont été associés à une exhumation semi-clandestine dans la chapelle d'Amboise. Une chercheuse concernée par les recherches scientifiques a été retrouvée morte dans sa chambre d'hôtel à Florence, une autre en Suisse sur une voie ferrée, une troisième a été victime d'un accident en mer au large de la Californie. Serait-ce la malédiction de Léonard de Vinci ?


Ma lecture :

Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez que j'aime lire des romans qui se déroulent sur les lieux de mes escapades. Alors le temps d'un road trip entre Saumur et Amboise,  j'ai lu le bien nommé Meurtres au Château d'Amboise... 

mercredi 7 mai 2025

Dis-moi oui

Dis-moi oui,

Amélie Wojtkow,
Ed. Hugo, 2024


Mot de l'éditeur :

Quand une nuit change une vie...

Lors d'un week-end à New York, Sophie a promis à sa meilleure amie de s'amuser sans retenue. C'est ainsi qu'elle passe le dernier soir en compagnie d'un séduisant barman, alors qu'elle doit rentrer le lendemain à Chicago. Or, sa rencontre avec Scott la trouble profondément. Lorsqu'elle le quitte au petit matin, elle a l'impression de dire adieu à un grand amour naissant.
Deux ans après, Sophie est de retour dans la frénésie new-yorkaise. Entre sa vie en colocation et son travail de serveuse, elle rêve toujours d'illustrer des livres pour enfants. Bien qu'elle ait tout fait pour ne plus penser à Scott, son souvenir plane autour d'elle, jusqu'au jour où ils se retrouvent au coin d'une rue. Tout lui revient alors en mémoire : qui elle était, ce qu'elle a perdu, ce qu'ils auraient pu devenir.

Tandis que le passé rattrape le présent, entre les non-dits et les secrets, pourront-ils reprendre là où tout avait commencé ?


Ma lecture :

Oui, oui, j'avoue tout, je viens de me laisser embarquée dans une romance ! 

mardi 6 mai 2025

Ma vie sans moustache

Ma vie sans moustache,

Romain Puértolas,
Ed. Albin Michel, 2025


Mot de l'éditeur :

Les habitants de San Carlos de Badriloche, petite bourgade du nord de la Patagonie, sont persuadés qu'Hitler, après son supposé suicide en avril 1945, y a fini ses jours alors que le monde entier le croyait mort. Dans cette enquête aussi sérieuse qu'absurde, l'écrivain part sur les traces du dictateur soi-disant échappé et tente de comprendre la folie qui s'est emparé de ce village argentin.


Dealer : Espace Culturel Carhaix


Ma lecture :

Bon nombre de nazis ont trouvé refuge en Amérique du Sud après 1945. Ceci est un fait irréfutable.  Mengele et Eichmann sont les exemples les plus connus.

lundi 5 mai 2025

L'adversaire

L'adversaire, 

Emmanuel Carrère,
Ed. P.O.L., 2000


Mot de l'éditeur :

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même.
L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien.
Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence.
D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura.
De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.


Ma lecture :

Il y a des faits divers qui, des années après, hantent toujours. L'affaire Grégory, l'affaire Dupont-de-Ligonnès, l'affaire du Docteur Godard. L'affaire Jean-Claude Roman. Des affaires. Mais derrière ces affaires se cachent des victimes, des crimes, des mobiles, des circonstances. Des secrets inavouables. Des mensonges intenables.  De l'humain.

jeudi 1 mai 2025

Nos étoiles filantes

Nos étoiles filantes,

Laure Manel,
Ed. Albin Michel, 2025


Mot de l'éditeur :

Elle devra tout quitter pour vivre à nouveau
Seule survivante de l'accident qui a coûté la vie à son fiancé et ses meilleurs amis, Fanny doit à présent réapprendre à vivre.
Comment expliquer à ses proches la culpabilité d'être toujours là ? L'impossibilité de renouer avec la joie ?
Pour honorer la mémoire de celui qu'elle aimait et échapper à sa douleur, elle décide de réaliser son rêve à lui et de partir au Canada...


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

D'Ouessant à Québec, Laure Manel nous fait voyager dans les émotions. 

lundi 28 avril 2025

Prime Time

Prime Time,

Maxime Chattam,
Ed. Albin Michel, 2024


Mot de l'éditeur :

Pendant que des millions de téléspectateurs regardent le journal télévisé de 20 h sur la première chaîne nationale, un homme masqué, à la voix déformée, prend en otage le présentateur vedette.
Si le direct est coupé, il le tue. Alors que le GIGN, le procureur, les politiciens et la direction de la chaîne s'agitent en régie, un jeu de manipulation démarre entre le négociateur et le preneur d'otage.


Ma lecture :

Je n'ai pas lu tous les thrillers de Maxime Chattam mais quand l'un d'eux me tombe sous la main, je sais que je vais passer un bon moment. 

mardi 22 avril 2025

La fugue

La fugue,

Aurélie Valognes,
Ed. JC Lattès, 2025


Mot de l'éditeur :

On a tous un jour eu envie de partir, de claquer la porte, de tout quitter.

Inès, mariée, deux enfants, arrivée à la moitié de sa vie, se sent arrivée nulle part. Elle porte, gère, s’oublie. Et on l’oublie. Emprisonnée dans une existence qui ne lui correspond plus, un jour, elle part.

Dans la solitude d’une nature sauvage, elle trouve un lieu à elle : une maison, où le temps semble s’être arrêté, et qu’elle décide de retaper. En pansant les cicatrices de la maison, Inès va commencer à soigner les siennes. Parce que partir, c’est parfois la seule manière de se revenir.

