Mamie mémoire,
Hervé Jaouen,
Ed. Gallimard, 1999
Dédicasse de l'auteur :
Mamie était la mamie de nos meilleurs amis et nous la voyions presque tous les week-ends. Un jour elle a oublié le lait sur le gaz, mis le journal au frigo et le steak sur la table du salon, etc. Maladie d'Alzheimer. Il a fallu qu'elle vienne habiter chez sa fille. Au début, ça a été plutôt rigolo. Les pertes de mémoire de Mamie faisaient le régal de ses petits-enfants, des espèces de Pim-Pam-Poum qui lui jouaient de très vilains tours. Mes amis notaient les anecdotes, les reparties de Mamie, l'évolution de sa maladie. Ils voulaient que j'en fasse un livre, plus tard. Un livre à sa mémoire en quelque sorte. Comment traiter un sujet aussi grave ? Par le paradoxe : en faire un roman pour la jeunesse, écrit du point de vue d'une fille de douze ans. Je n'avais pas envie d'écrire un livre triste. Hormis les derniers mois, la réalité ne l'a pas été. Cette mamie-là a eu la chance d'appartenir à une famille exceptionnelle qui l'a choyée jusqu'à la fin. En plaisantant, j'appelle "Mamie mémoire" mon bestseller des collèges. Il a déjà remporté un tas de "défis lecture", face à des romans a priori plus faciles. Preuve que nos ados cachent bien leur jeu. Faut pas croire, sous les casquettes et entre les écouteurs des baladeurs, ça bouillonne d'émotions. Là-haut, Mamie est ravie que l'histoire de sa mémoire perdue s'imprime dans autant de jeunes cervelles. Héroïne d'un livre, elle est devenue un tout petit peu immortelle.
J'ai lu ce roman en Terminale. Je me souviens, il était sur le comptoir du CDI, et il m'a attiré. Alors je l'ai emprunté ! C'était, je crois, le meilleur moment pour moi de le lire, je me suis attachée à ce roman comme à un roc, et il m'a beaucoup aidé. J'ai vécu la même histoire...
C'est l'histoire d'une adolescente de 13 ans, histoire d'ailleurs racontée par elle : sa vie bacule quand elle apprend que sa grand-mère est atteinte d'Alzheimer. Il faut alors vendre sa maison, faire une place à la grand-mère dans la maison familliale, ....La jeune fille nous fait vivre le déclin de sa grand-mère, ses peurs, ... C'est un très beau roman. Eloigné de l'univers habituel d'Hervé Jaouen.
Un petit bijou d'émotions ! A lire !

Sous le titre emprunté aux stances de Rodrigue dans Le Cid de Corneille (« Ô Dieu, l’étrange peine… »), voici rassemblées une quinzaine de nouvelles contant autant de drames intimes survenus dans toutes les couches de la société : séparations, ruptures, tromperies, désunions, mésalliances, dysharmonies, couples malades de trop ou de pas assez de passion, déchirés ou mal ressoudés, vies fourvoyées, rêves anéantis, illusions perdues, innocences bafouées, hommes cyniques ou humiliés, femmes lâchées, battues, bousillées – et revient, bien sûr, dans le dernier texte bouleversant qui donne son titre à l’ensemble, l’évocation du frêle fantôme de Marie, quatre années après sa disparition tragique à Vilnius, ce « morceau...d’elle même », mort à présent, que sa mère Nadine garde vivant en elle.