jeudi 1 mai 2025

Nos étoiles filantes

Nos étoiles filantes,

Laure Manel,
Ed. Albin Michel, 2025


Mot de l'éditeur :

Elle devra tout quitter pour vivre à nouveau
Seule survivante de l'accident qui a coûté la vie à son fiancé et ses meilleurs amis, Fanny doit à présent réapprendre à vivre.
Comment expliquer à ses proches la culpabilité d'être toujours là ? L'impossibilité de renouer avec la joie ?
Pour honorer la mémoire de celui qu'elle aimait et échapper à sa douleur, elle décide de réaliser son rêve à lui et de partir au Canada...


Dealer : Bibliothèque de Sibiril


Ma lecture :

D'Ouessant à Québec, Laure Manel nous fait voyager dans les émotions. 

Fanny vient de perdre son fiancé et ses amis dans un accident de voiture à quelques semaines de leur mariage. Elle est une survivante mais n'arrive pas à trouver les lumières de la vie. Elle s'enferme dans son deuil, accrochée et résignée à son mari qu'elle épouse de manière posthume.
Elle décide alors de partir vivre le rêve de son mari et s'échappe au Canada. Elle a deux ans devant elle, le temps de son Visa.

Première étape à Montréal où elle loue un petit appartement au-dessus d'une boulangerie. D'abord sauvage et recluse, elle finit par se lier d'amitié avec la boulangère et finit même par y travailler quelques heures par semaine. 
Mais elle rêve de grands espaces sublimés par les couleurs automnales. Elle reprend la route pour une pourvoirie basée autour de lacs et tournée vers l'exercice de la pêche et de la récolte du sirop d'érable. L'entreprise de loisirs et d'hébergement est gérée par une famille. Fanny pose ses valises dans un chalet au bord du lac. Elle découvre la vie au grand air, s'émerveille des couleurs et ouvre son cœur. Cette famille est accueillante et certains pensionnaires, restent, comme elle, plusieurs semaines. A leurs contacts, la vie s'insuffle en elle, jusqu'à la faire vibrer à nouveau.

J'aime les héroïnes de Laure Manel, fracassées par la vie et qui osent s'échapper à la fois loin d'elles et à l'intérieur d'elles-mêmes. Sur une île ou à l'autre bout du monde, elles y trouvent le courage et la force nécessaires de se reconstruire. Ici, au Canada, j'ai été emportée par les paysages, immergée dans cette vie canadienne grâce à la distillation de termes locaux. Parfois même, Céline Dion me lisait le texte ! Pour autant, l'autrice n'a pas abusé de ce vocabulaire ni de clichés. Elle a une écriture et une approche très douces des paysages, des émotions, des personnages. Ce roman sur le deuil et la résilience m'a beaucoup touchée, je l'ai trouvé juste et tendre, sans guimauve (même au sirop d'érable !) ni fioritures. 

Quelle belle évasion dans l'automne canadien et quelle renaissance dans ce printemps !

C'est un coup d'cœur, m'dit tabernak !

Avis des lecteurs:

Et vous, qu'en pensez-vous ?