Un hymne à la vie qui peut toujours recommencer, à la sororité qui permet d’avancer. Le nouveau roman d’une écrivaine qui ne cesse de se réinventer pour mieux nous raconter.


Ma lecture :

Parfois je me blottis encore dans ma lubie automnale, celle de lire des romans consacrés à des maisons. La fugue, d'Aurélie Valognes, nous ouvre les portes de sa maison et du cœur enrhumé d'Inès, le personnage principal.

Inès a en effet quitté sa vie d'avant pour venir se terrer dans ce bout de Bretagne, le Finistère, là où finit la terre. Ses enfants sont grands et indépendants, et son mari ne semble plus vraiment la voir. Alors elle a décidé de renaître au milieu des embruns. 
Elle est frappée de plein fouet par l'ambivalence de la Bretagne : l'hostilité et l'accueil chaleureux. En effet, la météo et les habitants du hameaux peuvent être lunatiques, froids et distants. Mai une tempête permet parfois de tout balayer et de retrouver la chaleur du soleil capricieux, une main tendue, des confessions chuchotées. Et Inès est là, au milieu de tout cela, à savoir écouter, se faire entendre, se faire une place.

Je connais très mal Aurélie Valognes, mais ce roman était une belle occasion de renouer avec cette nouvelle voisine de quelques kilomètres ;)
Le roman s'écoule sur quatre saisons, le temps qu'il faut à Inès pour renaître et s'épanouir dans sa nouvelle vie entourée de ses nouvelles amies parfois sauvages qu'elle a su apprivoiser. Et surtout, elle a fait de sa nouvelle maison un espace à elle sans oublier les traces laissées par son ancienne propriétaire. Un espace partagé avec d'autres femmes car cette maison est la maison de la sororité et des défis du cœur.
J'ai été séduite par la plume douce de l'autrice, sa sensibilité. J'ai été happée dès les premières pages, dès la fabuleuse description de la rencontre entre Inès et sa maison. 

Evidemment, ce roman de maison et de femmes n'est pas sans rappeler la maison de Jane Birkin que l'autrice vient de s'offrir et qu'elle partagera bientôt en "maison des écrivaines".
Un très beau projet humain et littéraire !


vendredi 18 avril 2025

À propos d'un village oublié

À propos d'un village oublié,

Véronique Mougin,
Ed. Flammarion, 2025

 

Mot de l'éditeur :

Oh, ce ne fut pas grand-chose, presque rien, à les entendre. Quand la traque commença, en 1940, les habitants de Mirabelle firent ce qu'ils purent pour aider Marguerite Stzurmpf. Pas grand-chose : une place au chaud dans le grenier et une assiette en plus, ni vu ni connu. Presque rien : un berceau pour son enfant, un coup de main pour les faux papiers, bouche cousue. Ce sont, en vérité, de précieux éclats de bonté que partage Véronique Mougin dans ce roman, mettant en scène les anonymes qui permirent à sa grand-mère d'échapper à la déportation. "Mes voisines, et le pasteur bien sûr, le fermier, plus la secrétaire de mairie... Dis donc, chérinette, tu réussiras à caser tous mes Justes, dans ton bouquin ?" On l'aura compris : il arrivera qu'au fil des pages retraçant son sauvetage Marguerite elle-même ajoute son grain de sel, malicieuse et têtue, mais après tout c'est son histoire, et y a-t-il jamais trop de mots pour dire le courage et la gratitude ?


Dealer : Espace Culturel Quéven


Ma lecture :

Véronique Mougin interroge ce qu'il reste de la mémoire de sa grand-mère pour en tirer la bouture de son roman : À propos d'un village oublié. 

Sa grand-mère a en effet été une enfant cachée pendant la seconde guerre mondiale. Elle doit, avec sa mère, son frère et son cousin, son salut à un village, Mirabelle. Rien ne prédestinait les habitants de ce village de montagne à cacher, dans leurs greniers, leurs caves ou à la vue de tous, des familles et enfants juifs. Et pourtant, boulangers, fermiers, chatelains, maire, gendarmes vont, en silence, fermer les yeux, fermer les portes. Des grains de sable dans la machine nazie. Suffisants pour la faire caler.

L'autrice rend compte, comme des chroniques, de chaque rouage ayant aidé à préserver la lumière dans les ténèbres. Avec gratitude, elle rend cette lumière aux habitants de Mirabelle pour leur courage silencieux, leur résistance discrète et évidente. Pas un n'a reçu de médaille car aucun ne voulait s'enorgueillir de ces lauriers. Il n'y a pas de gloire, c'était la guerre. Et malgré la guerre, les cœurs battaient encore assez forts pour contrer un système de pierres.

J'ai beaucoup aimé la structure du roman : des bribes de conversations d'outre-tombe entre cette grand-mère déjà décédée et sa petite-fille, puis, façon roman chorale, cette guerre qui se déroule, d'une porte à l'autre. 
Et ce que j'ai le plus aimé, l'écriture de l'autrice. Douce, sensible et poétique, teintée d'humour pour ne pas pleurer.

Un magnifique travail de mémoire et de gratitude. Un travail de vie.
Bravo !

jeudi 17 avril 2025

La griffe du diable

La griffe du diable,

Lara Dearman,
Ed. Robert Laffont, 2017


Mot de l'éditeur :

« Je n'ai pas peur du noir… juste de ce qui s'y cache. »

Poursuivie par ses démons, Jennifer Dorey a quitté Londres pour retourner dans sa maison d'enfance avec sa mère, à Guernesey, où elle est devenue reporter au journal local. Elle pensait pouvoir souffler un peu. Elle avait tort.

Quand le cadavre d'une jeune femme s'échoue sur une plage, la journaliste mène sa propre enquête et exhume plusieurs morts similaires qui s'étendent sur une cinquantaine d'années. Plus troublant encore, toutes les victimes avaient sur le bras des marques semblables à un symbole gravé sur un rocher de l'île : les « griffes du diable », dont la légende veut qu'elles aient été laissées par Satan lui-même…

Une île si proche de la France et pourtant si méconnue : Découvrez Guernesey, ses habitants, son folklore, ses plages, ses petits meurtres.
Une enquête de Jennifer Dorey au cœur des îles anglo-normandes, pour tous les fans de Peter May.
Bientôt adapté en série TV.


Ma lecture :

Même pour une journée passée à Guernesey, je voulais une lecture dédiée. Et j'ai trouvé, grâce à Babelio, ce thriller : La griffe du diable.

Jenny revient sur son île natale de Guernesey, après avoir passé quelques années à Londres en tant que journaliste, pour retrouver du calme, loin du tumulte de la capitale. Embauchée au journal local, Les nouvelles de Guernesey, elle enquête sur un meurtre : une jeune fille a été découverte sur une plage. La journaliste découvre alors d'autres meurtres similaires ayant eu lieu sur la cinquantaine d'années passées. Elle va y déceler d'étranges similitudes, la menant des sciences occultes à la Seconde Guerre mondiale. 

J'ai beaucoup aimé ce polar insulaire où tout le monde se connaît mais où les secrets sont bien gardés derrière les portes clauses, les caves ou les greniers. J'ai retrouvé des lieux découverts à Guernesey, comme les piscines extérieures de La Valette (voir photos). L'autrice retranscrit bien l'esprit de l'île, un peu à part, pas tout à fait anglaise, pas non plus française. Les sorcières et les esprits maléfiques ont bien marqué Guernesey comme ce rocher portant l'empreinte de la griffe du diable. Et que dire de ces bunkers qui hantent encore l'île depuis l'Occupation (les îles anglo-normandes ont été les seuls territoires britanniques occupés pendant la Seconde Guerre mondiale, laissant une amertume aux îliens) ?

J'ai également aimé la construction du thriller, façon Camilla Lackberg, où les scènes passées éclairent peu à peu la scène de crime. Chaque personnage, enquêteurs ou meurtrier, a voix au chapitre pour donner au roman une complexité diabolique.
Et sans oublier cette héroïne féminine, Jenny, en proie à ses démons et pourtant prête à en découdre. 

C'est chouette de découvrir des romans quand on allie lecture et tourisme : on fait de belles découvertes ! Il avait tout pour me plaire :
#ile #angleterre #sorcière #secondeguerremondiale #bunker #crime #mystère

Je compte lire le deuxième roman de cette série !


jeudi 10 avril 2025

Une vie comme ça

Une vie comme ça,

Karine Reysset,
Ed. Bruno Doucey, 2025


Mot de l'éditeur :

la mémoire est un puzzle chatoyant
dont il manque une grande partie des pièces

clouer les souvenirs sur le papier
à peine retrouvés ils s’envolent
comme des papillons de nuit

les souvenirs m’échappent
et j’ai peur de disparaître


Dealer : SP Karine Reysset (merci, merci !)


Ma lecture :

J'ai lu toute la littérature adulte de Karine Reysset, et la plupart de ses romans jeunesse, je peux donc dire que je la connais bien. Elle fait même partie de mes auteurs de référence. Alors j'ai accueilli cette idée de recueil de poésie avec un grande joie.  

La variante du dragon

La variante du dragon,

Christophe Lambert, 
Ed. Bayard Jeunesse, 2024
Dès 12 ans


Mot de l'éditeur :

Washington, 1943. Markus Eisenberg, dix-huit ans, est un juif originaire d'Allemagne émigré aux USA avec sa mère et sa tante suite à la « nuit de cristal » où son père a trouvé la mort. Marqué par ce drame, Markus rêve de se venger des nazis. Il s'est donc engagé volontairement dans l'armée et attend d'être envoyé en Europe. Mais son supérieur a un autre projet pour lui...

Il lui apprend l'existence d'un camp de prisonniers très particulier, situé non loin de Washington : le camp 11-42, où sont retenus des soldats et scientifiques allemands. L'état-major a choisi d'employer la manière douce à l'égard de ces « invités de marque » dont on estime qu'ils ont des renseignements importants à donner. Des jeunes gens maîtrisant parfaitement la langue de Goethe sont chargés de sympathiser avec eux et de leur tirer les vers du nez, une fois leur confiance gagnée.

Markus a donc été choisi pour rencontrer l'officier Hans Reinhardt, haut gradé des services secrets allemands capturé peu de temps auparavant à bord d'un sous-marin au large des Caraïbes. On a essayé de le faire parler sans succès : interrogatoires musclés, intimidation... rien ne fonctionne. Apparemment, il n'a qu'une seule passion dans la vie, en dehors de son Fuhrer bien aimé : les échecs...

Cette même passion qui habite Markus depuis son enfance. À contre-coeur, le garçon accepte la mission.


Dealer : Emprunté secrètement à mon fils


Ma lecture :

Lors d'un café littéraire au collège, mon fils a emprunté ce roman à un copain comme lui, féru d'échecs. Je n'ai pas résisté à l'envie de le lire !

Direction Washington en 1943. Markus, dix-huit est juif allemand émigré aux Etats-Unis après le décès de son père lors de la Nuit de Cristal. Il s'est ensuite enrôlé dans l'armée américaine pour le venger mais ce n'est pas en Europe qu'on a besoin de lui mais à Washington, auprès de prisonniers nazis dont Hans Reinhardt. Leur point commun ? La passion des échecs. Sa mission ? Battre ce haut dignitaire nazi sur l'échiquier afin de le faire parler. Markus va devoir s'entraîner dur pour y arriver et à se faire aider d'un coach de la rue, Olek. Il y passe ses journées et ses nuits, à imaginer ouvertures et défense quitte à mettre son amour de côté, la belle Rita.

Markus mènera-t-il à bien sa mission ?

J'ai trouvé ce roman jeunesse, à partir de 12 ans, vraiment très intéressant et j'ai découvert un pan de l'Histoire, celui des chaperons missionnés pour tirer les vers du nez de hauts prisonniers nazis et interrompre divers attentats et autres plans stratégiques. Ces chaperons étaient le plus souvent de jeunes juifs enrôlés dans l'armée américaine.
Le sujet et le contexte : les échecs dans la Seconde Guerre mondiale, m'ont bien sûr fait penser au Joueur d'échecs, de Zweig. J'ai aussi retrouvé l'adrénaline des parties de la série Le jeu de la Dame.

Bref, une belle découverte !


mercredi 9 avril 2025

Ainsi soit-elle

Ainsi soit-elle,

Benoîte Groult,
Ed. Grasset, 1975


Mot de l'éditeur :

En tête des espèces recensées sur notre globe s'inscrit l'humaine, bien sûr, incarnée dans l'homo sapiens. De nos jours, un chœur de voix de plus en plus fortes proclame qu'il n'est pas l'unique représentant présentable de l’espèce, que sa compagne la mulier (la femme) est sapiens aussi et a le droit d'occuper une place au soleil égale à la sienne, même si par tradition il la considère comme sa « moitié ».

« La tradition, voilà le mot clef qui a servi à justifier depuis des siècles la condition des femmes; une tradition établie par les hommes et renforcée par des lois, également conçues par les hommes. Il était fatal que le jour où les femmes prendraient conscience de cette injustice, elles se révolteraient contre le sort qui leur est fait, un sort que la vie quotidienne masque encore à quelques-unes d'entre elles, privilégiées, aveugles ou Ignorantes. » Le livre de Benoîte Groult vient à point dessiller les yeux de celles-ci ou renseigner celles-là et les hommes également afin que tous comprennent que le féminisme n'est pas une névrose ou une le mode mais une nécessité vitale, qu'« il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme, mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes », comme l'écrit Benoîte Groult, avant de rappeler les conditionnements de toutes sortes imposés aux femmes depuis les temps bibliques pour le seul confort et le seul bénéfice de l'autre sexe.

Une documentation solide, un humour parfois corrosif mais souvent réjouissant font de cet exposé sobre et objectif un des meilleurs ouvrages sur la question féminine.


Dealer : Boîte à livres de les 40 ans


Ma lecture :

Je continue de piocher dans ma fabuleuse boîte à livres reçue pour mes 40 ans. 
Pioche du jour : Benoîte Groult. Je ne l'avais encore jamais lue, de peur que ce soit trop corsé. Pourtant le corsage, Benoîte Groult l'a fait sauter depuis belle lurette !  

Ainsi soit-elle, ouvrage féministe de référence, donc, publié en 1975. Deux ans après la loi Veil. J'avais peur, à l'instar de sa couverture, que le texte soit devenu désuet. Mais malheureusement, pas du tout. Certains termes ont évolué, par exemple, elle parle de fraternité féminine sans en être satisfaite. Le serait-elle du très à la mode "sororité" ?

Son ouvrage commence comme une conversation avec le lecteur et avec elle-même au détour d'un voyage de Paris vers le Finistère qu'elle chérit. Et doucement, elle glisse vers le rapport hommes/femmes par des observations très quotidiennes et factuelles comme le comportement automobile. Puis son discours devient plus franc, plus militant avec une pudeur qui l'empêche de côtoyer les écueils des "chiennes de garde" de son époque. Il faut dire que Benoîte Groult use d'un certain sens de l'humour qui rend son ouvrage très plaisant à lire.
La journaliste est une des premières à dénoncer, nous ne sommes qu'en 1975, les mutilations féminines, comme les excisions, pour, selon les hommes, conférer les femmes dans leur vertu et ne pas les rendre ivres et... autonomes dans le plaisir sexuel. Edifiant !

Sans en abuser, et uniquement pour la comparaison rhétorique, elle met en parallèle misogynie, antisémitisme et racisme en se basant sur l'histoire des femmes, depuis le Moyen-Age. Là aussi, cette analogie est assez effarant ! L'autrice va loin pour bouleverser les consciences et réveiller des consciences féministes.

Cet ouvrage fête des 50 ans. Et son propos est toujours d'actualité. Est-ce une bonne nouvelle ? Franchement pas. Les choses bougent très lentement, à cause de la culture, la société, le fameux patriarcat. La linguistique a fait émerger de nouveaux termes comme sororité ou féminicide mais n'a réglé, ce n'est pas le rôle de la linguistique, aucun problème. 
Les mots changent-ils avant les maux ?

Franchement, ouvrez ce livre de Benoîte Groult et avec elle, faites le point sur la condition féminine aujourd'hui. 


mercredi 2 avril 2025

La Sage-femme d'Auschwitz

La Sage-femme d'Auschwitz,

Anna Stuart,
Ed. City, 2023


Mot de l'éditeur :

Dans le camp d'extermination d'Auschwitz, Ana est chargée de donner naissance aux enfants des autres prisonnières, qui sont ensuite confiés à des familles allemandes. La sage-femme avec l'aide de son amie Ester trouve l'idée de tatouer secrètement les bébés avec les numéros de leurs mères déportées, espérant ainsi qu'ils se retrouvent un jour. Récit inspiré d'une histoire vraie.


Dealer : Père Noël


Ma lecture : 

Je ne voulais pas lire ce roman, très méfiante avec les titres racoleurs tels que le tatoueur/le violoniste/la sage-femme/la bibliothécaire d'Auschwitz. On ne plaisante pas, on n'édulcore pas, on ne romance pas la Shoah. 

Mais ce roman est inspiré d'une histoire vraie, celle d'une sage-femme, Stanisława Leszczyńska, emprisonnée à Auschwitz et qui a fait naître plus de 3000 bébés. C'est le personnage d'Ana, chrétienne polonaise, qui arrive au camp en 1943 avec Ester, sage-femme formée sur le tas dans le ghetto juif de Lodz. Elles ne se quitteront jamais. A travers leurs voix, nous assistons au quotidien du camp. A la barbarie, à l'horreur, mais aussi à la solidarité salutaire.

J'ai trouvé le parcours d'Ana vraiment poignant et juste. Exerçant son métier, donner la vie dans un camp de la mort, et dans cet antagonisme, ose tenir tête à Mengele et à ses subalternes. Elle fait preuve d'un caractère fort et résilient.
Je me suis également attachée au personnage d'Ester, plus romanesque mais qui, justement, offre le terme de roman au récit consacré à Leszczyńska, sans jamais trahir la grande ligne de l'Histoire ni édulcorer la Shoah. Pour survivre aux drames et à l'inhumain, l'espoir de retrouver son jeune mari la poussera à dépasser ses propres douleurs pour se consacrer aux autres. C'est dans cette solidarité, cette sororité puisqu'il s'agit d'une section de femmes, que la lumière se maintient au sein de leurs sombres baraquements. 

Malgré quelques passages romanesques, et qui ne nuisent pas à l'Histoire, je suis agréablement surprise par ce roman. On sent bien que l'autrice a voulu préserver la vérité tout en y insérant une histoire.
Et, je ne pensais pas le dire, mais j'ai hâte de lire la suite !

vendredi 28 mars 2025

Shell Shock

Shell Shock,

Meurtres au Central Guttenberg,
Michaëla Watteaux,
Ed. Black Lab, 2025


Mot de l'éditeur :

Jeanne Duluc, jeune journaliste socialiste et féministe, s’est fait embaucher en ce début d’automne 1925 au Central téléphonique Gutenberg afin d’enquêter sur les difficiles conditions de travail des demoiselles du téléphone. L‘une d’entre-elles, Tatiana, est alors sauvagement assassinée. Ce meurtre, qui porte pour signature un masque déposé sur le visage défiguré de la victime, n’est pas sans rappeler celle du « Tueur des Halles », qui terrorise les femmes de la capitale depuis plusieurs mois. L’enquête est confiée à Paul Varenne, inspecteur dépendant à la cocaïne et à l’opium à la suite de ses blessures de guerre. Varenne ne croit pas à l’hypothèse du Tueur des Halles, ni même à la culpabilité de Mangrin, le gardien du Central téléphonique, rescapé des tranchées, sur lequel se portent les soupçons. C’est alors que survient un deuxième meurtre.

Dans le Paris des Années folles où se croisent artistes, écrivains, anciens combattants gueules cassées, dans un siècle où les femmes revendiquent l’égalité sociale, Varenne se lance dans une course éperdue pour identifier le tueur en série, alors que d’aucun autour de lui ne semblent finalement pas pressés de voir l’affaire élucidée.


Dealer : SP Black Lab / La Bande


Ma lecture :

Paris, Années 20, Féminisme, Enquête, Gueules Cassées, Crime : il n'en fallait pas plus pour me convaincre.
Et cette couverture ! Et je ne vous parle pas du soin apporté à la mise en page, avec les polices de chapitres retro. 

mercredi 26 mars 2025

Le téléphone carnivore

Le téléphone carnivore,

Jo Nesbo,
Ed. Gallimard,  2023


Mot de l'éditeur :

Un ado étrange, un autre qui disparaît, aspiré par le combiné d'une cabine téléphonique à l'orée de la forêt.
Qui pour croire une fable pareille, hormis la mystérieuse Karen.Et pourtant... Si le téléphone sonne, répondrez-vous à l'appel ?

Richard Elauved, quatorze ans et mal dans sa peau, est recueilli, après la mort de ses parents, par son oncle et sa tante dans une petite ville où il s’ennuie ferme, ne fréquentant que Tom, bègue et moqué de tous.
Le jour où ce dernier se volatilise, on accuse Richard de l’avoir poussé dans la rivière. Personne ne le croit quand il raconte que le téléphone de la cabine publique où il avait entraîné son camarade pour faire des blagues a dévoré l’oreille, puis la main, le bras et… le reste du corps de Tom.
Personne sauf l’énigmatique Karen, qui l’encourage à mener une investigation jugée superflue par la police. Envoyé en centre de redressement, Richard réussit à s’enfuir avec la complicité de jumeaux maléfiques et aboutit à un manoir abandonné dans la forêt, où se succèdent des phénomènes paranormaux qui semblent tous dirigés contre lui.
Avec Le téléphone carnivore, Jo Nesbø signe un premier roman d'horreur ambitieux et d'une remarquable efficacité.


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

Je n'avais jamais lu Jo Nesbo, mais cette couverture et ce titre ont attisé ma curiosité : Le téléphone carnivore. Ca en jette ! Cet auteur norvégien, plutôt habitué aux thrillers, livre là son premier roman d'épouvante.

Une ville américaine où rien ne se passe. Un enfant, Richard, catapulté là à vivre chez son oncle et  sa tante depuis le décès accidentel de ses parents. Et son seul ami, Tom, aspiré sous ses yeux par le téléphone situé à l'orée de la forêt. Ca sent les années 80. Ca sent l'encens de Stephen King, celui qui distille doucement se parfums jusqu'à vous étouffer.

Bref, il ne se passait rien à Ballantyne jusqu'à ce que Richard y pose ses valises. Et que les problèmes grouillent autour de lui. Plutôt désagréable avec ses camarades, il peine à s'intégrer et les rares personnes qu'il fréquente finissent par disparaître. Le voilà interné en hôpital psychiatrique où, là aussi, des choses étranges se déroulent sous ses yeux...

Ce serait cruel de vous en dire plus !
Mais j'ai beaucoup cette ambiance de petite ville américaine des années 80 aux effluves de Stephen King. L'horreur devient psychologique et la fin... La fin est vertigineuse ! A vous faire aspiré par un téléphone au fin fon d'une forêt !

Etes-vous prêts ?


lundi 24 mars 2025

Le procès Mein Kampf

Le procès Mein Kampf,

Harold Cobert, 
Ed. Les Escales, 2025


Mot de l'éditeur :

L'histoire vraie et rocambolesque de la publication de Mein Kampf en France.

1934. La France s'est relevée de la Première Guerre mondiale mais l'incertitude plane quant aux véritables intentions d'Adolf Hitler, chancelier de l'Allemagne depuis 1933. Son manifeste, Mein Kampf (" Mon combat"), qu'il a écrit lors de son emprisonnement, rencontre un immense succès dans son pays. Mais, en France, on n'en connaît que des extraits et sa traduction ayant été interdite par le Führer lui-même, le texte entier reste inédit. Programme politique bientôt mis en œuvre ou simple écrit de jeunesse, que peut bien contenir Mein Kampf pour que les Français ne soient pas autorisés à le lire ? Hitler, qui ne cesse de clamer sur la scène internationale une paix désormais éternelle entre l'Allemagne et la France, chercherait-il à dissimuler des desseins et des intentions plus sombres ? Cette interdiction de publier intrigue pour des raisons bien différentes.

Tout oppose d'anciens combattants proches de l'Action Française à des militants de la cause juive, et pourtant ils vont s'unir dans leur désir de voir le manifeste illégalement traduit en français. Et c'est ainsi que naît une union sacrée, presque contre-nature, entre des adversaires quasi irréductibles mais rassemblés par une même cause.

Le Procès Mein Kampf raconte avec brio la folle histoire de la publication de ce texte en français et du retentissant procès qu'elle a entraîné, portée par le flamboyant avocat Philippe Lamour.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture :

Sujet ô combien intéressant que la publication de Mein Kampf, recueil des pamphlets les plus désastreux d'Hitler.  

mercredi 19 mars 2025

La Couleur des sentiments

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La Couleur des sentiments,

Kathryn Stockett,
Ed. Actes Sud, 2011


Mot de l'éditeur :

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée.

Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.

La jeune bourgeoise blanche et les deux bonnes noires, poussées par une sourde envie de changer les choses malgré la peur, vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.


Dealer : Boîte à lire de mes quarante ans


Ma lecture :

Il prenait la poussière depuis une quinzaine d'années dans mes étagères et il aura fallu qu'on me l'offre à nouveau dans la boîte à lire de mes 40 ans pour me convaincre de le lire.

Immersion dans le Mississipi des années 60. La ségrégation règne encore en maître et règle cette société américaine. L'autrice pousse la porte des villas des bourgeoises blanches aux robes amidonnées pour nous faire découvrir le quotidien des bonnes, noires. L'argenterie à faire briller, les chambres à faire, les enfants à s'occuper, les repas à cuisiner, ... Et leurs places tellement fragiles au sein de ces familles : au moindre faux pas, elles sont renvoyées, calomniées et parfois envoyées en prison. Le Ku Klux Klan sévit toujours, ne l'oublions pas.

Miss Skeeter, jeune femme blanche élevée par son inoubliable bonne, noire, Constantine décide d'écrire un livre sur les bonnes pour mettre leur quotidien en lumière. Elle veut aussi découvrir pourquoi Constantine a disparu sans la prévenir. Celles à qui l'on confie enfants et maisons sont traitées de manière tout à fait particulière. Elles ont accès à leur intimité mais n'ont absolument pas le droit d'utiliser leurs toilettes, il ne faudrait pas attraper les virus des noirs. Elles ont également accès à de nombreux secrets cachés dans les tiroirs mais leur parole est toujours méprisée. Elles ne sont que menteuses, voleuses et bavardes. Et l'intolérance et l'injustice dictent les codes.
Miss Skeeter convainc ces bonnes de parler, de délivrer leurs vérités. Elles ont tout à y gagner... et tout à y perdre. Dans le plus grand secret, elle recueille leurs confessions, leurs attachements aux enfants qu'elles élèvent à la place des leurs, leurs doutes, leurs humiliations mais aussi la solidarité entre bonnes.

Un roman fort inspiré par l'expérience de l'autrice, élevée par une bonne noire à Jackson, Mississipi. Les personnages, parfaitement campés, sont attachants et peignent la société américaine des années 60, dictée par les lois raciales et patriarcales et dominée par les blancs.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, merci Delphine !


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Quand je lis, mon esprit s'emballe !


lundi 10 mars 2025

La petite-fille

La petite-fille,

Bernard Schlink,
Ed. Gallimard, 2023


Mot de l'éditeur :

"Il aurait bien aimé avoir des enfants, il n'en avait eu aucun - maintenant il avait donc une petite-fille. Et puisque à présent il l'avait, il devait aussi se soucier de son âme." 

À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, elle avait abandonné un bébé à la naissance. Intrigué, Kaspar part à la recherche de cette belle-fille inconnue et remonte jusqu'à Svenja qui, restée en Allemagne de l'Est, a épousé un néonazi et élève dans cette doctrine une fille nommée Sigrun. Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d'une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment une adolescente aussi intelligente que Sigrun peut-elle soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l'amour pourrait-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ? Bernhard Schlink offre de nouveau un grand roman sur l'Allemagne qui questionne la façon dont le passé imprègne le présent et interroge nos divisions intestines comme nos élans fraternels.


Dealer : Père Noël


Ma lecture :

Passionnée par la Seconde Guerre mondiale, j'étais intéressée par l'angle de ce roman : la survivance du nazisme après-guerre et après la réunification de l'Allemagne. 

samedi 1 mars 2025

Ma maison en fleurs

Ma maison en fleurs,

Pauline Bilisari, 
Ed. Robert Laffont, 2023


Mot de l'éditeur :

Un recueil de poèmes illustrés sensibles, dont la lecture délivre une force unique.
La seule personne avec laquelle on vivra tout au long de notre vie, c’est nous.
Ma maison en fleurs, c’est l’intimité et la difficulté d’être au monde parfois. C’est l’idée que l’on reste sa propre maison, même dans l’incendie. Pauline Bilisari y parle du rapport à soi, au corps, et à tout ce que l’on est. Elle écrit la santé mentale, la souffrance de vivre, et la force que l’on porte en soi, même lorsqu’on l’oublie. Elle y conte la puissance avec laquelle on peut se haïr, mais surtout la façon dont on peut apprendre à se connaître, s’accepter, et peut-être même finir par s’aimer, un jour.

" Le chemin est long, semé d’embûches, je le parcours moi-même encore, mais je vous confie mon cœur, dans sa vulnérabilité, sa sensibilité à fleur de peau, et sa résilience. "


Dealer : seconde main


Ma lecture :

J'ai vu les pétales de Pauline Bilisari s'envoler sur Instagram, et j'avais envie de découvrir ses poèmes.

Ma maison en fleurs raconte la souffrance, la dépression, la douleur, comme une maison qui brûle. Puis, lentement, sur ces cendres, des bourgeons apparaissent et la floraison renaît. Après un long chemin difficile et douloureux, la maison redevient accueillante.
Les mots, les structures verbales sont brutes et abruptes, s'entrechoquent les uns aux autres. Se blessent et se réparent. Blessent et réparent.

L'orfèvre poète pose des mots sur ses maux et c'est une véritable thérapie qui se dessine pour elle-même et le lecteur. Les mots fleurissent son cœur jusqu'à étouffer la douleur et la dépression.

Comme pour les poésies contemporaines que je lis en ce moment, j'ai la sensation d'avoir devant moi un diamant brut, sans artifice.  Les émotions ne trichent pas. Elles se sèment au vent. Au lecteur d'en attraper les pétales...

je sais tout au fond
qu'il y a d'autres choses en moi
que mes larmes
et mes cris.
il y a les sourires
plus lumineux parfois que le soleil,
mes éclats de rire
à gorge déployée,
mes plaisanteries de mauvais goût
mes taquineries comme preuve d'amour
mon second degré, mon esprit
ma bienveillance, ma tolérance
ce soleil dans mon cœur
que j'oublie
que je tapis.il y a tout cela aussi, en moi
bientôt prêt à rejaillir



jeudi 27 février 2025

Les mémoires de la Shoah

Les mémoires de la Shoah,

Annick Cojean,
Baudouin & Rojzman,
Ed. Aire Libre/Dupuis, 2024


Mot de l'éditeur :

1942, descente des nazis dans le ghetto de Kovno, en Pologne : son nouveau-né dans les bras, une jeune femme regarde autour d'elle, hagarde. Bessie K : « Je tenais le bébé, et j'ai pris mon manteau, et j'ai emballé le bébé, je l'ai mis sur mon côté gauche car je voyais les Allemands dire "gauche" ou "droite", et je suis passée au travers avec le bébé. Mais le bébé manquait d'air et a commencé à s'étouffer et à pleurer. Alors l'Allemand m'a rappelée, il a dit : "Qu'est-ce que vous avez là ?" Je ne savais pas quoi faire parce que cela allait vite et tout était arrivé si soudainement. Je n'y étais pas préparée (...) Il a tendu son bras pour que je lui tende le paquet ; et je lui ai tendu le paquet. Et c'est la dernière fois que j'ai eu le paquet. »

C'est l'un des nombreux témoignages de survivants des camps de la mort recueillis par Annick Cojean, grand reporter au Monde depuis plus de quarante ans. Elle reçoit en 1996 le prix Albert Londres pour Les Mémoires de la Shoah. Ces textes magnifiques prennent une nouvelle dimension aujourd'hui avec cette adaptation en bande dessinée de Théa Rojzman et Tamia Baudoin.Une adaptation sensible des textes d'Annick Cojean en partenariat exclusif avec le Prix Albert Londres et le Mémorial de la Shoah.


Dealer : Livres in room, Saint-Pol-de-Léon


Ma lecture : 

J'ai entendu parler de cette bande dessinée en janvier dernier, lors d'une Grande Librairie consacrée à la Shoah. Elle commémorait les 80 ans de la libération des camps. Bande dessinée, que dis-je, reportage graphique, puisqu'elle reprend la série de reportages qu'Annick Cojean a réalisée pour le journal Le Monde en 1994/95 à l'occasion du cinquantenaire de la libération des camps. La journaliste bretonne avait alors obtenu le prix Albert Londres. 

mercredi 26 février 2025

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines

Les Enfants cachés de l'Île aux Moines,

Un secret enfoui sous l'Occupation,
Julie Schittly,
Ed. Presses de la cité, 2024


Mot de l'éditeur :

L'histoire vraie de cinq enfants juifs cachés sur l'île aux Moines qui, en 1940, fut le théâtre de la fraternité et de l'humanité. Sur la trace d'une mémoire cachée, une enquête sur les lieux avec des témoins de l'époque.
Ils s'appelaient Irène, Ilona, Georges, Daniel, Robert.
Cinq enfants juifs accueillis, à partir de 1940, " au meilleur des endroits ", qui ont eu la vie sauve grâce aux habitants de l'île aux Moines. Un secret resté enfoui depuis, dans la perle du golfe du Morbihan.
Au décès d'Irène, fin 2022, la plupart des Îlois découvrent le récit de ces sauvetages courageux et la rafle de 1943. Pour Julie Schittly, il était impensable que l'on ignore ou que l'on oublie que l'île aux Moines fut un refuge et un havre de fraternité pour des familles traquées.
Mais qu'il y eut là, aussi, des destins inachevés...
Bouleversante et mémorielle, une enquête inédite pour l'Histoire, sur les lieux, avec des témoins de l'époque.


Dealer : Espace Culturel Leclerc, Vannes


Ma lecture : 

Il y a deux semaines, je me suis offert une virée à l'île aux moines, et, vous commencez à me connaître, j'ai eu envie d'une lecture souvenir. Cette enquête, Les Enfants cachés de l'Île aux Moines, j'avais failli l'acheter au Mémorial de la Shoah, où il a évidemment sa place.  

mardi 25 février 2025

L'âge fragile

L'âge fragile,

Donatella Di Pietrantonio,
Ed. Albin Michel, 2025


Mot de l'éditeur :

Lucia, la narratrice, a toujours vécu dans le même village des Abruzzes, en Italie.
En pleine période de pandémie de Covid-19, sa fille Amanda, venue de Milan, passe tout son temps enfermée dans sa chambre. Outre la détresse de son enfant, Lucia doit faire face au crime dont elle a été témoin trente ans plus tôt et dont elle n'a jamais parlé.

Prix Strega 2024, prix Strega Giovani 2024.


Dealer : Librairie Gwalarn, Lannion


Ma lecture :

Mon mari m'a choisi ce roman, au hasard des étals d'une librairie bretonne. Lisant, malgré moi, peu de littérature étrangère, il avait peu de chance de faire fausse route.

Direction l'Italie, au cœur des montagnes et des forêts des Abruzzes. 
En plein Covid-19, Amanda revient chez sa mère, Lucia. La pandémie a fermé les universités et la jeune fille s'enferme dans sa chambre, dans un silence assourdissant. Mère et fille ne se comprennent pas, amputées de dialogue.
C'est dans cette pandémie que le père de Lucia lui fait don d'une terre abandonnée depuis trente ans, le camping familial. Trente ans... Elle repense alors à ce dernier été, là où le drame s'est produit. Tous les journaux en ont parlé : les Abruzzes ont été témoins d'une tragédie. Deux jeunes filles, en vacances au camping, ont été violées et tuées. L'amie de Lucia, Doralice, en a réchappé mais est revenue tout autre. Cet épisode aura mis fin à l'insouciance des étés, de l'adolescence et de l'amitié. La terre, si chère à Lucia, est-elle encore gorgée de ce sang ? Que va-t-elle faire de cette terre tachée dont elle hérite ?

Entre présent et passé, entre résiliences et non-dits, la nature a encore des secrets à murmurer. Elle est d'ailleurs très présente dans le roman. J'ai retenu une phrase qui, je pense, résonnera longtemps en moi : "La nature repousse sur les tragédies et les désastres."

L'autrice explore également les liens familiaux, si fragiles à tout âge. Lucia est restée sur les terres de son enfance pour ne pas abandonner son père vieillissant alors que sa fille s'est envolée pour Milan, loin d'elle et de sa protection.
L'écriture est belle, à demi-mots, se déroulant autour des souvenirs et d'une nature indomptable, sur l'oubli et l'inaltérabilité. 

Un roman fort qui a reçu les équivalents des Prix Goncourt et Goncourt des lycéens italiens.